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BOLÉRO

Anne FONTAINE - France 2024 2h - avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar, Emmanuelle Devos, Vincent Perez, Anne Alvaro, Sophie Guillemin... Scénario d’Anne Fontaine, Claire Barré, Jacques Fieschi et Pierre Trividic, d’après la biographie de Maurice Ravel par Marcel Marnat.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

BOLÉROIl vous faudra sans doute quelques heures, peut-être même un ou deux jours, pour que cet air se dissipe peu à peu et vous permette de siffloter autre chose… Le Boléro de Ravel : envoûtant, hypnotique, obsédant… Mondialement célèbre, repris sous toutes les formes et dans tous les styles… Le célèbre musicologue Marcel Marnat, auteur de la biographie sur laquelle Anne Fontaine s’est appuyée pour réaliser son film, a cette phrase : « Le Boléro dure environ 16 minutes, il paraît qu’il y en a un qui démarre toutes les 15 minutes. Ce qui fait que nous baignons, sur la planète, dans un Boléro perpétuel. » Plus qu’un biopic sur Maurice Ravel, c’est bien la destinée du Boléro qui est ici dessinée, point central d’une fresque haute en couleurs dont les personnages, Ravel compris, ne seraient finalement que des personnages secondaires. Anne Fontaine place résolument la musique au cœur de son film. Le résultat évite ainsi les écueils du mélodrame appuyé et de l’abus pas toujours heureux des effets spéciaux (essentiellement à base de latex) qui surchargent trop souvent le genre de la biographie filmée.
Pour jouer cette partition, le casting est royal. Raphaël Personnaz et Jeanne Balibar incarnent, l’un avec une intense retenue, l’autre avec un panache flamboyant, Maurice Ravel et Ida Rubinstein : ils sont à eux deux le muscle palpitant du récit.

1928. Maurice Ravel est un compositeur reconnu. Il achève une tournée de concerts qui l’a conduit aux États-Unis et au Canada avec un succès retentissant. Il se produit comme pianiste ou chef d’orchestre, accompagne sa Sonate pour violon, donne des interviews, fréquente les clubs de jazz de Harlem et s’enthousiasme pour les improvisations du jeune et talentueux George Gershwin. De retour en France, son amie Ida Rubinstein, chorégraphe exubérante, lui passe commande : composer une musique « dans le goût espagnol » pour sa très prochaine représentation à l’Opéra Garnier. Les délais sont courts, très courts, trop courts pour cette âme sensible et tourmentée qui doute, redoute, s’interroge sans cesse sur la trajectoire de son œuvre. C’est que cet artiste ultra-sensible, en perpétuelle quête d’absolu, peine à s’enraciner dans ces années folles où tout va trop vite, où tout brille trop fort. Il sait heureusement pouvoir compter sur l’indéfectible fidélité de son entourage, sorte de garde rapprochée qui le protège de ses propres démons en l’entourant de douceur, d’attentions, comme pour nourrir une confiance qui semble paradoxalement lui faire défaut. Il y a d’abord Marguerite Long (Emmanuelle Devos), amie et musicienne qui le guide, le conseille et sait toujours trouver les mots justes. Et puis il y a Misia Sert-Godebsak (Doria Tillier), pianiste elle aussi, mécène de ce que le tout Paris compte de poètes, de musiciens, de peintres. Elle sera sa muse, délicate et dévouée. Mais celle par qui le Boléro arrive, d’abord sur la pointe des pieds, comme quelques mesures tapées avec légèreté sur la table d’harmonie d’un piano, puis avec fracas et sensualité débordante, c’est bien Ida Rubinstein, LA Rubinstein. La danseuse a deviné que sous la discrétion de l’homme se cache le feu sacré et sensuel de sa musique, qui sera cette fois un hymne à la vie. Une vie qui commence dans la fragilité, s’écoule au rythme répétitif des saisons, nourrit sa destinée de vieux fantômes et de nouveaux désirs pour s’achever dans un dernier souffle en apothéose, dans un climax ultime. Ainsi Ravel nous a donné Le Boléro et Anne Fontaine un film puissant et inspiré.