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O FIM DO MUNDO

Basil DA CUNHA - Portugal / Suisse 2019 1h47mn VOSTF - avec Michael Spencer, Marco Joel Fernandes, Alexandre Da Costa Fonseca, Iara Cardoso... Scénario de Basil da Cunha, Saadi et Martin Drouot.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

O FIM DO MUNDOIl y a des cinéastes qui veulent faire preuve de naturalisme et réussir à toucher leur sujet bien qu’ils vivent, tant géographiquement que mentalement, à des années-lumière de leurs personnages. Cela peut donner des résultats un peu décalés, voire carrément hors sol. Et puis il y a des cinéastes qui choisissent de mettre en accord leur cinéma et leur vie pour construire une œuvre qui pourrait paraître monomaniaque mais qui n’en est que plus lumineusement authentique. Basil Da Cunha, jeune cinéaste lausannois d’origine portugaise et enseignant à l’École de Cinéma de Genève, a décidé en 2010 de déménager à Riboleira, faubourg capverdien extrêmement pauvre de la banlieue de Lisbonne. Les histoires locales, ses voisins sont devenus sa matière de cinéma pour des œuvres de fiction extrêmement nourries des réalités sociales. Peu à peu tous les acteurs du quartier se sont entrainés à jouer la comédie – souvent des rôles de composition bien différents de leur propre vie. Basil Da Cunha a ainsi réalisé plusieurs courts métrages et enfin un long métrage, Après la nuit, présenté en 2013 à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise. Si ce premier film était dans une veine très documentaire, O Fim do mundo, lui, flirte clairement avec les codes du polar et du film noir.

On y suit Spira, un jeune homme qui revient au quartier après huit ans en centre éducatif fermé, bien décidé à grimper le plus vite possible l’échelle sociale du ghetto. Il y retrouve ses amis d’enfance et leurs petits trafics, mais aussi un vieux caïd bien décidé à ne pas laisser Spira prendre trop ses marques. Tout cela alors que le quartier est menacé de démolition, victime de l’emprise immobilière dans une capitale très visitée où l’hébergement de tourisme et la spéculation qui va de pair poussent toujours plus loin les habitants initiaux.
S’appuyant sur une troupe d’acteurs remarquables, pour la plupart non professionnels, et tout spécialement Michael Spencer qui incarne Spiro, Basil Da Cunha fait preuve d’une maîtrise de la mise en scène impressionnante dès cette première séquence foisonnante de baptême, qui nous permet de découvrir le quartier : c’est filmé caméra à l’épaule, portée par le cinéaste lui même qui colle au plus près ses personnages. Il y a aussi des moments de respiration parfois à la limite du surréel, par exemple cette séquence qui voit apparaître un cheval blanc, même si nous restons dans les codes du film noir et que l’intrigue va tambour battant.

Basil Da Cunha voulait au départ faire un film avec des enfants, mais il s’est laissé prendre de vitesse par le temps et ses héros sont passés de l’adolescence à l’âge adulte, tandis que l’avenir du quartier devenait de plus en plus sombre. Du coup le cinéaste pose un regard passionnant sur cette jeunesse d’origine capverdienne qui ne peut pas trouver sa place dans la société lisboète, et qui reste pourtant pleine d’espoirs alors que nombre des aînés sont partis chercher fortune en Allemagne ou au Luxembourg. O film do mundo oscille ainsi intelligemment entre film noir et film politique, pour poser un regard lucide sur ce monde menacé, accablé par la pauvreté mais qui reste libre et fier.