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FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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RIEN À FOUTRE

Écrit et réalisé par Julie LECOUSTRE et Emmanuel MARRE - France 2021 1h52mn - avec Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrie, Mara Taquin, Jonathon Sawdon... Collaboration au scénario : Mariette Desert.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RIEN À FOUTRERien à foutre. Le titre est cinglant et ne nous l’envoie pas dire. Mais il ne faut surtout pas le prendre au mot et il est au contraire impératif de ne pas laisser passer ce premier film étonnant et finalement très touchant, qui capture avec beaucoup de perspicacité et de justesse l’état du monde. Lequel n’est pas franchement réjouissant – et le cinéma ne peut faire autrement que de nous tendre un miroir lucide de l’évolution préoccupante (doux euphémisme) de nos sociétés –, mais tout n’est pas encore foutu (décidément !), tout n’est pas encore pourri ici bas… Comme dirait très justement l’autre : tant qu’il y a de la vie…

Cassandre est une bosseuse. Fidèle au poste, prête à enchaîner les vols, à se plier aux quatre volontés du manager, à sourire même quand elle a envie de pleurer et à dire toujours « oui bien sûr », aux passagers pénibles comme aux exigences du planning. Cassandre a 26 ans et fait un métier supposé de rêve, un de ceux qui mettent des étoiles dans les yeux des petites filles : hôtesse de l’air. Parcourir le monde, découvrir des destinations paradisiaques, dormir dans des hôtels de haut standing et faire mille et une rencontres… Sauf que non, pas du tout, parce que Cassandre travaille pour une compagnie low cost, et son quotidien, s’il est sans doute plus enviable que celui des travailleuses de l’ombre qu’on voit dans Ouistreham, n’a rien de formidable. La politique commerciale de la maison est féroce et la mission des hôtesses est surtout de faire acheter aux passager un maximum de services en extra. C’est cette stratégie qui permet EasyJet, Ryanair et consorts de maintenir des tarifs de billets très bas : presser les employés, en grande majorité des femmes, comme des citrons et vendre au prix fort parfums, cappucinos et sandwichs sous cellophane…

Docile, Cassandre se plie comme toutes ses collègues au management hargneux de son entreprise : un bourrage de crâne en bonne et due forme qui se drape dans un discours bien rodé de démocratisation du voyage au long cours, du farniente sous les cocotiers à portée de toutes les bourses. Sans être dupe du cynisme de la main qui la nourrit, elle encaisse, puis décompresse entre deux vols en buvant et en dansant beaucoup. Sur les réseaux sociaux, et sous son jour le plus sexy, elle fait des rencontres sans lendemain et remplit le vide à grandes doses de lumière bleue, comme une fuite en avant en perpétuel jetlag. Cassandre a-t-elle d’autres désirs que celui de partir vivre à Dubaï et se faire embaucher dans une compagnie plus prestigieuse ? Peut-être, ou pas… Cette vie-là fait rêver ses copines d’enfance à qui elle ramène quelques échantillons quand elle rentre dans sa ville natale, alors finalement, c’est déjà pas si mal…

Portrait d’une jeune femme qui choisit la carte de l’apparence pour tirer son épingle du jeu de dupes dans lequel ce monde, qui est celui de son époque, l’a parachutée, Rien à foutre raconte l’utra moderne solitude d’une jeunesse flottante qui semble ne plus parvenir à rêver. Pourtant, l’éphémère vernis des avatars (« Carpe diem » pour Cassandre) cache à peine un appel criant au lien véritable.
D’un naturel époustoufflant, avec ou sans maquillage, avec ou sans texte (beaucoup d’improvisation), Adèle Exarchopoulos est de tous les plans et elle est formidable. Portant l’air de rien le film sur ses épaules, elle montre ici l’étendue de son talent.

La séance du mercredi 16 mars à 20h30 à Tournefeuille sera suivie d'un débat sur le métier d'hôtesse de l'air/steward avec l'association franco-brésilienne du secteur aérospatial 14 BisAerospace. Séance animée par les membres de l’association et par de professionnels du secteur, dans le cadre de son projet Women in Aerospace. Tarifs habituels du cinéma sans réservation.