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AMOURS À LA FINLANDAISE

Écrit et réalisé par Selma VILHUNEN - Finlande 2023 2h02mn VOSTF - avec Alma Pöysti, Eero Milonoff, Oona Airola, Pietu Wikström...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

AMOURS À LA FINLANDAISE« Scènes de la vie extra-conjugale » indique plaisamment la phrase d’accroche sur l’affiche. Manière d’annoncer la couleur et le ton du film qui est d’abord et pour notre plaisir immédiat une comédie scandinave volontiers loufoque et joyeusement libertaire (en tout cas en ce qui concerne les mœurs sentimentales et sexuelles). Les premières images sont tout à fait dans ce registre puisqu’on assiste aux galipettes intenses et rieuses entre deux époux qui s’en donnent à cœur – et corps – joie, n’hésitant pas à stimuler leur libido déjà très en forme à l’aide d’une pincée de poudre qui n’est sans doute pas de perlimpinpin… Il faut dire que dans un pays un chouia glacial où les hivers sont particulièrement rudes et longs, les activités physiques d’intérieur sont un excellent remède préventif à la dépression qui pourrait guetter. Mais il faut aussi préciser une petite spécificité culturelle – et cultuelle – qui nous en bouche un coin : Mathias, le mari de ce couple épanoui, est pasteur ! Autant dire que dans notre France catholique, il serait prêtre et il aurait dû faire vœu de chasteté ! Manifestement, au sein de l’Église finlandaise – qu’elle soit évangélique-luthérienne ou orthodoxe – on est très loin de ce dogme d’austérité sexuelle, pour le plus grand bonheur semble-t-il des ministres du culte.

Là où ça se gâte, c’est que Mathias a tendance à abuser de sa liberté : on découvre en effet rapidement qu’il ne se contente pas de sa relation maritale avec son épouse Juulia, députée écolo de son état, et qu’il entretient une liaison tout à fait adultère et pas du tout platonique avec Enni, une jeune femme qui tient un blog littéraire. Et patatras ! Enni s’est confiée sans le savoir à une amie qui est aussi celle de Juulia… laquelle tombe des nues en apprenant par l’indiscrète l’infidélité de son conjoint. Tout aurait pu se passer classiquement : dispute, cris, pleurs, rupture exigée par l’épouse trompée ou promesses à genoux du fautif comme quoi tout cela n’était qu’une passade et que ce sera bien sûr la dernière… Mais non, Juulia aime infiniment Mathias et c’est réciproque, et surtout elle est d’une rare intelligence, elle comprend qu’Enni n’est pas seulement une aventure sexuelle, ni même une amourette passagère, qu’il existe un lien plus fort que cela… Alors elle fait une proposition improbable mais raisonnable sur le papier : Mathias continuera à vivre avec elle, mais il pourra voir régulièrement Enni. Une déclinaison de ce qu’on appelle depuis quelques années le polyamour, mode de vie qui fait même l’objet de guides, dont Juulia va tenter de suivre les préceptes.
Mais les conseils des guides sont une chose et la réalité en est une autre : tout va se compliquer un brin quand Juulia, pourtant en pleine campagne électorale, va se lancer dans une histoire avec un garçon plus jeune et très peu conventionnel, tandis qu’Enni va annoncer une grossesse non prévue. Sans parler de la jalousie et de la frustration qui viennent titiller plus ou moins chacun et chacune, malgré les grands principes de tolérance affirmés au départ. Sans oublier la peur de l’abandon, le statut différencié entre le couple officiel et les partenaires « secondaires » respectifs…

Derrière les scènes souvent drôles et inattendues, à travers aussi des moments touchants – les quatre personnages sont tous très attachants – Selma Vilhunen glisse une vraie réflexion politique libertaire sur la redéfinition de la famille monogame qui, même dans un pays extrêmement tolérant comme la Finlande, reste le modèle dominant aux yeux de la majorité. De ce point de vue, la séquence finale (chut !) est particulièrement réjouissante…