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LES CYCLADES

Écrit et réalisé par Marc FITOUSSI - France 2022 1h50mn - avec Laure Calamy, Olivia Côte, Kristin Scott Thomas, Alexandre Desrousseaux, Panos Koronis...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES CYCLADESIl y a un peu plus d’une dizaine d’années, Marc Fitoussi, dans Copacabana, une comédie dramatique savoureuse au titre trompeur puisqu’elle n’avait rien de brésilien, confrontait deux personnages antagonistes dans le cadre de la ville balnéaire atypique d’Ostende, chère aux symbolistes et surréalistes. Les deux femmes, pourtant mère et fille, incarnées par Isabelle Huppert et Lolita Chammah (sa propre fille) n’avaient rien pour s’entendre. La mère, incorrigible baba cool, faisait face à sa fille en passe de se marier, qui aspirait à une vie réglée et normée après des années d’enfance et d’adolescence qu’on devinait cahotiques. Jouant sur le comique de duo, le film s’avérait un film très touchant sur deux personnes qui s’étripent mais au fond s’aiment et qui peu à peu vont réussir à crever l’abcès et se rapprocher.

Ici, bien loin du plat pays aimé et magnifié par le grand Jacques, bienvenue dans le paysage lumineux des Cyclades et leurs images de carte postale, les bâtiments couverts de craie blanche, les eaux azur, le soleil éclatant. Mais avant de nous y rendre, back in 1989. C’est l’année de la Chute du Mur et de la mort de l’Ayatollah Khomeini mais il y a des chances que Magalie et Blandine, 15 ans toutes les deux, s’en fichent pas mal : pour elles c’est l’âge de l’insouciance, l’âge où l’on écoute en boucle, en se partageant un casque de walkman, la musique du Grand Bleu, composée par Eric Serra, en se disant que c’est génial… Blandine c’est la grande blonde timide, et Magalie la petite brune pile électrique, réunies par la passion du Grand Bleu et des discussions sans fin.
30 ans après, Blandine a perdu de vue Magalie, c’est le sort naturel des amitiés adolescentes. Elle n’a pas vraiment changé, toujours introvertie, voire dépressive : son métier de manipulatrice en radiologie ne lui accorde guère de fantaisie et encore moins d’aventures, elle se remet difficilement de la rupture avec son mari, et son grand fils s’apprête à déménager… Toutes les tentatives de Benjamin, le fils en question, pour lui changer les idées échouent lamentablement jusqu’au jour où il trouve le moyen d’organiser les retrouvailles avec Magalie. Des retrouvailles peu concluantes tant tout oppose Magalie et Blandine, bien plus encore que lorsqu’elles étaient ado. Magalie mène une vie décousue, couche sans hésiter avec qui elle a envie, vole quand elle peut, se comporte en tout de manière excessive… La trop discrète Blandine est épouvantée par cette tornade vivante et ne donne plus signe de vie après le dîner qui devait pourtant relancer leur ancienne complicité.

L’histoire pourrait en rester là si Benjamin ne décidait pas au dernier moment de ne plus accompagner sa mère dans leur voyage prévu de longue date dans les îles grecques. À Amorgos pour être précis, depuis 30 ans la Mecque des aficionados du Grand Bleu. Et il s’arrange pour que ce soit Magalie qui le remplace, laquelle ne se fait pas prier. Bon gré, mal gré, Blandine se laisse convaincre, inquiète quand même de sa cohabitation avec son imprévisible ex-copine… Et elle a bien raison d’être inquiète puisque, suite à une magouille foireuse de Magalie, les deux voyageuses vont être obligées de débarquer sur une île quasi-déserte, apparemment peuplée uniquement d’archéologues allemands et de surfers, bien loin du palace all inclusive dûment réservé par Blandine sur la paradisiaque Amorgos…
Dans des paysages à couper le souffle, on se laisse surtout porter par le jeu des actrices, avec une Laure Calamy survoltée et au mieux de sa forme dans le rôle d’une quadragénaire explosive, sans limites ni tabous, une Olivia Côte parfaite en coincée mais pas tant que ça, et une Kristin Scott Thomas géniale en artiste hippie qui affronte un cancer et vit au jour le jour comme si c’était le dernier. À travers cette comédie parfois désopilante, Marc Fitoussi dresse trois beaux portraits de femmes, bien plus subtiles que le postulat de départ ne l’aurait laissé deviner.