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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
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Dimanche 5 MAI 2024 à 20h15

LUNE NOIRE


Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par l’association Monoquini.
LUNE NOIRE

THE MACHINIST

Brad ANDERSON - Espagne / USA 2004 1h42mn VOSTF - avec Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sánchez-Gijón, John Sharian, Michael Ironside... Scénario de Scott Kosar. Musique de Roque Baños.

Du 05/05/24 au 05/05/24

THE MACHINISTTrevor Reznik est ouvrier sur la chaine d’une usine métallurgique quelque part en Amérique. Sa vie n’est que travail routinier et répétitif, sa vie sociale se limitant à un rapport régulier avec une prostituée qui est aussi sa confidente, et à la relation qu’il noue avec la serveuse du bar de l’aéroport où, passé minuit, chaque soir, il va boire un café. Car Trevor est insomniaque. Il n’a pas dormi depuis un an, dit-il, et a perdu l’appétit. Sa silhouette est squelettique. Un jour, un nouveau soudeur arrive dans l’atelier. Les deux hommes engagent la conversation lors d’une pause. Mais il s’avère que seul Trevor perçoit sa présence, et après un accident grave au sein de l’atelier et alors que divers indices étranges jaillissent dans son environnement quotidien, sa raison commence à vaciller.

Cette plongée d’une noirceur d’encre dans les tréfonds d’une âme est un incontournable thriller moderne, voué à devenir un classique. D’abord par la performance impressionnante de Christian Bale, ex-Bateman (American Psycho) et futur Batman dans la trilogie de Christopher Nolan. Adoptant un régime drastique, l’acteur a perdu 28 kg en trois mois pour ne plus en peser que 55, afin de tenir le rôle de l’ouvrier famélique à l’allure de plus en plus fantomatique. Un cas unique dans l’histoire du cinéma. L’aspect physique de l’acteur, application radicale de « la méthode » de l’Actors Studio, aurait pu passer pour un gimmick promotionnel sensationnel s’il ne nourrissait pleinement le caractère sombre, désespéré, du personnage de Trevor Reznik – incarnation littérale de l’absence à soi-même. Il y a aussi son « double », physiquement opposé en tout point : Ivan le soudeur, sorte de géant vert en cuir noir mâtiné de Marlon Brando, interprété par un John Sharian affublé de monstrueux signes particuliers. Double, au sens Dostoïevskien – évoqué par la présence fugace à l’écran d’un exemplaire de L’Idiot. Un personnage dont la réalité n’est jamais attestée, mais qui est bien là, devant nous, devant Trevor, et qui semble amorcer chacune des situations qui vont l’entrainer dans un délire complotiste, avec la certitude qu’il est l’objet d’une vengeance collective. Le machiniste se ressent comme victime d’une machination, rouage au centre d’une vaste mécanique parfaitement huilée où chacun, jusqu’à la plus proche et bienveillante de ses relations, est complice. Cette psychose, qui s’accompagne d’une obsession maniaque de la propreté – eau de javel en guise de savon – est accentuée autant par la musique de Roque Baños en de subtiles citations de Bernard Hermann, le compositeur attitré d’Alfred Hitchcock, que par la distorsion du réel par le grand angle, une lumière blafarde et une attention hallucinée au détail.

L’atmosphère de folie paranoïaque qui imprègne progressivement le récit est un des traits hitchcockiens où excelle le scénario de Scott Kosar, nous entrainant de façon vertigineuse dans les méandres d’une mémoire refoulée, masquée jusqu’alors par les apparences d’un monde imaginaire et totalement fantasmé. Le retour au réel n’en sera que plus glaçant.