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BYE BYE TIBÉRIADE

Lina SOUALEM - France / Palestine 2023 1h22mn - Scénario de Lina Soualem et Nadine Naous, avec la collaboration de Gladys Joujou.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

BYE BYE TIBÉRIADEParfois il n’y a rien de mieux pour raconter la grande Histoire que de partir de l’intime et de l’histoire familiale… La jeune réalisatrice Lina Soualem avait pris en 2019 sa caméra à l’occasion d’une annonce familiale surprenante : ses grands-parents paternels avaient décidé – après 62 ans de mariage ! – de se séparer. Partant des images d’archives de son père, (l’acteur Zinedine Soualem), elle ne s’était pas contentée de dessiner un portrait de famille mais, à travers le destin de ses aïeux, elle mettait en scène les figures emblématiques de ces personnes âgées nés en Algérie, vivant dans l’espérance illusoire d’y finir leurs jours, et qui avaient vécu une vie de labeur en France en l’occurrence à Thiers, ville coutelière. Leur Algérie connut un joli succès, notamment auprès de tout un public d’origine maghrébine, et plus largement ouvrière, qui s’en empara avec bonheur.
Aujourd’hui, c’est du côté de la famille de sa mère, la grande comédienne palestinienne Hiam Abbass, que Lina Soualem porte son regard vif, lucide et empathique. Hiam Abbass qui est partie jeune du Nord de la Palestine occupée (les alentours de Tibériade, qui donne son titre au film, à proximité des frontières libanaise et syrienne) pour réaliser son rêve de devenir actrice à Paris.

Étonnamment c’est avec des images de Zinedine Soualem que débute ce voyage dans la mémoire maternelle : elles montrent le jeune époux de Hiam Abbass qui vient, au début des années 90, présenter la petite Lina, deux ans à peine, à ses grand-mères, arrière grand-mères et tantes palestiniennes… Il sera beaucoup question du destin des femmes dans cette splendide fresque intime qui passionne en évoquant, au-delà de la sphère familiale, le sort de tout un peuple et qui bouleverse en rendant palpable le déchirement de l’exil et de la séparation, lequel plane sur tout le récit.
Destins de femmes parce qu’à côté de celui, exceptionnel, de Hiam Abbass, on découvre celui de sa mère qui, née dans un milieu modeste, se battit pour suivre des études et devenir institutrice. Et celui de sa grand-mère, symbole de ces trajectoires de vie déchirées par l’histoire. Car en filigrane et omniprésente, même si décrite sans didactisme, ni pédagogie lourdingue, il y a l’histoire d’un peuple ballotté par l’occupation et les frontières imposées. Le film rappelle discrètement, à travers quelques images rares, le passé de la Palestine sereine et relativement prospère d’avant 1948, avant la création de l’État d’Israël, avant la Nakba, le grand exil, qui chassa des centaines de milliers de Palestiniens sur les routes et les mena en Jordanie, à Gaza, ou même en Syrie. Si une grande partie de la famille de Hiam Abbass en réchappa et resta sur ce qui aujourd’hui est le territoire israélien, ce ne fut pas le cas de cette tante exilée en Syrie, dans le funeste camp de réfugiés de Yarmouk. On ne la verra pas à l’écran, mais le récit par Hiam Abbass de leurs brèves retrouvailles vingt ans auparavant est bouleversant.

Lina Soualem, tout en intelligence et délicatesse, fait alterner à la perfection les images de vacances, les images d’archives, le récit de sa mère – qui passe parfois, pour ne pas céder à une émotion trop facile, par la lecture de poèmes – pour construire et transmettre l’histoire de sa famille palestinienne qui porte en elle la mémoire de la Palestine tout entière. C’est très beau et très fort.