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Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
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ARISTOCRATS

Écrit et réalisé par Yukiko SODE - Japon 2022 2h04mn VOSTF - avec Kiko Mizuhara, Mugi Kadowaki, Itsuko Soraku, Katsuko Okagami, Kyoko Harahara... ’après le roman de Mariko Yamauchi.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ARISTOCRATSIci, nulles parties de chasse à courre portées par des mélodies de Haendel, ni échanges épistolaires sulfureux sur les coussins soyeux de salons interdits. L’aristocratie n’est plus ce qu’elle était, si manifestement opulente qu’elle pouvait inspirer des films aux décors et costumes grandiloquents. Elle est aujourd’hui un monde en repli, à l’abri dans sa tour d’ivoire, qui, s’il a conservé ses titres, son éducation, son charme suranné, a perdu ses terres et de sa superbe. La famille d’Hanako en fait partie, et demeure inflexible dans la question du maintien de son rang, attachée à un code de valeurs et à un habitus d’un autre temps, mais toujours palpable dans chacune de ses décisions, chacun de ses mouvements.
Dans une logique de reproduction de caste, d’idéal de pureté, d’idéal de lignée, la dernière fille, somme toute plus si jeune, doit ainsi trouver un mari qui puisse satisfaire les exigences familiales, elle qui demeure encore inexorablement célibataire et s’en excuserait presque, avec la timidité maladroite de celles qui ne veulent surtout pas faire de vagues, encore moins de scandale. Après quelques rencontres infructueuses vient enfin le jour où elle finit par intéresser un bel homme, doux, prévenant… et incontestablement aristocrate ! Voilà le mariage arrangé avec le brillant avocat. Un vrai conte… sans fée, ni effusion de joie, ni fantaisie, ça ne se fait pas trop… Mais par hasard, la fiancée tombe sur un message qui laisse entendre la présence bien officieuse d’une autre femme.

Alors qu’on pourrait s’attendre à un règlement de comptes entre dulcinées, c’est la rencontre entre deux solitudes qui va prendre vie sous nos yeux. Malgré leurs multiples différences – leur apparence, leur façon de s’exprimer et surtout leurs origines –, les deux femmes partagent un même désir ardent de vie, une même aspiration à être elles-mêmes, sans le regard ni l’assistance envahissante des autres. L’envie aussi, viscérale mais encore endormie, de renverser les codes, de bousculer les cloisons de ce monde étriqué que leur impose la société nipponne.

La jeune réalisatrice de 35 ans filme avec beaucoup de délicatesse ce choc des bulles sociales, vers une connaissance salvatrice de soi pour échapper à une destinée toute tracée. La rivalité est ici remplacée par la sororité, même si l’une des héroïnes est de Tokyo et l’autre de la lointaine province, même si l’une est riche et l’autre sans le sou. Tokyo qui est ici filmé dans toutes sa beauté contrastée : architecture rigide et lignes froides, jardins délicats où se nichent des établissements doux et feutrés.
C’est moderne, supêmement élégant et comme souvent, ça vous donne une furieuse envie de Japon. On ne saurait donc trop vous recommander de partager ce chemin avec ces deux jeunes femmes, un parcours empreint d’une sensibilité proche de celle de Ryusuke Hamaguchi, autre grand explorateur des sentiments au Japon, à qui l’on pense souvent devant cette œuvre délicate. (merci à Hanabi)