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VIRGIN SUICIDES

Écrit et réalisé par Sofia COPPOLA - USA 1999 1h37mn VOSTF - avec James Woods, Kathleen Turner, Kirsten Dunst, Josh Hartnett, Scott Glenn, Michael Pare, Danny De Vito... Musique originale composée par Air.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VIRGIN SUICIDESC’était, en septembre 2000, la découverte d’une réalisatrice qui d’emblée se faisait un prénom. Sofia Coppola, qu’on avait vue actrice sans trop savoir que c’était elle, endossant de plus ou moins petits rôles dans les films de son père – le plus marquant étant celui de la fille d’Al Pacino dans Le Parrain III. C’était la découverte d’un style, aérien, d’une approche sensible des êtres et des situations, d’une mélancolie enveloppante. Autant de qualités rares qu’on allait retrouver dans Lost in translation, dans Marie-Antoinette, dans Somewhere
Virgin suicides a plus de vingt ans, bien plus que l’âge de ses jeunes héroïnes, mais le film n’a pas vieilli, à la fois bien ancré dans son époque et intemporel. On le retrouve dans une magnifique copie restaurée, c’est une occasion à ne pas rater !

Dès le début on a une drôle de sensation. Cette petite ville du Michigan est trop clean, trop parfaite, trop aseptisée… L’harmonie s’affiche tellement qu’elle interroge. Il y a forcément un vice quelque part, une faille, un trou noir.
C’est comme la famille Lisbon : papa prof de maths, maman très à cheval sur les principes et la religion, et cinq filles blondes comme les blés, cinq princesses de conte de fée, cinq déesses inaccessibles qui font briller les yeux de tous les garçons du coin. Le tableau est trop lumineux pour être sans ombres, les couleurs sont trop douces pour ne pas avoir leur revers criard.
Il y a une voix off, celle jamais vraiment identifiée d’un garçon parmi ceux qui passeront dans le film. Cette voix juvénile qui commente l’histoire d’un ton incertain, sans dramatisation aucune, contribue à faire planer le doute, à instaurer une sorte de suspense quant à la façon dont les choses vont tourner, la façon dont ce trop bel équilibre va se briser.
C’est la mort qui va frapper et qui va tout lézarder. Un suicide. Celui de Cecilia, la plus jeune des sœurs Lisbon. Imaginez le choc, le tremblement de terre ! Incroyable, inconcevable, inacceptable, inexplicable. Et justement le film ne va pas chercher à expliquer ptar A + B. Il va juste montrer les villas petites bourgeoises sagement alignées, sans une véranda qui dépasse, il va juste montrer les relations de voisinage codifiées, les copinages vachards au collège, les premiers émois amoureux et les déceptions livrées avec. Et tout doucement, sans un mot plus haut que l’autre, sans une once de pathos, sans tragédie (il y a même pas mal de moments drôles), on s’aperçoit que nous est contée une histoire ordinairement terrible, celle de la cruauté du monde, celle de l’horreur tranquille de l’état d’adolescence. Au médecin qui la sermonne après une première tentative de suicide, la jeune Cecilia répond : « Docteur, vous n’avez jamais été une fille de treize ans ». Cecilia a tout dit…

Le succès immédiat de Virgin suicides doit beaucoup sans doute à sa musique originale, composée par le duo versaillais Air, recruté par Sofia Coppola qui a beaucoup écouté Moon Safari, le premier album du groupe, pendant l’écriture de son film. À l’instar (par exemple) de Miles Davis avec l’inoubliable B.O. d’Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle, Air compose sa musique devant les images du film quasi-terminé : elle correspond ainsi parfaitement à l’atmosphère très particulière du récit, enveloppant de ses nappes brumeuses et mélancoliques les sublimes prises de vue du chef-opérateur Ed Lachman…