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Le blog des profondeurs...
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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

LE RAVISSEMENT

Écrit et réalisé par Iris KALTENBÄCK - France 2023 1h37mn - avec Hafsia Herzi, Alexis Manenti, Nina Meurisse, Younès Boucif...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

Le mensonge qui s’invite par hasard, pour simplifier. Le mensonge vite fait qui rend service, qui se répète et qui se systématise. Le mensonge qui entraine dans une spirale, qui emprisonne et qui détruit… Mentir, si on y songe, ce n’est pas bien méchant, c’est souvent trouver au débotté un expédient pratique pour se sortir d’une situation critique. Ou faire juste un petit pas de côté, s’arranger avec une bribe de réalité qui chiffonne et qui entrave, pour sans doute mieux avancer. Le Ravissement raconte avec une justesse terriblement émouvante (et un brin oppressante) l’histoire d’un de ces grains de sable, qui vient s’immiscer comme par accident dans la vie si bien réglée de Lydia, une jeune femme belle à croquer, vivante, dynamique, forte, généreuse, qu’une rupture amoureuse a soudain rendue fragile et défaillante. Un grain de sable qui va irrémédiablement gripper et faire dérailler la machine. On se doute qu’il en faut, de l’accumulation de tensions, de déceptions, pour atteindre cette nana déterminée, carrée, les deux pieds solidement ancrés dans la réalité. Sage-femme passionnée, dévouée à son boulot épuisant mais magnifique – donner la vie est un bonheur à chaque fois renouvelé qu’elle ne vit que par procuration. Le même soir où son amoureux la laisse froidement quimper, Lydia se rend sans enthousiasme à la fiesta d’anniversaire que donne Salomé, sa pote d’enfance la plus proche, la plus intime, sa « seule famille ». Salomé rayonnante, épanouie, solaire, lui annonce qu’elle est enceinte. Obligé, c’est évidemment Lydia qui l’accompagnera, professionnellement, dans cette merveilleuse aventure, qu’elles pourront ainsi partager.

C’est cette même nuit, ou une semblable que, tout à sa peine et à ses insomnies, rentrant en bus nocturne, Lydia fait la rencontre de Milos, un beau conducteur de bus yougoslave un peu fruste mais attentionné et attentif, avec qui elle a une aventure (pense-t-il) sans lendemain. Les pièces du puzzle sont en place : la nana épuisée et fragilisée, la sœur-de-sang parturiente dont elle envie le bonheur, l’amour fantasmé pour un bel inconnu qui la repousse doucement mais fermement… Et le grain de sable ? Tout bêtement la rencontre fortuite de Lydia et Milos dans l’ascenseur de l’hôpital à quelques mois de leur brève rencontre. Milos qui vient visiter son père malade, Lydia qui tient dans ses bras l’enfant de Salomé. En un instant, Lydia saute instinctivement dans le vide du mensonge…
Sacrée performance d’actrice pour Hafsia Herzi, qui nous emmène avec Lydia du côté obscur des sentiments, de l’amour, de l’amitié, de l’amour maternel… avec beaucoup de douceur et d’empathie, malgré la violence de la tempête qui agite la jeune femme. D’abord paumée, puis assurée avant d’être dépassée, elle est de tous les plans, comme auscultée par le film qui décortique la mécanique destructrice à l’œuvre. Mue par les forces qu’elle a éveillées et qui lui échappent, en équilibre à la lisière de la folie et de la manipulation, à la fois pécheresse et victime, elle avance bravement vers le dénouement qu’elle sait inéluctable.

Thriller psychologique parfaitement dosé, magnifique et subtil portrait d’une femme étouffée par la vie moderne, réflexion passionnante sur la maternité et l’injonction faite aux femmes d’en faire l’alpha et l’omega de leur bonheur, ce premier film troublant et passionnant d’Iris Kaltenbäck est une formidable découverte. Un petit conseil : si vous partagez notre enthousiasme, si vous en parlez comme on l’espère autour de vous, retenez-vous d’en raconter la dernière partie – palpitante, qui nous a mis les nerfs en pelote. Vos ami·e·s vous en remercieront !