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FIFI

Écrit et réalisé par Jeanne ASLAN et Paul SAINTILLAN - France 2023 1h48mn - avec Céleste Brunnquell, Quentin Dolmaire, Ilan Schermann, Romane Bertrand...

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FIFIUn moment de grâce dans la vie de Sophie, dite Fifi, c’est sans doute quand elle pédale à vélo, dans les rues de Nancy, seule, loin du huis-clos familial souvent survolté. Dès lors surgissent dans sa tête des musiques enjouées, apaisantes. Un petit sourire en coin, son imposante chevelure au vent, elle jubile, goûte pleinement ces instants de liberté simples, d’une fraîcheur vivifiante.

C’est que Fifi n’a pas grandi dans un cocon doré mais plutôt dans la famille débrouille, j’t’embrouille, au sein d’une cité. On ne peut pas dire que ce soit morne plaine dans l’appartement plein comme un œuf. Entre les deux grandes sœurs qui se provoquent en permanence, les crises de pleurs du bébé de la plus grande, le petit frère véritable tête à claques… les ordres des uns, les chamailleries des autres… et la daronne de tout ce beau monde plus larguée que méchante. Ce n’est pas son compagnon, faisant office de beau-père, qui contribue à stabiliser les choses : deux bohèmes réunis, plus faits pour la fête que pour l’éducation des mômes, qui du coup se débrouillent par eux-mêmes. Il faut voir la marmaille s’activer en tous sens pendant les grasses matinées de ces adultes immatures, qui n’assurent pas une cacahuète. Et Fifi n’est pas en reste, bonne pâte qu’elle est, acceptant sans rechigner toutes les tâches qu’on lui assigne, en particulier les courses pour lesquelles elle est souvent obligée de jongler avec le manque d’argent, d’inventer des stratagèmes pour compenser le vide des caisses familiales que les allocs ne suffisent pas à combler.
Et c’est pendant une de ses mornes virées, à la recherche de clopes et de couches pour le nourrisson, qu’elle va croiser l’une de ses anciennes compagnes de classe, Jade, qui gravite dans un univers bien éloigné du sien. Petit pavillon sage et propret, l’harmonie que procure la tranquillité de revenus réguliers. Jade se réjouit de son prochain départ en vacances, et de demander : « Et toi ? Tu pars où ? ». Il y a de la fierté chez Fifi à ne pas dire qu’elle ne va nulle part, alors même qu’on sent bien qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que sa copine l’invite avec l’assentiment de ses parents aisés qui feraient œuvre de piété. Ce serait dans l’ordre social des choses, tous auraient bonne conscience. Mais ça ne se passera pas ainsi et de cette parenthèse rapide Fifi fera son miel, saisissant de façon effrontée l’opportunité (qu’on ne déflorera pas) qui passe à portée de sa main.

Son inconscience, qui aurait pu mal tourner, la fera rencontrer Stéphane, le fils de la famille, étudiant en école de commerce, désabusé, déjà blasé. Rencontre délicatement improbable de deux univers, de deux classes éloignées, loin des convenances, loin des « ça va ? » de circonstance qui n’appellent pas de vraies réponses. Entre ces deux-là naîtra une sorte de gémellité spirituelle, basée sur une absence de jugement salutaire, un refus d’imposer à l’autre quoi que ce soit. En eux, et pour des raisons diamétralement opposées, la même soif, le même besoin de respirer, de trouver enfin sa place, la même quête de calme intérieur. Voilà Fifi admise dans la cour de ce grand qui est de dix ans ou pas loin son aîné. Étrange attelage, qui ne cherche pas à fanfaronner, à se montrer aux autres qui ne comprendraient pas, chercheraient à mettre des mots sur leur relation anti-conventionnelle, à la contraindre dans une case. Rien de cela n’est ouvertement évoqué. Nulle démonstration bavarde, psycho-socio trucmuche. À la façon de Fifi et Stéphane, la caméra reste discrète, leur laisse la place d’exister, sans rien brusquer, sans essayer d’anticiper, de deviner. Progressivement on se prend à faire la même chose et on se sent bien dans cette relation où chacun s’apprivoise sans chercher à dominer, que ne trouble nul bavardage superflu. Très chouette film !