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Des nouvelles du Front de L’Est !
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Juin 2020 : Travaux en vue ! Il y a comme des petits airs de printemps et de bien belles nouvelles !
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LE DERNIER DES JUIFS

Écrit et réalisé par Noé DEBRÉ - France 2023 1h30mn - avec Michael Zindel, Agnès Jaoui, Solal Bouloudnine, Eva Huault...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE DERNIER DES JUIFSL’humour comme un remède à la mélancolie, aux maux de ce monde ! On connaissait Noé Debré en tant que (co)scénariste à la carrière éclectique (collaborant avec Jacques Audiard pour Dheepan, palme d’or 2015, avec Farid Bentoumi pour Good Luck Algeria, très chouette comédie, ou plus étonnamment avec Tom McCarthy pour Stillwater…), le voilà qui signe sa première réalisation et pour l’occasion, il déploie son goût du burlesque dans cette comédie à la fois tendre et hilarante.

Le Dernier des Juifs… le titre est somme toute espiègle et annonce tout à fait le ton du film. Là où l’on s’attendrait à être exilés dans des paysages lointains (on pensait Moyen-Orient), nous voici plongés dans une banlieue basique mais dans le fond très exotique à sa manière. Ou plutôt ce sont ses habitants qui le sont, comme tous nous pouvons l’être pour les autres, avec nos jardins secrets, nos origines bigarrées, nos manies et nos rites familiaux spéciaux. L’immeuble où résident nos héros du jour est un peu un ersatz de tour de Babel : de multiples civilisations y cohabitent. On sait que tels sont musulmans, tels autres chrétiens, bouddhistes ou animistes, que tel ou telle croit aux bienfaits de l’eau bénite ou au maraboutage, quand on n’opte pas pour les deux, tant qu’à faire ! Ici on se charrie, on détourne les clichés, on se les balance à la face en rigolant, on s’affuble de petits surnoms marrants qui sont autant de preuves de reconnaissance et d’acceptation de la différence. S’il y avait un ennemi commun, ce serait plutôt l’ascenseur en panne (poncif devenu symbole des aléas de la vie en immeuble), plutôt que tel ou tel voisin.
Heureux ceux qui ont l’autodérision bien chevillée au corps, car ils verront la vie en rose… Rose comme des petits cochons. Ces derniers ne pouvant être ni hallal, ni kasher, on leur préfèrera le poulet, qui peut être les deux mais pas en même temps. Hallal ou kasher, il faut choisir son camp ! Mais ça tient à quoi d’être hallal ou kasher ? Pour un œil néophyte, la différence peut sembler mince, mais elle saute tout de suite aux papilles de Giselle, la mère de Bellisha, quand son fiston aux airs chaplinesques essaie de lui faire gober une volaille pas très catholique (euh… juive). Voilà le tandem clownesque Agnès Jaoui/Mickaël Zindel formé, et c’est peu dire qu’il fonctionne à merveille ! C’est que le mensonge, Bellisha, l’a spontané, comme un réflexe inné. Il semble toujours flotter un peu au-dessus, ou à côté, de la réalité. D’où ça lui vient ? On s’en fiche, mais le regard perçant de Giselle ne s’y trompe pas, et même si souvent elle feint de gober ses salades, certaines ne passent pas, comme cette illicite gallinacée pour Shabbat. Un sacrilège dont elle se remettra en allumant une clope au chandelier sacré à 7 branches, comme si c’était un vulgaire briquet ! Bienvenue au pays des réjouissantes contradictions humaines ! Ce ne sera pas la dernière chez Giselle, comme l’envie proclamée d’éradiquer les clichés tout en véhiculant les pires et puis celle, irrépressible et constante, de vouloir fuir la cité, sans jamais entreprendre le moindre pas en ce sens, ou encore celle de souhaiter voir son fils s’envoler tout en s’inquiétant dès qu’il s’éloigne de la cage… d’escalier.

Cet émouvant et drôlatique jeu de cache-cache affectif a failli ne pas sortir vu le contexte actuel, la montée des racismes, la guerre entre Israël et Palestine… Pourtant il n’est ni pro, ni anti… Il prône le bien vivre ensemble, la biodiversité humaine, dans une société où toutes les cultures sont amenées, non pas à se fondre, mais à coexister.