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SAULES AVEUGLES, FEMME ENDORMIE

Pierre Földes - film d'animation France 2022 1h56mn - avec les voix de Amaury de Crayencour, Mathilde Auneveux, Arnaud Maillard, Bruno Paviot, Pierre Földes, Théophile Baquet, Julien Crampon, Damien Zanoly, Laurent Stocker, Jean-Pierre Malignon, Jean-Pierre Kalfon, Isabelle Vitari, Géraldine Schitter, Ing... D’après des nouvelles du recueil Saules aveugles, femme endormie de Haruki Murakami. Mention speciale du jury au festival International du film d’animation d’Annecy 2022.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SAULES AVEUGLES, FEMME ENDORMIEDéjà quel titre ! Une invitation poétique à n’en pas douter. Adapté de nouvelles du grand écrivain japonais Murakami, Saules aveugles, femme endormie est pourtant bel et bien un film d’animation français. Ne vous étonnez donc point de sa présentation en version française dans votre salle chérie, c’est bien la version originale que nous vous présentons. Comme son titre le suggère c’est un récit en apesanteur auquel nous sommes conviés, un récit ancré dans le réel mais d’où surgit l’étrangeté et l’onirisme.

Tokyo, quelques jours après le tremblement de terre et le tsunami de 2011. Kyoko quitte subitement son mari après avoir regardé les images du tremblement de terre cinq jours d’affilée.
Son mari Komura, désemparé, prend une semaine de congé et entreprend un voyage dans le nord pour y livrer une boîte au contenu énigmatique à deux jeunes femmes. Son collègue de bureau, Katagiri, un modeste agent de recouvrement, disgracieux et solitaire, rentre chez lui un soir et se retrouve nez à nez avec une grenouille de deux mètres de haut lui demandant de l’aide pour sauver Tokyo d’un autre tremblement de terre imminent.
Au travers de souvenirs, rêves et fantasmes, Kyoko, Komura et Katagiri, influencés par leurs visions du tremblement de terre – sous la forme de saules maléfiques, d’un lombric géant, d’un vœu secret, d’une boîte mystérieuse et d’un corridor sombre et sans fin – tentent de renouer avec eux-mêmes.
Tenter de décrire le premier long métrage du réalisateur de Pierre Földes, avant tout jusque là compositeur, s’avère une réelle gageure. « Ce qui est visible pour tout le monde n’est peut-être pas le plus important ». Ce qui reviendrait à parler « des choses cachées derrière les choses » pour faire allusion à une célèbre réplique signée Jacques Prévert. Si l’on se réfère d’ailleurs au célèbre poète et dialoguiste, on peut recenser aussi dans le premier long métrage d’animation de Pierre Földes tout un inventaire fantaisiste et inattendu : une très grande grenouille (Frog !), un chat perdu qui a le nom du beau-frère de son propriétaire (Watanabé), une boîte mystérieuse à transporter, un lombric géant prénommé Worm bien sûr, et des saules au pollen maléfique.
C’est néanmoins l’univers de Murakami, cette tonalité étrange et surnaturelle, qui va contaminer le long métrage et lui donner son identité. Le cinéaste choisit six nouvelles parmi trois recueils différents de l’écrivain japonais. Le travail d’adaptation est admirable, tant il n’illustre pas bien sûr les nouvelles scolairement les unes après les autres, mais qu’il élague les histoires, réduit le nombre de personnages et enchevêtre les destins de ses héros réduits à quatre principaux protagonistes et invente un récit où chacun est un peu le miroir de l’autre.

Au cœur du film se trouvent la remise en question existentielle, la prise de conscience la plus intime, celle qui vous fait changer de voie dans la vie. Bien que très dialogué, Saules aveugles, femme endormie est un film introspectif, empli de réflexions, de silences et de voix intérieures. C’est aussi un film composé de multiples digressions, toujours traduites en images, qu’elles soient sur le mode du flash-back ou de la rêverie et du cauchemar, nourrissant l’impression tenace d’inquiétante étrangeté.

(Merci à Bernard Payen, extrait du texte écrit pour la revue Blink Blank n°6, Automne 2022)