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COMME UN FILS

Nicolas BOUKHRIEF - France 2024 1h42mn - avec Vincent Lindon, Stefan Virgil Stoica, Karole Rocher, Sorin Mihai... Scénario de Nicolas Boukhrief et Éric Besnard.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

COMME UN FILSComme un fils, comme un père, comme un air de famille qui s’invente à partir de rien – qui s’ébauche à partir de pas grand-chose. Qui cherche des chemins détournés pour se construire, pour dépasser les préjugés, pour laisser éclore quelque chose qui ressemble à de la tendresse. Mettons trois fois rien. D’abord Jacques, un prof de français en déshérence professionnelle. Fatigué, vidé, devenu ce « vieux rien » depuis que sa vocation l’a soudainement déserté, et qu’il a, lui, déserté l’Éducation Nationale après une altercation avec des élèves – une plus dure que les autres, une de trop. Il y a aussi ce « petit rien », Rrom d’à peine quatorze ans nommé Victor. Gamin tout droit venu de Roumanie, qui grandit à l’école de la rue, de la débrouille, de la petite délinquance, et va de squat en camp, au gré des tribulations de son ersatz de famille nomade. Et enfin, « rien » ou presque, c’est ce qui emplit la vie de Jacques à ce moment précis : veuf, il occupe à ne rien faire – ou pas grand-chose – une petite maison beaucoup trop grande pour lui depuis que sa fille a pris son envol. Sans cours à préparer, sans copies à corriger, il procrastine comme un fou pour mettre sa baraque en vente, sent s’effilocher sa passion de collectionneur de livres anciens, et s’il s’efforce de conserver une vie sociale avec ses anciens collègues, force est de constater que la page est tournée et qu’il se désintéresse à présent totalement des ragots d’établissement comme de leurs projets de vacances. Tant de vacuité, de disponibilité, c’est ce qui permet à la rencontre entre Victor et Jacques de se faire. Le petit voyou décide un soir de faire la caisse de la supérette où l’ex-prof est venu faire trois courses. Le larcin mal engagé tourne court et le gamin, maîtrisé par Jacques, se retrouve entre les mains des policiers. Et évidemment, à peine ressorti du commissariat, il n’a rien de plus pressé que de fracturer la porte de celui qui l’a livré aux flics pour s’offrir une petite vengeance et le dépouiller…

Avec beaucoup de pudeur et de tendresse, Comme un fils raconte un lent apprivoisement. Celui de l’enfant perdu, tendu comme une arbalète, insaisissable mauvaise graine qui ne cherche au fond rien d’autre que l’attention de l’adulte qui lui permettrait de s’extirper de la misère endémique à laquelle il se croit condamné. Victor, formidable Stefan Virgil Stoica, trimbalant avec lui tous les préjugés qui enferment les Rroms à l’extérieur de la société. Et comment Jacques, qui n’a au fond jamais renié ses idéaux de prof malgré sa douloureuse séparation d’avec l’institution, retrouve au contact de ce chaton écorché le goût du don de soi auprès des autres. Avec tous ces petits riens imbriqués ensemble, le film condamne avec force un racisme encore trop sous-estimé et, à travers le personnage de prof incarné avec une force tranquille par Vincent Lindon, rend hommage, avec beaucoup d’humilité, à une certaine idée de l’engagement qui va de pair avec la vocation d’enseigner.