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PATERNEL

Ronan TRONCHOT - France 2023 1h33mn - avec Grégory Gadebois, Géraldine Nakache, Lyès Salem, Anton Alluin, Jacques Boudet, Noam Morgensztern, Françoise Lebrun... Scénario de Ronan Tronchot et Ludovic du Clary.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PATERNELLes larges épaules de Grégory Gadebois endossent avec une remarquable aisance la robe de Simon. Peut-être est-ce également son regard clair qui semble fixer ce qu’on ne voit pas, ou son masque avenant, bienveillant autant qu’impénétrable. Curé de province tout ce qu’il y a de banal, le Père Simon exerce depuis dix ans, avec une passion intacte et un dévouement sans faille, son ministère au sein d’une petite paroisse du centre de la France. À la fois guide spirituel de sa communauté et petit patron de son église, il veille au quotidien, célèbre, baptise, marie, enterre, écoute, confesse, accompagne, entretient le bâtiment, remplace les chaises usées, pèse de tout son poids de doyen des curés du coin dans les réunions inter-paroissiales pour défendre les intérêts de sa cure… Sans avoir un charisme hors du commun, sa disponibilité, sa capacité d’écoute lui valent la pleine confiance de ses ouailles. Il est le confident de leurs questionnements, spirituels et matériels, témoin attentif des petits et grands tracas de leurs vies, qu’il s’efforce, sinon de résoudre, du moins d’éclairer de son mieux à la lumière des Évangiles. Le Père Simon est un brave curé pour qui avoir « charge d’âmes » n’est pas une formule toute faite mais l’expression d’un engagement profond, vécu avec autant de sincérité que de simplicité – vocation qui n’a pas bougé d’un poil depuis sa jeunesse, son entrée au Séminaire, son ordination… Mais comme c’est drôlement fichu la vie : en voilà un, d’homme d’Église, qui doit méditer que, O altitudo, les voies du Seigneur sont décidément impénétrables. Car si le curé l’avait un peu oublié, l’homme Simon a eu une vie, avant. Une vie de jeune homme déjà habité par sa foi, sans doute, mais une vie. Une douzaine d’années au paravant, avant donc son vœu de chasteté et de célibat, Simon a connu Louise, ils se sont aimés – mais elle ne l’a pourtant pas détourné de sa vocation, est partie de l’autre côté de l’Atlantique et il ne l’a plus jamais revue. Jusqu’à ce jour où, à la sortie de l’office, Simon est abordé par Louise. Pas avec ses valises, mais c’est tout comme : elles sont à l’hôtel. Et dans ses valises, Aloé, un gentil gosse d’une dizaine d’années. Un fils qu’elle a élevé seule au Canada. Le fils de Simon.

La grande qualité du film de Ronan Tronchot, c’est de ne jamais prendre Simon et sa foi de haut – ni se mettre en position de juger sommairement ce petit monde : le curé, ses collègues, sa hiérarchie, la petite communauté des croyants. Le séisme que provoque cette paternité inattendue, non désirée, devant laquelle il tente d’abord de se dérober avant de vouloir la faire accepter, est avant tout l’affaire de Simon. Simon qui, pour la première fois depuis longtemps, se voit contraint de détacher l’homme de son sacerdoce pour s’observer, s’interroger. La situation nouvelle le met en déséquilibre vis-à-vis de son entourage, son évêque, l’ami prêtre avec lequel il vit en coloc' au presbytère, la bienveillante bonne… et l’amène à considérer avec sans doute des nuances nouvelles les cas de conscience pour lesquels les paroissiens viennent le consulter. Si Simon décide d’accueillir cet enfant, charmant, attachant, il se refuse à donner, comme on le lui suggère gentiment, comme de tous temps les prêtres ont maquillé leurs familles, un vernis acceptable à la réalité. Inacceptable pour l’Église. Mais que peut-il répondre à un enfant qui lui demande avec l’ingénuité de ses dix ans : « pourquoi tout le monde t’appelle mon père et moi je ne peux pas t’appeler papa ? »