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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
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Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
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Mardi 17 OCTOBRE 2023 à 20h15

MAESTRA #12


Un mardi par mois, Maestra met à l’honneur une réalisatrice. Un cycle de programmation pour découvrir toute la richesse de notre matrimoine cinématographique mondial et mettre en lumière des cinéastes bien trop souvent effacées du récit cinéphilique.

HESTER STREET

Écrit et réalisé par Joan MICKLIN SILVER - USA 1975 1h31mn VOSTF - avec Carol Kane, Steven Keats, Mel Howard, Dorrie Kavanaugh...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

HESTER STREETHester Street, dans le Lower East Side new-yorkais, à la fin du XIXe siècle. Jake, Juif immigré, a quitté la Russie il y a trois ans, laissant derrière lui sa femme Gitl et leur petit garçon. Travaillant dans un atelier de couture et fréquentant Mamie, rencontrée dans une soirée dansante, il fait tout pour s’intégrer. Installé, il peut désormais faire venir femme et enfant. Mais Gitl, attachée aux traditions orthodoxes, est déroutée par cette nouvelle vie…

En réalisant Hester Street, son premier long métrage de fiction, Joan Micklin Silver s’impose aux États-Unis comme réalisatrice indépendante. Fille d’émigrés juifs partis de Russie, elle a été professeur de musique, dramaturge, puis scénariste et réalisatrice de courts métrages à vocation éducative. Quand elle décide de mener à bien Hester Street, les grandes compagnies ne la suivent pas, jugeant que son sujet n’intéresserait qu’un public juif, ne lui offrant ainsi qu’une audience limitée. Joan Micklin Silver et son mari Raphael D. Silver créent alors leur propre société, Midwest Films Productions.
Hester Street bénéficiera d’un excellent accueil de la critique et du public (et d’une nomination aux Oscar pour Carol Kane), bien plus large que celui imaginé par les majors. Car si l’action se déroule dans le New York juif de la fin du XIXe siècle, le sujet en reste universel : le déracinement.
Dans un noir et blanc proche de la mémoire photographique héritée de cette période (évoquant autant les films muets que le néoréalisme), et avec des dialogues en yiddish, Joan Micklin Silver filme une période essentielle dans la construction des États-Unis. À la recherche d’une vie meilleure, les émigrants juifs se découvrent partagés entre deux mondes : l’ancien, celui des ghettos de l’Europe de l’Est, et le nouveau, celui de l’American way of life. Et c’est en filmant l’intimité d’un couple, les rapports entre les gens, la vie domestique, sans condescendance ni misérabilisme, que la cinéaste étudie l’évolution des caractères, ceux qui veulent se fondre dans leur nouvel environnement et ceux qui essaient de rester fidèles à leur judéité et à leur culture. En cela, Gitl gêne Jake (qui a changé de prénom pour mieux se fondre dans sa nouvelle vie) : elle est la femme de l’ancien continent. Comment se transformer sans se renier ?
« L’écriture simple et directe de Hester Street permet aussi de voir ce film comme un divertissement. Beau, triste, juste. Son noir et blanc nous renvoie à ce qu’il a de plus beau. Ce n’est pas toujours la peine de faire la critique sociologique quand on parle d’un film. Aussi puis-je dire également ceci de Hester Street : quand on voit ce film, c’est comme si on mettait à la lumière une plaque de verre sur laquelle dormait un couple, comme si on retrouvait le médaillon d’une femme oubliée. Hester Street c’est, comme dirait Agnès Varda, un daguerréotype. » (Claire Clouzot, Écran 75, novembre 1975) Texte du Festival Lumière 2020