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Éducation à l’image et à l’environnement... Séances de groupes à Volonté !
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Utopia Pont-Sainte-Marie ouverture imminente !
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Des nouvelles du Front de L’Est !
100 000€ citoyens ! Bravo ! C’est la somme déjà récoltée grâce à vous, à vos petites gouttes d’eau citoyennes mises bout à bout, au soutien des artistes (Béatrice Tabah en tête !) et de l’association de futurs spectateurs aubois ARCEAU qui organisent des expositions-vente a...

Juin 2020 : Travaux en vue ! Il y a comme des petits airs de printemps et de bien belles nouvelles !
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SCANDALEUSEMENT VÔTRE

(WICKED LITTLE LETTERS) Thea SHARROCK - GB 2023 1h42mn VOSTF - avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Anjana Vasan, Gemma Jones, Timothy Spall, Joanna Scanlan...

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SCANDALEUSEMENT VÔTREOoooooh ! My God ! C’est tout Littlehampton, bourgade côtière du Sussex, qui, en cet an de grâce 1920, est au bord de l’apoplexie. La ville retient son souffle. Car non seulement l’avalanche de lettres anonymes – aussi perfides et ordurières que bien informées – qui déferle sur la petite communauté peut cibler n’importe quelle femme, n’importe quand, mais surtout, c’est certain, l’impitoyable auteur, le démoniaque corbeau qui insulte grassement le voisinage tout en révélant ses petites turpitudes, en est nécessairement, fatalement, un des membres. Mais qui ? Qui donc ose détourner les services postaux de Sa Gracieuse Majesté pour agonir la gent féminine de Littlehampton d’obscénités qui feraient rougir de honte les plus dessalés des charretiers et des poissonnières ? Lequel de ces paroissiens ? Laquelle de ces commères ? On se surveille du coin de l’œil à l’épicerie comme à la messe, on hésite à mettre un pied dehors et à se confier aux voisines – mais on guette avidement, quoi qu’avec inquiétude, les détails croustillants révélés par chaque nouveau courrier… Or, sous tous les cieux c’est un usage bien établi : dès lors que la bonne société est rongée par un mal inconnu, il est de toute première urgence d’en attribuer la responsabilité aux brebis galeuses. Haro sur le baudet ! Les derniers arrivés, les « pas de chez nous », les pas tout à fait dans le moule, les réfractaires à la messe dominicale comme aux us et coutumes corsetés – sans surprise, les braves gens n’aiment pas trop celles et ceux qui suivent une autre route qu’eux.

La coupable idéale, évidente même, ne peut être que Rose Gooding ! Pauvre comme Job, débarquée quelque temps plus tôt de son Irlande pouilleuse, la trop jeune veuve de guerre est mère d’une petite fille déjà bien dévergondée (songez qu’à pas dix ans, la gamine ambitionne de… jouer de la guitare !) et vit en concubinage avec le frère d’armes de son défunt mari – mais surtout, son langage fleuri, sa propension à proférer mille et un jurons à la minute, son amour de la fête, de l’alcool et de la liberté de penser, tout la désigne à la vindicte populaire, entérinée avec empressement par la maréchaussée. Voisine mitoyenne d’Edith Swan, vieille fille prude, discrète et pieuse, tout entière dévouée à ses vieux parents, avec qui les relations sont des plus glaciales et qui fût la première destinataire des courriers salaces, qui d’autre que Rose pouvait avoir les motifs – et le vocabulaire ! – pour souiller ainsi la réputation de Littlehampton ? Seule Gladys Moss, officière de police décidée à ne pas se contenter du rôle de potiche dans lequel sa hiérarchie aimerait l’enfermer, doute de la culpabilité de la volcanique irlandaise. Mais alors, qui… ?

Scandaleusement vôtre, comédie mal élevée et hilarante, est une affaire de femmes. De ces femmes qui, au sortir de la Grande Guerre, commencent à s’extraire des carcans de la bonne société anglaise qui, comme partout, renâcle à accepter leur émancipation. La fliquette, la bigote, l’impétueuse, ainsi que toute la petite société féminine qui s’agrège à l’aventure, toutes sont confrontées à un ordre moral, à un patriarcat qui se raidissent d’autant plus fort qu’ils sentent confusément qu’ils brûlent de leurs derniers feux. Chacune fait face à sa façon et le film – qui slalome habilement entre l’étude de mœurs satirique, la joyeuse comédie policière féministe et la reconstitution historique de carte postale dans laquelle on s’étonne presque de ne pas voir surgir Miss Marple au coin de la rue – dessine avec humour mais aussi beaucoup de tendresse leur combat pour exister.