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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

NUIT NOIRE EN ANATOLIE

Özcan ALPER - Turquie 2022 1h54mn VOSTF - avec Berkay Ates, Taner Birsel, Sibel Kekili, Cem Yigit Üzümoglu... Scénario d’Özcan Alper et Murat Uyurkulak. Antigone d’Or / Grand Prix Festival du Cinéma Méditerranéen, Montpellier 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NUIT NOIRE EN ANATOLIE« Son dernier regard ne quitte pas mes pensées. »

Il suffit d’une fraction de seconde pour tout perdre et un temps qui semble infini pour avancer, lorsque l’on est endeuillé… Ishak vit en Anatolie, en Turquie. Alors qu’il vient tout juste de perdre sa mère, il retourne dans son village natal et est envahi par les souvenirs d’une nuit, 7 ans auparavant, où tout a basculé. Il est obsédé par ce jeune homme, Ali, qui comme lui aimait jouer de la musique…

Ali a un visage angélique, il est gentil, doux. Il se passionne pour un animal disparu et étudie les sciences naturelles. Lorsqu’il arrive au village comme garde forestier, il pense pouvoir tout révolutionner et tout apprendre aux anciens. Lui qui veut protéger un territoire qu’il ne connaît pas, il est confronté à l’opposition virulente de ceux qui se le sont approprié et y ont trouvé une rentabilité, notamment par la chasse. Tout oppose ce citadin, nouvel arrivant, et les ruraux, nés quasiment avec les montagnes. Eux s’expriment dans une certaine virilité et avec violence, aussi rugueux que leur territoire ; lui dégage une candeur naturelle et joue de la guitare au bord de l’eau. On découvre à travers son regard le mystère des paysages d’Anatolie, ces monts rocailleux, hostiles mais magiques, avec l’impression que rien n’y est domestiqué. L’écho résonne mais renvoie à la solitude qui est si dangereuse lorsqu’on ne connaît pas les environs. Tout est brut et tout est à comprendre. Alors, Ali mesure, teste l’écho, prend des photos, des notes. Il semble étranger dans cet environnement qui, lui, semble n’avoir jamais bougé. Mais la montagne ne se laisse pas apprivoiser facilement, elle est hostile, comme ses habitants, qui n’aiment pas voir arriver des nouvelles têtes prétendant faire leur loi. À la manière d’un As Bestas, le réalisateur pose la question de l’intolérance des autres, des conflits entre le progressisme et le nationalisme, là où il dit avoir connu un racisme exacerbé progresser en Turquie.
Lorsqu’Ali disparait, c’est tant l’environnement lui-même que les gens qui y sont ancrés que l’on en vient à soupçonner. Un lourd secret pèse sur le village, tout le monde sait mais personne ne dit rien.

Le retour d’Ishak est donc mal vu et fait remonter des souvenirs que tout le monde préfère laisser enfouis. À la manière d’un polar et avec un recours très habile aux flash-back, on suit une enquête intense à travers les souvenirs partiels mais traumatiques d’Ishak, entremêlés de nostalgie et de regrets. Derrière la tentative d’effacement restent pourtant les sensations, les désirs, les regards, le son des voix… et la famille du disparu vient rappeler aux vivants cette incapacité à faire sans lui et cette nécessité cruciale de trouver des réponses.