Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...
FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...
Joana HADJITHOMAS et Khalil JOREIGE - Liban / France 2021 1h42mn VOSTF - avec Rim Turki, Manal Issa, Paloma Vauthier, Clémence Sabbagh, Hassan Akil... Scénario de Gaëlle Macé, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Dans ce film au titre évocateur, le couple d’artistes et cinéastes libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige, aussi précieux que rare sur nos écrans, interroge une nouvelle fois (après A perfect day en 2005, Je veux voir en 2008 et The Lebanese rocket society en 2012) la mémoire (et sa transmission) de leur pays meurtri, confrontée à un présent toujours incertain et chaotique.
Au début de Memory box, nous sommes bien loin du Liban : à Montréal, une grand-mère et sa petite fille préparent la veillée de Noël, alors que dehors la tempête de neige se déchaîne. On comprend, à leur dialogue moitié en français moitié en arabe, que la famille n’est pas franchement canadienne de souche. Alors que les femmes s’attaquent aux traditionnelles feuilles de vigne chères à la cuisine orientale, un livreur apporte un énorme carton qui vient de France, expédié par les proches d’une certaine Liza. Le colis semble beaucoup perturber la grand-mère qui, après avoir tenté de refuser la livraison, intime à sa petite fille de ne pas l’ouvrir. Évidemment la jeune Alex ne va pas obéir (« je veux voir » pourrait-elle dire elle aussi) et découvrir tout un tas de lettres et cassettes que sa mère Maia a envoyé adolescente depuis Beyrouth, alors en pleine guerre civile, à sa meilleure amie Liza, partie se réfugier en France : les deux amies s’étaient fait la promesse, après leur séparation, de se donner des nouvelles, de se raconter mutuellement leur nouvelle vie. Et Alex va découvrir ainsi tout un pan de l’existence de sa mère, resté tu jusque là…
Hadjithomas et Joreige construisent un récit fascinant, aussi émouvant que ludique, qui va et vient entre le réel et la fiction. Il est basé sur les carnets et lettres bien réels que Joana a rédigés pendant la guerre civile libanaise des années 1980. Les lettres et carnets vont s’animer, et les personnages évoqués prendre vie pour rappeler le contexte de l’époque, raconter une jeunesse insouciante qui, malgré les bombardements et les proches tombés au combat (comme ce frère dont le décès brisa le père pacifiste et utopiste), veut vivre, aimer, danser jusqu’au bout de la nuit sur Blondie ou Killing Joke, la musique qui a fait vibrer les années 80 dans le monde entier… Avec bien sûr une histoire d’amour, désavouée par les parents puisque l’élu a le tort, selon le père de Maia, d’être proche d’une des factions armées.
Le talent visuel des cinéastes (connus et reconnus comme artistes contemporains) fait merveille pour créer un univers foisonnant, à partir d’images de diverses natures, de séquences d’animation, de graphiques, parfois à la lisière de l’expérimental comme quand le ciel constellé d’explosions s’embrase. Toutes ces images « bricolées » contrastent avec celles, tristement numériques, qu’Alex et ses copines s’échangent sur Whatsapp, Instagram… dans un flux continu qu’Alex va justement suspendre le temps de se plonger dans le passé maternel.
Et du coup naît une très belle réflexion sur l’indispensable transmission d’une histoire cachée, méconnue, sans laquelle les générations futures ne peuvent construire leur identité forcément multiple. Hommage à un Liban toujours en quête de liberté et résiliant malgré les terribles épreuves passées et présentes, Memory Box est aussi le superbe portrait de trois générations de femmes qui se sont justement construites à travers ces épreuves ou les souvenirs indélébiles qu’elles ont laissés.