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MA FAMILLE AFGHANE

Michaela PAVLATOVA - film d'animation République Tchèque / Slovaquie 2021 1h20mn VOSTF - Scénario d’Ivan Arsenjev et Yaël Giovanna Lévy, d’après le roman de Petra Prochazkova. Prix du Jury, Festival du film d’animation d’Annecy 2021. Pour les enfants à partir de 12 ans.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MA FAMILLE AFGHANEVoilà un très bel hommage à la tolérance envers les cultures différentes, à la complexité des sentiments, à un moment où on a vite fait de juger de manière univoque les modes de vie considérés comme obscurantistes… Tout part du roman – librement adapté – de la reporter de guerre Petra Prochazkova, devenue spécialiste des anciennes républiques soviétiques puis de l’Afghanistan. On suit dans ce récit, en partie autobiographique, l’improbable choix d’Helena, jeune étudiante tchèque qui, déçue de l’égocentrisme et de la fadeur de ses compatriotes, trouve l’amour sur les bancs de l’université de Prague en la personne de Nazir, un bel Afghan qui s’empresse de l’emmener dans son pays natal pour l’épouser, au grand dam de la famille et des amis de la belle blonde.
Devenue Herra, la jeune femme découvre sa nouvelle famille : le grand père bienveillant, une belle-mère revêche par principe mais finalement pas si hostile, une belle-sœur rapidement complice qui a épousé un vendeur de poulets frustre et violent, et des neveux avides de bêtises et de liberté. Nazir trouve rapidement un travail de chauffeur pour l’administration américaine, puis Herra pour une ONG. Malgré la difficulté du quotidien, ils pourraient couler le parfait amour, si de nombreuses ombres ne venaient pas assombrir le tableau : la volonté de son beau-frère de marier sa fille à peine pubère, les talibans qui commencent à menacer sérieusement l’équilibre instable de la société, le regard biaisé et négatif des Afghans sur cette femme occidentale forcément considérée comme dépravée, et Nazir qui peu à peu se durcit, malgré son amour pour sa femme… autant de signes inquiétants. Et la stérilité de Herra dans une société où la maternité est essentielle va amener le couple à adopter un jeune enfant un peu étrange : Muhammad, dit Maad, bien plus adulte dans sa tête que dans son corps, un garçon qui va radicalement changer leur vie.

Ma famille afghane est un splendide démolisseur de clichés, qui montre des situations et des personnages contrastés, multiples, jamais univoques. Ainsi Nazir, qui a des accès réguliers de machisme pour conserver la face au regard de sa famille, est perpétuellement rattrapé par son amour sincère pour sa femme. Et si le film ne tente pas d’angéliser la situation, évoquant en particulier tous les obstacles qui entravent la liberté des femmes, le comportement des hommes afghans est finalement parfois plus généreux que l’arrogance affichée par certains membres des ONG occidentales pourtant pétris de principe féministes. Le choix de l’animation, tout en teintes pastels et ocres, accentue la douceur du récit, et permet parfois des envolées poétiques quand par exemple les jeunes filles s’imaginent, débarrassées de leur burqas, arpenter la ville en skateboard. Le personnage de Muhammad, cet enfant pas comme les autres, au crane trop grand et aux muscles atrophiés, devient par la grâce de l’animation un être céleste, hors du tumulte des hommes, amenant dans le chaos la sagesse de ceux qui connaissent la solitude et la souffrance.
Magnifiquement dessiné et réalisé, Ma famille afghane, légitimement récompensé par le Prix du jury du grand festival d’Annecy, est à montrer sans hésiter aux adolescents, pour leur donner à voir un Afghanistan contrasté, loin des caricatures et des fantasmes. Mais que les adultes non accompagnés ne se privent surtout pas de le voir : ils seront conquis par sa richesse et y prendront un grand plaisir.