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FAINÉANT·ES

Karim DRIDI - France 2024 1h43mn - avec Faddo Julian,.jU., Lucas Viudez, Odette Simonneau... Scénario de Karim Dridi et Emma Soisson.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FAINÉANT·ESKarim Dridi est un cinéaste à part, à la carrière épisodique, souvent là où on ne l’attend pas (voir son tout récent documentaire Revivre, sur les enfants malades et les parents attendant dans l’angoisse la greffe qui pourrait les sauver…), se plantant parfois (Le Dernier vol avec Cotillard et Canet) mais épatant le spectateur avec le film suivant… Il y a tout de même une constante dans sa filmographie : son affection pour les sans voix, les sans-grades, les personnages qui, préjugés obligent, inspirent de prime abord le rejet, sont vus comme une source d’emmerdements maximum… On ne citera qu’une de ses plus belles réussites : Khamsa, qui nous plongeait sous les voies rapides qui surplombent le port industriel de Marseille et où se logent des camps de gitans. Une population vue à travers un jeune personnage extraordinaire, décrit sans aucun angélisme mais qui explosait néanmoins les clichés.

Dans ce nouveau film, Nina et Djoul appartiennent à une communauté que l’on ne voit quasiment jamais au cinéma, celle que l’on caricature sous le nom de « punks à chiens ». Seuls – ou presque – les amis Delépine et Kervern avaient magnifié Benoît Poelvoorde en punk à chien dans leur farce tragicomique Le Grand soir
Ici les héroïnes sont deux punkettes : Nina, jeune fille un peu paumée, et Djoul, son aînée réellement habitée par la culture punk. Au début du film, elles viennent de se faire virer sans ménagement de leur squat par la police, une péripétie assez courante dans leur vie d’errance ponctuée d’échanges peu aimables avec la maréchaussée. Elles reprennent la route dans leur camion brinquebalant, vivant de petits vols d’essence ou de bricoles, enchaînant les boulots de saisonnières au gré de leurs déplacements. C’est justement en s’arrêtant chez un vigneron que les deux femmes vont vivre leur première grosse dispute : Nina se trouve un chéri avec qui elle resterait bien quelques semaines alors que Djoul, fidèle à sa vocation nomade, veut reprendre la route sans attendre…

Dans la lignée du Sans toit ni loi d’Agnès Varda et de son inoubliable personnage de jeune fille errante incarnée par Sandrine Bonnaire, Karim Dridi dresse le portrait naturaliste de ces deux femmes sans édulcorer la dureté et la précarité de leur vie, leurs addictions, les nécessités de la survie qui les poussent parfois à voler leurs prochains qui partageant pourtant leur vie en marge. Mais il donne aussi à voir le formidable élan de liberté qui les porte vers la prochaine étape de leur voyage permanent, réservant parfois des séparations douloureuses comme dans cette très belle scène en haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille, ou ponctuant le récit de retours en arrière tel celui, magnifique, qui montre les retrouvailles entre l’irréductible Djoul et son père. On est emballé par les superbes moments de liesse collective, comme quand le groupe de punks décident d’organiser une ultime fête pour leur compagnon très malade, en dépit des risques encourus avec la police. Comme toujours chez Dridi, la vie est pleine de dangers, mais n’est-ce pas le prix de la liberté ?