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SUZUME

(Suzume no Tojimari) Makoto Shinkai - film d'animation Japon 2022 2h02 VOSTF - Sélection au Festival du film de Berlin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SUZUMESi vous êtes entourés d’ados ou simplement de fans d'animation japonaise (dire juste un animé si vous voulez pas être vu comme un·e ringard·e) il y a de fortes chances que ceux-ci attendent Suzume comme l’accro aux smartphones le dernier modèle, ou le fan d’Harry Potter un énième volume de la saga (on me dit dans l’oreillette qu’elle est close en librairie mais peut être pas au cinéma).
Car Makoto Shinkai est devenu il y a quelques années avec Your Name, un dessin animé fantastique où deux adolescents rêvant l’un de l’autre sans se connaître échangeaient involontairement leurs corps, un maître incontesté, avec au rendez-vous un succès monstre au Japon et plus que correct en France.
Mais réjouissez-vous, même si vous êtes très éloignés de ce monde, l’universalité de ce nouveau petit bijou abordant des éléments métaphysiques pourra plaire bien au-delà de l’univers des fans de japanimation.



Au départ de l’intrigue, on retrouve néanmoins des ingrédients chers à Makoto Shinkai : une forme de romantisme, et des envolées fantastiques à travers des multivers. On retrouve au début de l’histoire, Suzume, lycéenne tranquille dans sa petite ile de Kyushu, au sud du pays, qui croise subjuguée un jeune homme aux cheveux longs, Sota, qui cherche des ruines où trônerait une porte. Elle lui indique effectivement un village thermal abandonné qui pourrait correspondre à sa recherche. Peu après, rêveuse de cette rencontre, elle aperçoit d’étranges et inquiétantes volutes venant du village, précédant des secousses sismiques. Inquiète elle se rend dans le village et trouve, trônant au milieu d’un bassin abandonné, une porte qu’elle n’aurait jamais dû ouvrir, donnant sur un paysage qui rappelle celui de ses rêves, mais, accédant à un réseau de portes à travers tout le Japon, passage déclencheur de tremblements de terre. Démarre alors une aventure qui va l’emmener avec son nouvel ami, transformé en chaise à trois pieds par un chat maléfique, dans une série de péripéties du Sud au Nord du Japon, et notamment vers Fukushima, théâtre de la double catastrophe sismique et nucléaire il y a douze ans.

Au-delà des aspects fantastiques assez bluffants d’une animation virtuose, le film séduit par sa galaxie de personnages attachants que Suzume croise dans ses pérégrinations : en premier lieu sa tante célibataire qui l’a adoptée à la mort de sa mère (justement à Fukushima), des ados de Tokyo, ou un ami un peu arrogant de Sota, mais au final sympathique. Et Suzume s’avère un film très subtil sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme, et son émancipation. Mais aussi un film à la réflexion métaphysique sur la nécessité de ne pas oublier nos disparus et de faire la paix avec son passé pour construire son avenir. Car Suzume ne pourra refermer la dernière porte et éviter les séismes que quand les disparus de Fukushima, tous réunis dans une très belle scène, pourront partir en paix tout en restant dans le souvenir des vivants.