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SEPT HIVERS À TÉHÉRAN

Steffi NIEDERZOLL - documentaire Iran / Allemagne 2022 1h37mn VOSTF - avec la participation de Zar Amir Ebrahimi (l'actrice de Les Nuits de Mashhad, Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2022)...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SEPT HIVERS À TÉHÉRANC'est une histoire terrible dont on n'aurait probablement rien su sans l'obstination des proches de celle qui en fut la victime – ce sont eux qui, au péril de leur liberté, ont rassemblé les images clandestines et quelques rares archives qui documentent l'affaire – et sans la volonté d'une cinéaste allemande vivant à des milliers de kilomètres des lieux du drame, l'Iran des mollahs.
Nous sommes en 2007 à Téhéran, et la vie de la jeune Reyhaneh Jabarri va basculer. Jeune décoratrice, elle est abordée dans un café par un homme qui a entendu sa conversation avec une amie. Il est chirurgien, il prétend avoir besoin de quelqu'un pour aménager et décorer son nouveau cabinet médical. Rendez-vous est pris. Elle ne sait pas encore que c'est un traquenard : le jour venu, elle réalise que le lieu de la rencontre est un appartement privé où l'homme tente de la violer. Les choses se précipitent, elle se saisit d'un couteau et tue son agresseur. Elle est immédiatement arrêtée, les policiers qui la placent en garde à vue ne veulent rien savoir de ses explications et la malmènent au contraire pour lui faire avouer la préméditation. Et le long cauchemar de la jeune femme et de sa famille, sa mère, son père et ses sœurs, va commencer et durer sept ans, avec au cœur un procès à charge où la mise en cause de la moralité islamique de la famille semble plus importante que la véracité des faits, et au bout du compte une condamnation à mort puis l'interminable attente de l'exécution ou d'une hypothétique grâce. Steffi Niederzoll a eu vent de cette histoire quand les ONG à travers le monde ont tenté d'organiser la mobilisation pour sauver Reyhaneh Jabarri de la mort face au régime des mollahs.

C'est en Turquie, où ils étaient bloqués dans leur tentative d'exil vers l'Allemagne, que la réalisatrice a rencontré pour la première fois une partie de la famille de Reybaneh (le père est toujours retenu en Iran). À partir des documents exfiltrés secrètement d'Iran par la mère, la réalisatrice allemande a pu construire son film : images des comités de soutien iraniens tournées clandestinement, notamment des images du procès ou des quelques manifestations devant les prisons où a été incarcérée Reybaneh, lettres et textes de la jeune femme lus par Zar Amir Ebrahimi . Ont été ajoutés les témoignages des parents et sœurs ainsi que ceux d'une codétenue libérée depuis.
Ce qui frappe, c'est la détermination et l'intelligence de la jeune femme, qui sait plus ou moins au fond d'elle même que son sort est scellé, la banalisation de la peine de mort (à un moment, la mère vient supplier aux portes d'une prison des nouvelles de sa fille et un des geôliers dit avoir assisté à une vingtaine d'exécutions la veille mais qu'elle n'en faisait pas partie) et l'absurdité kafkaïenne de la justice iranienne où tout repose sur la loi du Talion et le pardon espéré de la famille de la victime. L'effroyable réalité, c'est l'implacable sexisme du système judiciaire de Téhéran pour qui le viol ne peut en aucun cas être une circonstance atténuante. L'effroyable réalité, c'est qu'à aucun moment Reyhaneh Jabarri n'a été considérée par ses juges comme une victime mais toujours comme une criminelle. L'effroyable réalité c'est que les criminels, ce sont ses juges.