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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

LES SOEURS MUNAKATA

Yasujirô OZU - Japon 1950 1h52mn VOSTF - avec Kinuyo Tanaka, Hideko Takamine, Ken Uehara, Sanae Takasugi... Scénario de Kogo Noda et Yasujiro Ozu, d’après le roman de Jiro Osaragi.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES SOEURS MUNAKATASur le front du cinéma de patrimoine restauré, cet hiver sera résolument celui du grand cinéaste japonais Yasujiro Ozu : ce sont cinq films rares, dont un inédit en France, que vous pourrez découvrir en salle afin de célébrer les 120 ans de la naissance et les 60 ans de la disparition du maître. Une rétrospective accompagnée d’un livre passionnant : Yasujiro Ozu : une affaire de famille de Pascal-Alex Vincent. Le tout sous la houlette du distributeur Carlotta Films, présent à cette séance, défenseur fidèle du réalisateur.
Au sein de cette rétrospective, un film invisible dans des conditions décentes en France depuis trente ans, Les Sœurs Munakata. Une porte d’entrée idéale pour ceux qui ne seraient pas familiers de l’œuvre d’Ozu tant elle concentre ses obsessions thématiques.
Setsuko et Mariko Munakata, deux sœurs donc et deux tempéraments. L’aînée Setsuko revêt le kimono et dédie humblement sa vie au travail et à l’entretien de son mari taciturne et alcoolique. De son côté, Mariko la cadette porte des jupes à l’occidentale et vit dans l’insouciance d’une jeunesse libre. Sa rencontre avec un ancien prétendant de Setsuko, l’antiquaire Hiroshi de retour d’un séjour à l’étranger, va peut-être combler le fossé relationnel entre les deux sœurs.
On reconnait là toutes les dualités qu’Ozu et son fidèle scénariste Kogo Noda vont pétrir après-guerre jusqu’au point culminant qu’est Voyage à Tokyo en 1953 (premier film du cinéaste à connaître une sortie française en… 1978). La famille comme champ d’observation social et intime dans une culture où les codes traditionnels déjouent la volonté de l’individu.
A la figure filiale qu’il a si souvent abordée, le cinéaste préfère ici la question sororale pour mieux filmer la transformation fulgurante de la société nippone au lendemain de la guerre (nous sommes seulement cinq ans après Hiroshima). Aux antagonismes familiaux répondent toujours, chez Ozu, ceux de ses personnages, coincés entre tradition et modernité.
Un face-à-face pudique qui se prolonge jusqu’au casting des deux sœurs, incarnées par Hideko Takamine (Mariko), la star d’après-guerre (muse de Mikio Naruse, notamment dans Nuages flottants), et Kinuyo Tanaka (Setsuko) la star d’avant-guerre. La grande Kinuyo Tanaka ici actrice car, rappelez-vous, elle fut aussi la réalisatrice de six films redécouverts en 2022 (nous avions projeté La Nuit des femmes dans le cadre de Cinéma retrouvé).
Loin d’un schématisme annoncé, mais avec une grande rigueur formelle (plans fixes cadrés à la même hauteur), « Ozu filme des personnages qui vivent le passage du temps sur leur propre existence. Le consentement à ce qui advient est questionné pensivement par une mise en scène captant la fausse quiétude des choses. »(Jean-François Rauger)
Le cinéma de Yasujiro Ozu est un petit miracle profondément enraciné dans la culture japonaise, mais ses films ont une résonance totalement universelle et intemporelle.