MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

GRAND MARIN

Dinara DRUKAROVA - France / Islande 2022 1h23mn VOSTF - avec Dinara Drukarova, Sam Louwyck, Björn Hlynur Haraldsson, Hjörtur Johann Jonsson, Dylan Robert... Scénario de Dinara Drukarova, Raphaëlle Desplechin, Léa Fehner et Gilles Taurand, d’après le roman Le Grand marin de Catherine Poulain.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

GRAND MARINQue ça fait du bien un beau personnage de femme libre, énergique, aventureuse, l’un de ceux dans lequel nous pouvons toutes et tous nous reconnaître, qui donne envie de lui ressembler, même si on est un homme. Lili ne fait pas partie de celles qui minaudent, enjôlent avec des tsunamis de sourires et pourtant, quand ils surgissent, ses sourires, ils sont comme des illuminations de noël. Chaleureux, éclatants, ils viennent d’un cœur vaillant. Des sourires qui ne quémandent pas, n’attendent rien en retour, à l’instar de notre héroïne qui ose là où tant d’autres se contentent de rêver. On ne devinerait pas en voyant ce petit brin de gonzesse, fluette comme un moineau (ce qui deviendra son surnom) qu’il y a tant de détermination, tant de force dans ses bras discrètement musclés. Sur le pont du paquebot qui l’emmène vers une aventure lointaine, on aurait presque peur qu’une bourrasque l’emporte telle une plume au vent, trop légère pour résister aux caprices du temps.

Alors forcément, quand, parvenue dans la sublime et rude Islande, Lili déclare à qui veut l’entendre qu’elle veut devenir marin pêcheur, ils ne sont pas légion à la prendre au sérieux. C’est qu’ils en ont vu défiler de ces touristes présomptueux venus de pays douillets, amateurs de sensations fortes qui se sont fait balayer d’un simple revers de tempête force 1. Ici on connaît le prix de la survie et on préfère laisser chaque intrus en prendre la mesure avant qu’il ne soit trop tard, qu’il ne puisse plus rebrousser chemin indemne et que s’achève dans la douleur un voyage sans retour. Ainsi la compassion ne semble pas transpirer des mains rugueuses du peuple de la mer, habitué aux morsures de la vie et des éléments. Gueules burinées, gestes musclés transpirent d’une forme de brutalité sauvage.
Pourtant un regard aussi acéré que celui d’un aigle va s’intéresser à Lili. Yan, vieux loup de mer, skipper insatiable, la jauge, la scrute comme pour sonder son âme. Et contre toute attente, au corps défendant de son équipage, il lui donne sa chance. Voilà notre frêle « moineau » embarqué dans un monde plus mâle encore que celui de la terre ferme, sur un chalutier dont le nom est déjà tout un programme : « Le Rebelle ». Nul ne lui fera de cadeau, pas plus qu’elle ne s’en fera à elle même. Chacun voguant dans sa tête, solitaire, formant une étrange communauté de cœurs battant à l’unisson des vagues, épris de liberté, de fuite en avant. Tous aussi taiseux les uns que les autres sur leur passé, leur vie ailleurs.

Évidemment, les paysages, sur terre comme sur mer, sont grandioses, et magnifiquement filmés. Leurs déchaînements nous bouleversent comme si on y était. Il faut souligner que le chef opérateur est celui d’Aki Kaurismaki : le finlandais Timo Salminen. On se prendrait à greloter avec ces corps, si forts, si fragiles, qui se battent, se confrontent aux éléments. Quelque chose de subtilement universel et égalitaire transpire de ce premier film vivifiant, galvanisant, réalisé par la magnifique actrice Dinara Drukarova, qui réussit le tour de force d’interpréter le premier rôle tout en dirigeant un tournage qui n’a pas dû être de tout repos. Une femme est à la barre et tous la suivent comme un seul homme !