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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LOS DELINCUENTES

Écrit et réalisé par Rodrigo MORENO - Argentine 2023 3h10 VOSTF - avec Daniel Elias, Esteban Bigliardi, Margarita Molfino, German De Silva, Laura Paredes...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LOS DELINCUENTESVoilà un film résolument hors normes, tant par sa durée (3h10 mais vous ne les verrez pas passer) que par le croisement des genres qu’il met en œuvre avec brio : tour à tour comédie sociale satirique à l’italienne, polar décalé avec un petit goût Frères Coen, western contemporain au cœur des étendues sauvages argentines… Il se trouve par ailleurs qu’il tombe à point nommé vu le contexte politique en Argentine : alors que, dans un moment de grand égarement, les Argentins ont tout récemment élu un dingo ultralibéral et autoritaire qui ferait passer Trump pour un modéré – un matamore qui adore poser tronçonneuse en main et dont la première mesure a été de supprimer le ministère de la culture –, ce formidable Los Delincuentes ressemble fort à un bras d’honneur, un camouflet caustique et subversif au pouvoir néo-con (voire très con) en place.



Car les héros du film sont décidément, malgré les apparences, de très mauvais citoyens à l’aune de la Nouvelle Argentine de Javier Milei. Moran et Roman (le réalisateur aime bien les anagrammes puisque nos deux amis rencontreront plus tard Morna et Ramon) sont d’honnêtes employés de banque quadragénaires, discrets et même un peu falots, qui font leur travail avec une rigueur et une régularité d’horloger. Ils sont du genre à réfléchir dès 11h au choix de leur sandwich du midi et à l’envisager comme principale perspective réjouissante de la journée, et leur vie sociale se résume à une bière partagée rapidement à la sortie du boulot. Moran est le plus insoupçonnable des employés avec son petit bedon, sa calvitie naissante, sa vie solitaire et pépère. D’ailleurs on lui a confié l’accès au coffre et le transfert des liquidités. Insoupçonnable… sauf qu’un soir il s’arrange pour être seul à la fermeture, et il enfourne sans remords un gros tas de billet dans un sac de voyage ! Non sans avoir donné rendez-vous à son collègue Ramon – qui jusqu’au dernier moment n’est au courant de rien – pour lui remettre le sac. Son plan : se constituer prisonnier une fois que Roman aura planqué le sac – dont il pourra soustraire la moitié du contenu pour son usage personnel : Moran a la fauche partageuse – et passer trois ans en prison (avec les remises de peine, ce sera le maximum de sa peine) avant de récupérer sa part du magot. Pour Moran, anarchiste sans le savoir, le calcul est simple : 3 ans de prison pour échapper à 25 ans de salariat donc d’esclavage, c’est de la rigolade ! Il y aura forcément quelques péripéties dans le déroulement des opérations, que vous découvrirez au fil des trois heures savoureuses de la projection…

Ce film joyeux – souvent même extrêmement drôle – et folâtre, qui filme formidablement l’enfermement du travail et de la ville au regard de la nature où tout est encore possible tant qu’on la préserve, revendique une liberté d’inspiration et de ton qu’on ne trouve plus guère dans le cinéma de notre XXIe siècle, corseté par les valeurs performatives du capitalisme tout puissant, et qui renvoie plutôt à des attitudes et des thématiques portées par certains films volontiers libertaires et contestataires des années 1970 : autant vous dire que c’est particulièrement réjouissant et vivifiant !
Sur l’affiche de Los Delicuentes, nos amis distributeurs ont trouvé une accroche pour une fois drôle et pertinente, à l’heure où Macron veut nous imposer, de gré ou de force, de trimer quelques années de plus : « Un plan de génie pour la retraite à 45 ans ». Ça donne envie de jeter un œil au film, non ?