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Séance unique le vendredi 17 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Marjory Dejardin et une psychologue de France Alzheimer. Avec le soutien de France Alzheimer 95.

MON VIEUX

Marjory Dejardin - documentaire France 2022 52mn -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MON VIEUXCe documentaire confirme la part sensible, tourmentée de l’amuseur professionnel Elie Semoun, entrevue trop rarement ici et là. À nu, il n’est plus qu’Elie, fils de Paul. Un grand enfant quinquagénaire qui voit arriver avec terreur le jour où son père ne le reconnaîtra plus. Le film se situe après le diagnostic d’Alzheimer mais avant que Paul Semoun ne dérive définitivement vers un ailleurs où il deviendra inaccessible. Un moment où il est urgent de retenir ce qui peut l’être, de verbaliser les non-dits, de convoquer tel ou tel souvenir dans l’espoir vain de ralentir le mal. Alors, Elie Semoun exhume le projecteur super-8, ressort les albums photos, ramène Paul au Maroc, sur la tombe de son père, devant la maison des jours heureux. Petites victoires, ce voyage est zébré de lueurs surprenantes volées au brouillard.
Pour autant, l’humoriste, honnête, ne tait pas ses réactions qui confinent au déni. On le voit houspiller son père, insister sur ses manquements, ses erreurs, ses oublis ; le morigéner quand, étreint par une crise d’angoisse, celui-ci est debout à 4 heures du matin. Ces scènes mettent mal à l’aise : quel est le consentement de ces gens qui n’ont plus toute leur tête à se laisser filmer ? « Arrête de le remuer », l’exhorte sa sœur. Mais Semoun fils ne se résout pas à sa propre impuissance. « La relation que j’ai avec mon père n’est pas très simple, c’est une relation amour-haine », a-t-il prévenu d’emblée. Mais « on n’a qu’un père ».

Entre ces deux-là, une faille, une douleur inextinguible. Le petit Elie a 11 ans quand sa mère décède d’une hépatite B. Quand l’a-t-il su ? Il n’assiste pas à l’enterrement. « On n’a pas vraiment compris qu’elle était morte, on a mis du temps avant de comprendre. » En un mois, Paul a vu sa propre mère et sa femme s’éteindre… Alors « il a fait comme il a pu », dit la sœur d’Elie pour le dédouaner. Le temps presse, Elie parvient à rompre ce silence qui l’a rendu « dingue » pour dire au père qu’il a – enfin – compris. Et dans un éclair de lucidité, ce dernier s’explique. Dans une scène finale qu’on ne dévoilera pas, l’humoriste a imaginé un moment surréaliste qui le connecte à ses deux parents. Tout est pardonné ?

(Véronique Groussard, Nouvel Observateur)