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YAMABUKI

Écrit et réalisé par Juichiro YAMASAKI - Japon 2023 1h37mn VOSTF - avec Kang Yoon-soo, Kilala Inori, Yohta Kawase, Misa Wada, Masaki Miura... Sélection Acid, Festival de Cannes 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

YAMABUKIYamabuki, c’est le prénom d’une jeune fille solitaire mais révoltée qui s’est construite à sa manière. Entre l’absence d’une mère décédée, la présence lacunaire d’un père flic pas méchant mais assez peu attentionné, les prévenances d’un petit ami amoureux mais paumé et l’engagement dans un militantisme mutique, la lycéenne semble mener seule sa barque.
Mais le nom « yamabuki » évoque également des petites fleurs jaunes, symboles du changement de saison dans la culture japonaise. Elles constituent un motif récurrent du film qui annonce dès le titre sa poésie et sa douceur.
On retrouve cette pluralité de sens dans le récit, puisqu’on y suit plusieurs histoires qui s’emmêlent et s’entrelacent à mesure que le film avance. Ainsi dans la ville de Maniwa les vies se croisent – mais ne se mélangent pas toujours. Chang-su, un émigré coréen dont le rêve est pouvoir se remettre à l’équitation, sa passion, éponge les dettes de son père en travaillant dans une mine et ne s’autorise pas à être pleinement heureux avec sa nouvelle famille. Des gangsters violents qui ne font confiance à personne (et ils ont bien raison) cherchent à se répartir une grosse somme d’argent. Un père policier cherche désespérément quelqu’un pour aller marcher avec lui dans la montagne. Minami raconte pleine d’espoir sa nouvelle vie avec sa fille loin de son ancien mari à son amie serveuse dans les bas fonds de la ville.

Au sujet de la multiplicité des récits dans le film, les cinéastes Ina Sehezzi et Maria Reggiani écrivent très justement pour l’ACID : « […] le réalisateur associe avec une douceur rugueuse des éléments qui n’ont, en apparence, rien à voir les uns avec les autres. Tel un filet d’eau descendant de la montagne, qui se transforme en rencontrant sur son chemin cabossé d’autres rigoles ou qui s’infiltre dans les plis de la terre pour donner naissance aux plantes, la narration fait émerger de ses coulures des histoires et des personnages qui se lient par un coup (en apparence hasardeux) du destin. Leurs mouvements plongent notre regard dans les profondeurs de l’âme humaine et mettent en lumière, délicatement et sans juger, ce qui nous unit (ou nous différencie) : la famille, le deuil, l’amour, le manque ou le trop plein d’argent, l’engagement, la culpabilité, la lâcheté, l’exploitation, l’identité… »
Yamabuki est à la fois d’une simplicité et d’une complexité déconcertantes. Le récit est prenant, l’image, comme empreinte de nostalgie, lui donne une valeur intemporelle. La musique, composée au piano-jouet, ajoute une profondeur étrange et mystique. L’interprétation parfaite et l’écriture précise de chaque personnage confortent la justesse du film. Tout dans la forme est parfaitement et intelligemment maîtrisé pour aboutir à une œuvre intensément poétique mais qui arrive à ne pas tomber dans la symbolique. On peut à nouveau citer ici I. Sehezzi et M. Reggiani : « La matière filmique est matière poétique. Le beau grain du 16 mm nous fait regarder le film comme à travers un voile qui abolirait le temps. La lumière et l’ombre, le végétal et le minéral se confrontent et révèlent les aspérités d’un territoire et d’une société. Yamabuki est un acte de résistance cinématographique contre le bruit du monde et, à l’instar de la fleur, un éclat qui n’a pas besoin du soleil pour briller. »
Avec Yamabuki, Juichiro Yamasaki s’affirme comme un des cinéastes les plus inventifs et créatifs du cinéma japonais actuel et on sort de la salle avec une seule envie : découvrir ses deux premiers films, inédits en France.