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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

UNIVERSAL THEORY

(DIE THEORIE VON ALLEM / LA THÉORIE DU TOUT) Timm KRÖGER - Allemagne 2023 1h58mn VOSTF - avec Jan Bülow, Olivia Ross, Hanns Zischler, Gottfried Breitfuss... Scénario de Roderick Warich et Timm Kröger. Etrange Festival 2023 : Grand Prix + Prix du public.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

En 1909, dans un article à valeur de manifeste, « Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur l’intelligence du progrès », l’écrivain français Maurice Renard entend rassembler une nouvelle école littéraire. Il propose de distinguer le récit merveilleux-scientifique du roman d’aventures « à la Jules Verne », préférant comme modèle Edgar Allan Poe, J.-H. Rosny aîné, ou encore H. G. Wells. Ainsi préconise-t-il d’utiliser la science, non plus comme un décor, mais comme un élément perturbateur…
Au cinéma, en 1927, Fritz Lang met en application le manifeste de Renard, et réalise le génial Metropolis. La perturbation devient alors politique quand un savant fou perce les secrets de la création de la vie et met au point un androïde à l’apparence féminine chargé d’exhorter les ouvriers à se rebeller contre le maître de la cité.
Avec son noir et blanc ensorcelant, Universal theory ravive la flamme de ces univers fantastiques, qu’ils soient littéraires ou cinématographiques, et nous plonge au cœur d’un récit où s’entrechoquent tension hitchcockienne, histoire d’amour et épisode de La Quatrième dimension… et c’est un régal !

Dans le décor à la fois inquiétant et majestueux des Alpes suisses, isolé de tout, se dresse un hôtel de luxe dans lequel les plus grands scientifiques du monde se réunissent le temps d’un congrès. Et si l’action ne se passait pas dans les années 60, on pourrait deviner les contours enneigés du célèbre Overlook du Shining de Stanley Kubrick, propice à toutes sortes de phénomènes paranormaux. Alors que débarque Johannes Leinert, un chercheur-mathématicien candide et lunaire de 32 ans, thèse de physique quantique sous le bras, accompagné de son mentor le docteur Julius Strahten, un curieux agglomérat de nuages menaçants vient se former au-dessus de l’hôtel.
Bien décidé à défendre ses études qu’il pense révolutionnaires, Johannes déambule dans les couloirs de l’hôtel et fait la connaissance de toute une bande de savants dont l’irrévérencieux (donc attachant) professeur Blumberg, vieux physicien alcoolisé au passé teinté de IIIe Reich… Le temps d’une nuit blanche, Johannes lui montre ses travaux et lui expose sa théorie sur l’existence de mondes parallèles. Blumberg est impressionné. Dehors, l’éclat des premiers éclairs vient frapper la façade de l’hôtel, découpant les visages entre ombre et lumière.
Le lendemain, alors que la salle de réception se remplit au son d’un groupe de jazz invité pour l’occasion, la présence envoûtante et énigmatique d’une belle pianiste vient troubler la concentration de Johannes. Elle s’appelle Karin Hönig. Johannes et Karin vont spontanément s’attirer, comme s’ils avaient déjà vécu cette rencontre dans une autre vie, un autre temps – Karin en est persuadée. Tandis que la bâtisse subit les éléments déchaînés d’une tempête de neige tel un navire franchissant le Cap Horn, les deux amants s’enlacent pour l’éternité.
Au petit matin, le corps inanimé du professeur Blumberg est retrouvé dans la poudreuse. Son crâne semble avoir explosé sous la pression d’un étrange phénomène physique. Que s’est-il passé ? Et où est Karin ? Qui sont ces sbires dignes de la Gestapo qui viennent de débarquer ? Et quels sont ces bruits étranges, puissants et sourds à la fois, qui semblent venir des entrailles de la montagne ?

Des disparitions mystérieuses, une histoire d’amour vénéneuse, des paradoxes temporels et l’ombre de la Bombe H sont les ingrédients qui constituent le cocktail réussi de ce film singulier, entre conte fantastique et film noir. Timm Kröger crée une atmosphère somptueusement rétro mais s’affranchit du simple exercice de style en proposant un voyage à la frontière du rêve et de la métaphysique où l’émotion surgit des cadrages en clair-obscur des personnages, dont la vulnérabilité est accentuée par le gigantisme presque cosmique des montagnes qui entourent cet élégant hôtel fantôme…