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NOS SOLEILS

Carla SIMON - Espagne / Catalogne 2022 2h VOSTF - avec Anna Otin, Xenia Roset, Albert Bosch, Ainet Jounou... Scénario de Carla Simon et Arnau Vilaro.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NOS SOLEILSÉté 93, le premier film de la catalane Carla Simon, était déjà une belle réussite, un moment de grâce sur un sujet pourtant peu évident. Une de ces œuvres indémodables qui filent des frissons rien qu’à y repenser. Son second long métrage confirme l’avènement d’une grande cinéaste, qui a d’ailleurs remporté, avec Nos soleils, le prestigieux Ours d’or au dernier festival de Berlin ! Voilà un bijou magnifiquement ciselé, qui croque avec subtilité toute notre époque. Et si l’aventure prend source au pays lumineux de l’enfance, entre vergers et cultures à perte de vue, elle capte avec une jovialité communicative, en quelques plans, notre monde moderne, ses dérives, ses absurdités. La première d’entre elle étant que la terre devrait appartenir non pas à d’affreux spéculateurs qui la violentent à petit feu, mais à ceux et celles qui la travaillent, la respectent, en vivent.

Un vaisseau spatial s’envole pour fuir une horde d’extraterrestres mal embouchés sous un soleil sans fin. Iris, du haut de son minuscule âge de raison, flanquée de ses deux cousins jumeaux, prend le large. À leur âge on a tous les pouvoirs : celui de transformer de vieilles carcasses de voiture en fusées, des bâtons en baguettes magiques, des morceaux de cartons en palais… Ces trois inséparables pourraient peut-être même ressusciter les lapins que les adultes abattent pour protéger les récoltes… s’ils se concentrent bien ! Ce n’est pas l’imagination qui manque dans ce lieu où les écrans ne sont pas le nombril de l’univers. Les plus jeunes savent s’occuper pendant que les grands travaillent dans ce jardin d’Eden nourri à la sueur des femmes et des hommes. Nul ne ménage sa peine, immuablement. Chacun sa place, chacun ses tâches, son rôle à accomplir dans ce biotope que l’on devine intemporel. Certes les outils ont changé, les moteurs sont arrivés, on ne sarcle plus la terre avec des bœufs et la vache Marguerite coule des jours plutôt heureux. On la bichonne comme on bichonne ses aïeux tandis que tout autour de la ferme familiale, de grands panneaux solaires, miroirs aux alouettes du progrès, finissent par envahir les terres comme un mauvais chiendent. Néanmoins, quand sonne l’heure de la pause, toujours s’invitent des histoires de veillées, des chansons, ritournelles éternelles sorties du fond des temps, des gestes ancestraux qui protègent la vie. Elles frayent avec les chorégraphies à la mode que Mariona, la grande sœur qui les répète avec ses copines ou celles de son grand frère, lequel part parfois se déchaîner sur le dance floor et cultive en cachette un peu d’herbe illicite. Parents et grands parents, oncles et tantes font alors semblant de ne rien voir, c’est le prix de l’entente, d’une paix sociale entre générations. Ce n’est pas cela qui va mettre un grain de sable dans les rouages de cette vie rude mais digne. Ce qui va mettre le feu aux poudres, c’est le non respect de la parole donnée, celle qui suffisait jadis pour sceller les accords, les grandes amitiés : le propriétaire, contrairement aux engagements pris, veut expulser la famille Solé, il a de nouveaux projets, plus lucratifs, il va installer toujours plus de panneaux solaires… La tension monte peu à peu, en même temps que la crainte de voir arriver la fin d’un temps béni, où l’humanité était la pierre de touche.

Mais persistera pour nous spectateurs ce sentiment de se sentir au chaud dans cette magnifique famille, comme chez soi, portés par une ambiance solidaire et joyeuse où les chamailleries ne sont là que pour pimenter la vie. Transportés par cette belle tribu perpétuellement vibrante qui avance comme un seul cœur à l’unisson.