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Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
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LES HARKIS

Philippe FAUCON - France 2022 1h22mn - avec Théo Cholbi, Mohammed Mouffok, Pierre Lottin, Yannick Choirat, Omar Boulakirba... Scénario de Philippe Faucon, Yasmina Nini-Faucon et Samir Benyala.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES HARKISDepuis toujours, la force et la beauté des films de Philippe Faucon résident dans leur sobriété : ne pas forcer l’empathie envers les personnages, filmer sans angélisme, sans effet de mise en scène, privilégier une approche naturaliste qui, tout en étant sensible, fait appel à l’intelligence. Dans son cinéma d’artisan, précis, rigoureux, l’émotion n’est pas une fin en soi qui se provoque à grands renforts de violons mais l’achèvement d’un processus intime, qui vient éventuellement naître à son heure au cœur du spectateur, au terme du cheminement qu’il nous invite à suivre aux côtés de personnages inconnus, invisibles, les « oubliés de l’Histoire » – desquels on se croit intuitivement éloigné, socialement, culturellement, et dont on se découvre au contraire étonnamment proche. Le cinéma de Philippe Faucon, qu’il soit choral comme celui qui nous occupe ici ou l’occasion de portraits intimistes (les merveilleux Fatima, Samia…), est de ceux, pas si nombreux, qui nous font nous sentir meilleurs, plus ouverts au monde et aux autres – et disposés à en accepter et en comprendre la complexité (oui, s’il n’était déjà engagé, on demanderait volontiers Philippe Faucon en mariage).

Et c’est peu dire qu’il en faut, du désir de comprendre la complexité humaine, pour évoquer, « sans accabler ni absoudre », la guerre d’Algérie du point de vue des harkis, ces supplétifs algériens de l’armée française, ultimes perdants du conflit, rejetés avec mépris de part et d’autre de la Méditerranée, objets aujourd’hui encore de toutes les avanies et de toutes les caricatures. Après les avoir évoqués il y a 15 ans dans un précédent très beau film, La Trahison, Philippe Faucon aborde ici plus frontalement leur histoire. Filmé au cordeau, Les Harkis tient de bout en bout, sur le fil, l’équilibre délicat imposé par le cinéaste. Et si l’émotion n’est certes pas sa quête première, la sèche tension dans laquelle il nous immerge ne l’empêche pas in fine d’affleurer.

La première scène, édifiante, montre la découverte, sur le pas de la porte d’une maison de paysan, d’un panier dans lequel repose la tête tranchée d’un jeune homme probablement exécuté pour s’être mis au service de l’armée française. Son frère par vengeance reprendra le flambeau et rejoindra le camp choisi par son frère défunt. On suit, de 1959 à la fin de la guerre d’Algérie, trois Algériens ayant rejoint les rangs de l’armée française, chacun pour des motifs différents. Par tradition familiale, attachement à la France et vengeance pour l’un, par misère économique pour l’autre, et enfin on découvrira un fellagha capturé obligé de rallier l’armée après avoir trahi ses compagnons sous la torture et qui s’avérera étrangement zélé. A aucun moment les personnages ne sont accusés ou excusés par la caméra de Faucon, filmés toujours en plans serrés et fixes.
Au lieu de filmer des combats farouches, des actes de violence extrême (même s’il n’occulte pas l’utilisation de la torture par l’armée française), le réalisateur filme le djebel comme un huis-clos à ciel ouvert où règnent surtout l’attente et l’angoisse, alors que les mois s’égrainent et que les rumeurs persistantes annoncent un prochain accord de paix négocié entre le Général de Gaulle et le FLN. Puis ce sera rapidement la démobilisation et le désarmement, aussi rapides que l’entraînement initial des recrues et l’abandon quasi total de ces anciens soldats.
Dans la filmographie sur la guerre d’Algérie, l’œuvre de Philippe Faucon fera incontestablement date.