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RETOUR À SÉOUL

Écrit et réalisé par Davy CHOU - France / Corée du Sud 2022 1h59mn VOSTF - avec Park Ji-min, Oh Kwang-rok, Guka Han, Kim Sun-young, Yoann Zimmer, Louis-Do de Lencquesaing...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RETOUR À SÉOULFormidable portrait que ce Retour à Séoul, récit sec et tranchant, couvrant dix ans de la vie de son héroïne, qui évite rageusement tous les clichés larmoyants sur la quête d’identité des enfants abandonnés. Et dieu sait que c’est un sujet sensible, voire central en Corée du Sud. On estime que depuis les années 70, conséquences collatérales de la longue présence militaire américaine dans un pays en proie aux inégalités sociales, ce ne sont pas moins de 200 000 enfants coréens qui ont été adoptés de par le monde, tout particulièrement en France. Histoire ô combien forte et émotionnellement chargée qu’a remis sous le feu de nos projecteurs Les Bonnes étoiles, le tout récent film du japonais Kore Eda. Pourtant, c’est un peu le hasard qui a poussé le cinéaste et producteur franco-cambodgien Davy Chou (réalisateur du remarqué Diamond Island et coproducteur du formidable Onoda) à s’intéresser à la Corée. Invité au Festival de cinéma de Busan (l’équivalent de Cannes en Corée du Sud), il s’y rendit en compagnie d’une jeune Française adoptée d’origine coréenne, en pleine retrouvailles complexes avec ses parents biologiques. C’est de cet épisode qu’est née l’idée de ce magnifique Retour à Séoul – ou l’histoire compliquée de Frédérique / Freddie, une jeune Française d’origine coréenne qui atterrit par hasard à Séoul, suite à l’annulation de son vol pour le Japon.

La construction du film est tout à fait originale et passionnante. Quatre parties, quatre moments clés de la vie de la jeune femme, uniquement racontée à travers le prisme de ce mélange de fuite et de quête, de son attirance-répulsion pour ses origines… Quand Freddie croise par hasard une jeune Coréenne francophone qui devient son amie et guide, à la question : « Tu es venue chercher tes parents biologiques ? », la réponse est un non catégorique. Et elle affirme, autour d’une table où défilent les bouteilles de Shoju, l’alcool national, qu’elle est Française malgré tous les convives qui lui affirment qu’elle a un visage tout ce qu’il y a de coréen ! Il n’empêche que Freddie ne peut résister à la tentation de se rapprocher de l’organisme qui centralise les demandes de contacts avec les parents biologiques. Et contre toute attente, si sa mère reste aux abonnés absents, elle est très vite contactée par son père, rongé par la culpabilité, qui n’aspire qu’à renouer avec elle. Mais il s’avère que tout ce flot d’émotion est trop lourd à porter pour la jeune femme. Dans une zone trouble entre fuite et affirmation de sa liberté, elle tisse des relations ambiguës avec la Corée où elle a ses racines, et la culture d’une société qui n’est pas la sienne. Et se laisse aller, entre soirées à rallonge et amants de passage – notamment un homme d’affaires français désabusé, dragué sur une appli de rencontres et qui va changer le cours de sa vie.

Le film décrit avec beaucoup de justesse l’évolution subtile des états d’âme de la jeune femme solitaire, qui se veut cynique mais qui est hantée par l’absence de sa mère, tout en ne sachant que faire de l’amour encombrant de son père… Délestée de tout exotisme et de toute référence au cinéma coréen, la caméra de Davy Chou nous offre des images rarement montrées de la Corée et de Séoul. Les lieux inconnus que découvre Freddie, à la ville comme à la campagne ou au bord de mer, n’ont pour elle rien de séduisant, tant elle refuse le principe du « retour » et n’aspire qu’à se fondre dans l’anonymat. Le rythme du film, déroutant, syncopé, épouse magnifiquement celui des errances de l’héroïne, qui agit à l’instinct. Au risque d’y laisser des plumes…