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Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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Samedi 10 septembre à 16h à Borderouge et samedi 17 septembre à 15h30 à Tournefeuille, projections suivies d'une rencontre avec Elhadj Maouli et Sophie Rabhi. Vente de bijoux touaregs au cinéma au bénéfice de l'association Amadal Amagal. Amadal Amagal signifie « La terre qui guérit » en Tamachek. C’est le nom d’une ONG florissante menée par l’artisan-bijoutier et agroécologiste touareg Elhadj Maouli, initiateur d’un jardin nourricier bio dans le désert du Sahara, au nord Niger, en partenariat avec le Fonds de Dotation Pierre Rabhi.

MARCHER SUR L’EAU

Aïssa MAÏGA - documentaire Niger / France 2021 1h29mn - Scénario d’Ariane Kirtley et Aïssa Maïga, d’après une idée originalede Guy Lagache. Musique originale de Uèle Lamore.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MARCHER SUR L’EAUOn ne va pas s’en cacher : même si on ne nie pas leur intérêt « pédagogique », on peut rester parfois un peu perplexe face à cette pléthore de films qui prétendent rendre compte des conséquences terribles du réchauffement climatique, mais dont la production et la réalisation exigent que leurs auteurs parcourent le monde, en utilisant rarement des moyens particulièrement écoresponsables…
Marcher sur l’eau échappe complètement à ce paradoxe : le film d’Aïssa Maïga questionne cette tragédie écologique et humaine en préférant prendre son temps que l’avion, choisissant une unité de lieu et de personnages principaux. Bienvenue donc à Tatiste, au cœur du Niger et plus précisément du Sahel, devenu de plus en plus désertique. Année après année, la réduction de la saison des pluies affecte profondément les populations peuls locales, bouleversant la vie sociale : les adultes doivent régulièrement quitter le village pour trouver du travail ailleurs ou gagner de nouveaux pâturages, la scolarité des enfants est inévitablement affectée dans la mesure où, au lieu d’aller à l’école, ils doivent assumer des taches quotidiennes, notamment la quête de l’eau à des puits distants de plusieurs kilomètres.

Le journaliste Guy Lagache avait fait les repérages, c’est Aïssa Maïga, avec le soutien de la directrice d’ONG Ariane Kirtley, qui a pris en main la réalisation du film. Aïssa Maïga, comédienne révélée par Cédric Klapisch puis appréciée dans de nombreux films dont le magnifique Bamako d’Abderrahmane Sissako, est originaire d’Afrique de l’ouest et s’est souvenue de l’importance de l’eau quand elle passait enfant des vacances chez sa grand mère malienne, non loin du fleuve Niger. Elle était déjà passée derrière la caméra avec Regard noir, un documentaire pour la télévision sur la représentation des femmes noires au cinéma. Pour tourner Marcher sur l’eau, elle a posé en toute simplicité et empathie sa caméra dans ce village au milieu de nulle part, dans cette région que l’on dit extrêmement dangereure parce que menacée par les groupes djihadistes, nombreux au Sahel. Elle s’est vite attachée aux pas de Houlaye, 14 ans, qui plusieurs fois par semaine marche des kilomètres avec ses ânes pour aller puiser de l’eau, mettant ainsi en péril sa scolarité et donc son avenir. Une adolescente discrète mais au charisme extraordinaire, qui fait souvent office de chef de famille, s’occupant de ses petits frères quand sa mère doit partir loin au marché ou quand son père part en quête de pâturages. Mais Aïssa Maïga suit également toute l’effervescence des villageois et leurs assemblées démocratiques pour mener à bien leur projet, soutenu par une ONG, de creuser un puits d’une profondeur suffisante. Car c’est bien là le paradoxe soulevé par le film : alors que la réduction de la saison des pluies contraint une bonne moitié des habitants du continent à utiliser une eau de surface souillée – responsable notamment d’une terrible mortalité infantile –, les sous-sols africains regorgent de nappes phréatiques profondes et de ressources 100 fois supérieures à celles en surface, accessibles seulement grâce à des moyens techniques importants.

Grâce à une utilisation mesurée de quelques scènes fictionnalisées, qui ne remettent nullement en cause l’approche documentaire très précise du film, grâce à une mise en scène très soignée qui magnifie la beauté du désert mais qui reste au plus près de ses personnages filmés sur plusieurs années, Aïssa Maïga parvient à montrer l’importance du combat pour l’eau mené par ces villageois oubliés du monde. Un combat partagé par bien d’autres populations des pays du Sud, mais qui s’incarne ici dans quelques personnages auxquels on s’attache progressivement tout au long du film.