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VAN GOGH

Écrit et réalisé par Maurice PIALAT - France 1991 2h38mn - avec Jacques Dutronc, Alexandra London, Gérard Séty, Bernard Lecoq...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VAN GOGH« Quand je peins un arbre, disait Robert Le Vigan dans Quai des brumes, je mets tout le monde mal à l'aise. C'est parce qu'il y a quelque chose, quelqu'un de caché derrière cet arbre… Je peins malgré moi les choses derrière les choses. »
Maurice Pialat ne fait pas autre chose, sauf que lui, il le fait exprès, le bougre ! Il déchire les apparences, lacère les clichés, cherche à trouver l'homme derrière le mythe. Alors tant pis pour ceux qui rêvaient de tournesols jaunes, de corbeaux noirs, d'une belle biographie avec de belles images d'Epinal… Ils seront déçus mais s'ils savent ouvrir les yeux et le cœur, ils seront forcément touchés par l'humanité profonde d'un destin hors du commun. Pialat n'a pas voulu faire un livre d'images, il a visé bien plus haut : le portrait d'un homme qui vit, qui souffre, qui peint…

Celui dont le film raconte les derniers mois de vie n'est pas le Vincent qui signe des tableaux devenus célèbres, mais ce monsieur Van Gogh que ses contemporains, ses voisins, ses proches même regardent avec une méfiance farouche, un effroi mal dissimulé ; celui qui dit qu'il n'a pas de talent pour les relations avec les humains, celui que rongent le doute et l'insatisfaction. Pas tant un artiste maudit qu'un créateur qui cherche. Pas tant un exalté qu'un homme secret et blessé.
Des derniers mois de la vie de Van Gogh, Pialat a fait un film déchirant et lumineux. Entre scènes au village, parties de campagne, verres d'absinthe et danses avec les filles, il y a la vie qui bat, il y a la mort qui rôde. Pialat n'a pas son pareil pour traquer la vérité : gestes quotidiens, repas de famille, lieux habités, regards perdus… Tout sonne juste. Et l'on n'oubliera pas de sitôt les bistrots qu'il a réinventés ni ce french-cancan que l'on n'a jamais vu dansé avec autant de naturel, autant d'évidence. Toutes les scènes de groupe (et il y en a beaucoup, comme pour faire ressortir l'immense solitude de Vincent) débordent de sève, de chair…

Tout cela n'empêche pas bien évidemment l'étau de se resserrer. Et l'on sent bien que ces moments de bonheur sont insoutenables, qu'ils nourrissent les démons qui hantent Van Gogh, les interrogations qui l'habitent, le mal qui le brûle. Pialat montre la trame d'une vie en train de se défaire. C'est bouleversant. Mais jamais sordide, jamais sinistre, parce qu'il y a cette humanité, cette subtilité dans la peinture des âmes et des caractères qui illuminent le film d'un bout à l'autre. Un dernier mot pour dire que Jacques Dutronc ne ressemble pas du tout à Van Gogh mais qu'on s'en fiche comme de l'an 2000. Il est, à cent coudées au-dessus du réalisme, formidable.