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THE FABELMANS

Steven SPIELBERG - USA 2022 2h30mn VOSTF - avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Judd Hirsch... Scénario de Steven Spielberg et Tony Kushner.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE FABELMANSMagnifique récit d’apprentissage, The Fabelmans – doublement récompensé lors de la récente cérémonie des Golden Globes : Meilleur film et Meilleur réalisateur – est peut-être le film le moins spectaculaire du réalisateur des Aventuriers de l’arche perdue. Mais c’est, à coup sûr, son plus personnel. À travers une reconstitution plus ou moins romancée de sa propre jeunesse et un double de fiction qui lui ressemble comme un frère, Spielberg retourne avec humour et une émotion communicative aux sources de sa vocation de cinéaste. Sa « première fois » devant le grand écran, avec, à l’âge de 6 ans, la découverte à la fois émerveillée et traumatisante de Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille (très mauvais film au demeurant, mais les voies du seigneur Cinéma sont impénétrables…). Ses premiers courts métrages tournés à la maison avec ses petites sœurs transformées en momies à l’aide de papier toilette, ou dans le désert de l’Arizona avec ses copains de lycée recrutés comme figurants soldats pour une bataille sans merci qui préfigure, toutes proportions évidemment gardées, la séquence d’ouverture dantesque d’Il faut sauver le soldat Ryan

Il y a beaucoup de nostalgie dans ces scènes pleines de drôlerie, comme dans les images à la douceur solaire du directeur photo Janusz Kaminski, mais la tristesse et l’angoisse ne sont jamais loin. Car The Fabelmans chronique, aussi, la fin de l’innocence en même temps que le délitement d’un couple auquel assiste, impuissant, le fils adolescent. Le jeune Sam/Steven trouve alors dans la pratique du cinéma un refuge consolateur qui lui permet de fuir, voire de sublimer, le monde réel et ses injustices, mais aussi de révéler sa vérité, si cruelle et douloureuse soit-elle : dans une scène magistrale qui renvoie au Blow-up d’Antonioni (on est loin de Jurassic Park !), une modeste bobine de pellicule en super-8 permet au futur réalisateur de découvrir le secret dévastateur de sa mère en arrière-plan.
La dimension testamentaire de The Fabelmans est sensible. Mais elle est l’œuvre d’un cinéaste qui, à 75 ans passés, a gardé toute sa fraîcheur créatrice. Et s’autorise des libertés inattendues. On pense au scénario, coécrit avec le dramaturge Tony Kushner (auteur de la formidable série Angels in America, montrée chez nous il n’y a pas si longtemps avec le TnBa), moins « bétonné », moins efficace que d’habitude – un léger flottement narratif qui participe au charme du récit. Mais aussi au personnage-clé de la mère : pour une fois, Spielberg développe un grand rôle féminin, complexe et troublant, et Michelle Williams lui apporte une fantaisie, une souffrance et une démesure mêlées qui évoquent l’interprétation intense de Gena Rowlands dans Une femme sous influence, de Cassavetes.
Il y a, enfin, le caméo génial d’un des plus grands cinéastes américains vivants (on vous laisse la surprise) dans le rôle du plus grand cinéaste de l’âge d’or hollywoodien (on vous laisse deviner) pour une leçon de mise en scène aussi expéditive que précieuse. Un épilogue irrésistible.

(S. Douhaire, Télérama)