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CRY MACHO

Clint EASTWOOD - USA 2020 1h44mn VOSTF - Avec Clint Eastwood, Dwight Yoakam, Daniel V. Graulau, Eduardo Minett, Natalia Traven... Scénario de Nick Schenk et N. Richard Nash d’après son roman.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CRY MACHOLe 39e film de Clint Eastwood, Cry Macho, met une fois de plus en scène à plus de 90 ans la figure iconique du beau cow-boy solitaire et divise la critique.
Mike Milo, ancienne star de rodéo, s’est reconverti comme cow-boy de ranch. Son ancien employeur, Howard Polk, qui l’a licencié un an plus tôt pour négligence, le recontacte pour lui confier une mission, ramener son fils Rafa, né une quinzaine d’année plus tôt d’une idylle avec une riche et accorte Mexicaine. Mike accepte mais ne sait pas que cette mission va le conduire vers des découvertes imprévues…
Cry Macho, sorti aux États-Unis, s’y est pris une fracassante volée de bois vert, quelques critiques évoquant même un film mièvre et raté, d’autres un possible déclin définitif. Qu’en est-il réellement au visionnage de ce film élégiaque et crépusculaire ?
Le début fait en effet un peu peur. Le cow-boy solitaire réapparaît mais lorsque sa botte de cow-boy descend de son van, le pas est tremblant et mal assuré, la voix n’est plus qu’un murmure, le visage se minéralise de plus en plus, la silhouette est plus voûtée que d’habitude. Comme l’énonce l’expression consacrée, on a presque l’impression de voir la mort au travail. Souvenons-nous de ces plans en clair-obscur dans Million Dollar Baby qui faisaient ressembler son visage à une tête de mort, à son enterrement en grande pompe dans Gran Torino ou des signes exagérés de vieillissement dans La Mule. Comme souvent, Clint défie la mort, lui fait un pied-de-nez incessant.

Avec Cry Macho, Clint Eastwood boucle (provisoirement ?) une trilogie, celle de l’adieu à son personnage cinématographique mais surtout raccroche son nouveau film à toute une série de films d’initiation et de transmission qui représentent peut-être la plus belle veine secrète de son œuvre. Cry Macho est en effet un film de transmission, tout comme Honkytonk Man, Un monde parfait, Million Dollar Baby, Gran Torino, où Eastwood lègue tout son amour de la vie à de potentiels héritiers, en l’espèce ici un jeune métis mexicain. Eastwood mène son film à son rythme, nonchalant et relâché, ce qui explique que ce film est sans doute moins abouti que les films précités, mais il n’en reste pas moins précieux.
Cry Macho distille un charme ineffable, rare et certain, celui des dernières œuvres apaisées. Il suffit à Eastwood de filmer sa silhouette sur fond de soleil couchant ou en dialogue avec son jeune interlocuteur pour justifier entièrement le film. Mike apprend autant de Rafa que ce dernier de lui, ce qui fait échapper le film à une pesante leçon de choses à sens unique. Comme l’indique le titre, Cry Macho est aussi une réflexion sur la virilité qui, contrairement à ce qui se passe ces derniers temps, ne relève aucunement de l’insulte et du mépris envers les femmes, mais de s’assumer en tant qu’homme, avec ses devoirs, ses missions et une éthique. Eastwood, avec beaucoup d’humour, en écho à notre époque troublée, énonce que « être macho, c’est complètement surévalué » tandis que Rafa persiste et signe dans l’éloge du macho via son coq fétiche. La fin donnera plutôt raison à Rafa, même si Mike a surtout pour principal objectif de rejoindre une communauté et un havre de paix qui ressemble beaucoup à la cafétéria de la fin de Million Dollar Baby. Clint Eastwood a déjà enterré son personnage dans Gran Torino, il ne le refait donc plus et le laisse dans sa quête éperdue de bonheur. Avec un savoir-faire certain qui confine à l’épure, Eastwood distille ici l’essence de son cinéma, ce qui rend Cry Macho rare, précieux et indispensable.

Merci à D. Speranskimovierama.fr