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LES LUEURS D’ADEN

Amr GAMAL - Yémen 2023 1h31mn VOSTF - avec Khaled Hamdan, Abeer Mohammed, Samah Alamrani... Scénario de Mazen Refaat et Amr Gamal. Les Lueurs d’Aden est le tout premier long métrage yéménite distribué dans les salles françaises. Une bonne raison d’être curieux….

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES LUEURS D’ADENNous sommes en 2019, au cœur du vieux port d’Aden, au sud du Yemen. Dans le quartier étouffant de Crater (Aden est situé au creux d’un volcan), Isra'a vit avec son mari Ahmed et leurs trois enfants. On découvre un couple accablé : expulsés par leur propriétaire, ils sont sur le point de déménager pour s’installer dans un appartement délabré. Ahmed, qui travaillait pour la télévision d’état, a dû quitter son poste parce qu’il ne percevait plus son salaire, il est maintenant chauffeur de taxi bus. Quant à Isra'a, elle vient d’apprendre qu’elle est à nouveau enceinte. Les deux parents sont catastrophés : ils ont toutes les peines du monde à offrir une vie décente et une éducation à leurs trois enfants, comment pourraient-ils en accueillir un quatrième ? Isra'a comme Ahmed ne voient pas d’autre solution que l’avortement. C’est le début pour eux d’une véritable odyssée, dans laquelle leur amie médecin va devenir une figure centrale.

Il faut rappeler que le Yémen fait partie des pays dans lesquels l’islam est religion d’État et applique donc la charia qui rejette l’idée de l’avortement (il n’est autorisé que pour sauver la vie de la mère). L’originalité du film réside dans le fait que l’interruption de grossesse n’est pas traitée exclusivement comme une affaire de femmes, mais bien comme une affaire de famille : dans la situation de précarité généralisée du pays, « la bénédiction d’Allah d’avoir un enfant » peut se transformer en malheur pour de nombreuses familles yéménites sans ressources suffisantes. Le film pointe aussi, à travers des messages d’imams véhiculés par les réseaux sociaux, que les différents courants de l’islam n’ont pas tous le même point de vue sur la question : l’argument selon lequel l’embryon ne possède pas d’âme avant le 120e jour constitue d’ailleurs un élément clef du scénario.
Suivre le parcours du combattant de ce couple permet au réalisateur de dessiner le portrait de la ville d’Aden, qui, blessée, a bien du mal à se relever. Des plans d’ensemble montrent la cité et son architecture, les stigmates des bombardements… Pas de musique, mais des rumeurs de muezzins et le son assourdissant des klaxons pour souligner la tension chaotique dans laquelle vit le pays, avec l’omniprésence des forces armées (dont on devine qu’elles jouissent d’une impunité qui pèse sur la population civile). Coupures de courant régulières, pénuries d’eau potable, école publique à la dérive, grèves multiples… constituent la toile de fond de la narration. La société semble proche du « burn out », à l’image de nos personnages…

Subtil dans sa mise en scène, le film laisse entrevoir tous les rouages de système D, de corruption mais aussi d’entraide qui s’installent dans une société qui flanche ! Il porte un regard particulièrement lucide sur les vertus et les limites des idéaux dans tout engagement, qu’il soit religieux, professionnel, politique… Le libre arbitre de chacun des personnages est mis à rude épreuve, à l’image du dilemme auquel se confronte l’amie médecin, tiraillée entre croyance religieuse et croyance en la médecine. Quand quelque chose va à l’encontre de ses convictions, doit-on y rester fidèle ou accepter le compromis ? Jusqu’où l’être humain, pour survivre, peut-il adapter ses croyances et ses valeurs ?
Le titre original, qu’on peut traduire par « le fardeau », s’est transformé de façon plus optimiste en Lueurs d’Aden dans la version française. Le choix est heureux, car le film refuse la noirceur et choisit l’espoir et l’humanisme, au plus près de ses personnages, particulièrement attachants…