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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

RAPTURE

Écrit et réalisé par Dominic M. SANGMA - Inde 2023 2h08mn VOSTF - avec Torikhu A. Sangma, Handam R. Marak, Celestine K. Sangma, Balsrame A. Sangma...

Du 15/05/24 au 04/06/24

RAPTUREAu Nord-Est de l’Inde, dans la région de Meghalaya, constituée de hautes collines et de forêts millénaires, se niche un petit village où vit la tribu Garo. Un territoire culturellement et linguistiquement très différent du reste du pays, notamment parce que les habitants sont majoritairement de confession chrétienne. Une religion qui s’est implantée au contact des missionnaires européens, même si les croyances indiennes, datant d’avant la colonisation, restent enracinées dans le corps et l’esprit de chacun des villageois. Ces pratiques ancestrales se perpétuent de génération en génération, à l’abri du monde extérieur, et elles imprègnent les premières minutes du film d’une atmosphère fascinante lorsqu’on découvre un ballet de torches enflammées tourbillonnant dans la nuit, faisant apparaitre les visages des Garo. Patiemment et sans bruit, les villageois, petits et grands, s’affairent à dénicher des cigales, guettant les apparitions, sporadiques et rares, de ces insectes enfouis dans la terre dont ils tirent une ressource alimentaire. Mais le calme est soudain brisé par la disparition mystérieuse d’un des habitants, dont on ne retrouve, au petit matin, que le t-shirt sur la branche d’un grand arbre. Le disparu est l’oncle de Kasan, un garçon de dix ans souffrant de cécité nocturne (ou héméralopie, à savoir une diminution ou perte totale de la vision de nuit).

C’est à travers ses yeux défaillants, propices à tous les imaginaires, que le récit nous est conté. Alors que les anciens accusent de kidnapping les étrangers de passage, le prédicateur du village, lui, voit dans cette disparition les prémices d’une apocalypse de 40 jours et 40 nuits qui plongera les habitants dans l’obscurité. Petit à petit, l’angoisse monte au sein de la communauté. Les villageois se barricadent par peur des rôdeurs et se tournent vers l’Eglise en quête de réponses. Au même moment, une procession religieuse composée de centaines de paroissiens transportant une statue de la Vierge Marie arrive dans les collines. Les quelques jours suivants, plusieurs hommes disparaissent à leur tour mystérieusement durant la nuit. Dans ce climat de superstition et de volatilisation des corps, le village, lassé par des enquêtes policières insignifiantes, se replie sur lui-même. Pendant ce temps, Kasan tente de continuer à mener une existence faite essentiellement de jeux propres aux enfants de son âge, tout en faisant face à ses angoisses nocturnes et à la violence croissante des membres de sa communauté. Jusqu’à ce qu’un événement vienne briser l’innocence du jeune garçon…

« Rapture est né de ma propre expérience de la peur du noir lorsque j’ai souffert, plus jeune, de cécité nocturne. Au même âge, j’ai également connu la peur des rumeurs de kidnappeurs qui traquaient les enfants de chez moi. Chaque nuit, les adultes se relayaient pour garder le village. » explique le réalisateur indien Dominic Sangma.
Presque tous les comédiens et comédiennes du film sont originaires du village où il a été tourné – qui est aussi le village natal du réalisateur –, renforçant le sentiment d’immersion totale à l’intérieur de cette structure sociale où tout le monde connaît tout le monde et où tout secret personnel devient un secret commun. Ainsi, grâce notamment à de longs plans d’ensemble très maîtrisés et souvent hypnotisants de beauté, le cinéaste nous plonge dans cette ruralité indienne profondément complexe, qui nous touche par ses enjeux et ses questionnements universels.