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DANCING PINA

Florian HEIZEN-ZIOB - documentaire Allemagne 2021 1h52 VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DANCING PINACe film passionnant est basé sur le travail de la Fondation Pina Bausch (dirigée par son fils), qui offre la possibilité à de jeunes danseurs du monde entier d’être guidés par d’anciens membres du Tanztheater, la compagnie créée en 1973 par Pina. En suivant en parallèle la création d’Iphigénie en Tauride au théâtre Semperoper en Allemagne et celle du Sacre du printemps à l’École des Sables près de Dakar, Dancing Pina monte magnifiquement que l’héritage de Pina se transmet de génération en génération, de continent en continent, passe de corps en corps, bien au-delà de sa mort.



Dancing Pina s’ouvre par un prélude émouvant sur une scène allemande chargée d’histoire. Deux femmes tentent de se souvenir : Malou Airaudo, qui a incarné Iphigénie pour la première fois en 1974, et son ancienne élève Clémentine Deluv, qui a dansé ce même rôle, et se prépare à enseigner cette chorégraphie à un groupe de danseurs de Dresde. Nous basculons vers un second lieu de transmission qui n’est autre que L’École des Sables au Sénégal, fondée en 1998 par Germaine Acogny, considérée comme la mère de la danse africaine contemporaine. Ici, c’est l’australienne Josephine An Endicott et le colombien Jorge Puerta Armenta qui vont diriger un groupe de jeunes artistes originaires de plusieurs pays d’Afrique, réunis pour la première fois.
Le réalisateur suit les répétitions dans le détail et découvre, en même temps que les jeunes danseurs, l’œuvre de Pina. Dès le début, nous sommes touchés par ces corps vieillissants encore habités par les mouvements dansés, une mémoire des corps qu’ils cherchent à extérioriser. Dans le montage en miroir de ces deux processus créatifs, il apparait clairement que l’on ne va pas assister à la réplique des spectacles passés, mais plutôt à la réappropriation des œuvres par ces jeunes artistes aux histoires singulières et aux cultures variées, poussés à « perdre le contrôle », à exprimer les sentiments autant par leurs corps que par les expressions de leur visage. Car l’important ici, ce n’est pas la technique, mais le souffle et l’énergie vitale qui jaillissent sur scène.
Au fil des interviews entre les répétitions, on comprend que les parcours de tous ces danseurs ont été semés d’obstacles. Qu’il s’agisse de Sangeun Lee, Clémentine Deluy ou Josephine An Endicott confrontées à l’image normative de la femme dans le monde du ballet : trop grande, trop grosse, trop différente… Ou de Julien Amir Lacey qui, durant ses études de danse aux États-Unis, a subi des attaques homophobes. Ou encore de Gloria Ugwarelojo Biachi et Franne Christie Dossou, qui ont dû affronter les réticences et le rejet de leurs familles respectives au Bénin et au Nigéria lorsqu’elles ont annoncé leur volonté de devenir danseuses professionnelles. On retiendra aussi le témoignage de ce danseur africain pour qui le terme sacrifice évoque un passé douloureux dans sa famille. A son tour, il veut se sacrifier, mais pour la danse.

Au fur et à mesure que l’on approche du filage et des représentations finales, on perçoit la précision du travail, l’énergie collective nécessaire mais aussi la fragilité du spectacle vivant par excellence. Dancing Pina immortalise la trace d’un geste éphémère dont il aurait été dommage de se priver. Le cinéma a parfois cette vertu de faire advenir des instants de grâce : Le Sacre du printemps se métamorphose en véritable rituel libérateur au bord de l’Atlantique. La magie de la transmission de l’œuvre de Pina semble avoir opéré sur le corps collectif de ces jeunes Africains ! Une œuvre en mouvement perpétuel, capable de renaitre sous des formes multiples et qui reste gravée à jamais dans l’âme et dans le corps de celles et ceux qui l’ont dansée. En espérant qu’il en soit de même pour celles et ceux qui la regardent…