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PERSÉPOLIS

Écrit et réalisé par Marjane SATRAPI et Vincent PARONNAUD - film d'animation France 2007 1h35mn - avec les voix de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Simon Abkarian, Gabrielle Lopes... PRIX DU JURY, FESTIVAL DE CANNES 2007. D’après les bandes dessinées de Marjane Satrapi (éditions l’Association).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PERSÉPOLIS2000 personnes applaudissant sans répit pendant vingt minutes, la salle entière debout et Marjane Satrapi virant du rose au rouge, les yeux embués… Je vous jure que ça vous remue les tripailloux. Chiara Mastroïani et Catherine Deneuve, les voix du film, n’en finissaient pas de ravaler leur émotion. Chose exceptionnelle, cette année il n’y a pas eu de polémique au Festival de Cannes : personne n’a contesté les prix et surtout pas ce prix du Jury emporté haut la main dans l’enthousiasme général.
Il faut dire qu’en transposant ses propres BD à l’écran, Marjane Satrapi (avec l’aide de Vincent Paronnaud et de toute une équipe de dessinateurs et animateurs) réussit vraiment à donner vie et pétulance à ses personnages et au sien en particulier, gamine impertinente qui se mêle de tout, puis irréductible adolescente qui ne perd en grandissant ni son esprit critique ni sa vitalité. On trouve dans cette histoire autobiographique la saveur inoubliable de ces formidables comédies italiennes qui nous régalaient de leur humour. Le noir et blanc et la simplicité du dessin ne sont pas un handicap, bien au contraire, il y a un cousinage revendiqué avec le meilleur de l’expressionnisme allemand qui rajoute un poil d’inquiétant mystère à la vivacité du récit. Le bruit courait que les autorités iraniennes n’étaient pas très ravies du film et de sa sélection, mais il faut dire que si la description de la société iranienne est sévère, la vision que Satrapi nous donne de son séjour en Autriche n’est pas non plus très glorieuse. Sévère, mais juste, en toutes circonstances.

En 1978, à Téhéran, Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à une épatante grand-mère non-conformiste, elle suit avec exaltation les événements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du Chah. Avec l’instauration de la République islamique arrive le temps des « commissaires de la révolution » et les femmes se voient imposer le voile tandis que le moindre bout de cheveux qui dépasse, le moindre trémoussement de fesse provoqué par un pas un peu rapide, suscitent un rappel à l’ordre. Marjane se rêve alors en révolutionnaire et piaffe d’une rage impuissante dont ses parents redoutent qu’elle ne lui attire de sévères ennuis. La guerre contre l’Irak, les bombardements, les privations, la disparition de proches et la répression qui s’accentue de jour en jour finissent par les décider à envoyer la rebelle incapable de tenir sa langue à l’abri, en Europe.
À Vienne, Marjane vit, à quatorze ans, sa deuxième révolution et découvre la liberté, les vertiges de l’amour, mais aussi l’exil, la solitude et la difficulté d’être différent dans une société qui ne brille pas par sa tolérance…
Les albums de Marjane Satrapi « marchent » dans le monde entier, et le film est déjà vendu partout. C’est que son histoire si locale est néanmoins universelle dans ses aspects humains et peut toucher très fort la terre entière, tous âges confondus, car elle conte de l’intérieur l’histoire d’une famille, l’histoire d’un pays qui nous intrigue, nous fascine et ne cesse de compter dans notre propre histoire. Le film ne juge pas, ne condamne pas : il raconte ce que voit une gamine qui, nourrie de l’amour de ses proches, aborde sans crainte et avec un humour immense un monde qui n’a rien d’apaisé et atteint l’âge adulte sans que jamais ne s’étanche sa soif de comprendre et d’intervenir à tout propos.
« Si après avoir vu Persépolis, les spectateurs arrêtent de réduire l’Iran à des barbus, s’ils regardent les habitants de ce pays comme des êtres humains, exactement comme eux et non pas comme des notions abstraites (islamistes, terroristes…) alors oui, j’aurai le sentiment d’avoir réussi. »