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LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

Écrit et réalisé par Tran Anh HUNG - France 2023 2h14mn - avec Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger, Patrick d’Assumçao... D’après le roman de Marcel Rouff. Festival de Cannes 2023 : Prix de la mise en scène. Direction gastronomique : Pierre Gagnaire.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA PASSION DE DODIN BOUFFANTCette merveilleuse immersion dans la gastronomie française donne très littéralement l’eau à la bouche ! Comme en cuisine, tous les sens sont ici conviés et la musique est celle de la viande qui frémit dans la poêle, de l’eau qui bouillonne dans la marmite en cuivre, du beurre qui frétille, des coups francs du couteau qui tape sur le billot ou du doux cliquetis des couverts sur la porcelaine : un concerto à part entière !
Faut-il aimer cuisiner pour apprécier La Passion de Dodin Bouffant ? Non. Inutile de savoir lire le solfège pour aimer une sonate pour piano de Chopin. Néanmoins, celles et ceux pour qui la cuisine, modeste ou ambitieuse, familiale ou expérimentale, traditionnelle ou avant-gardiste, occupe une place importante dans l’existence (et oui, je le confesse, j’en suis) y découvriront matière à s’exalter et à nourrir ce plaisir que l’on dit aussi, un peu, charnel. Mais d’abord, la cuisine, c’est le lieu où tout se passe, où tout se crée.

C’est dans cette pièce chaleureuse que le chef Dodin Bouffant et celle qui est bien plus que sa cuisinière, Eugénie, passent la majeure partie de leur existence à concevoir, préparer, peaufiner goûter d’innombrables recettes. En sauce, en béchamel, gratiné, mijoté, saisi, grillé, au four, à la poêle, en cassolette, en bouillon, poché, à l’étuvée… chaque plat exige une attention amoureuse de chaque seconde. Les gestes sont précis et déterminés, les regards complices et les papilles assurées. Ces deux-là s’aiment, c’est évident, mais d’une façon bien singulière. Ce n’est pas une passion dévorante, ni un amour conjugal doux et discipliné, c’est une relation complexe et complice nourrie par le partage des saveurs, des textures, des parfums. Une histoire étonnement moderne où chacun se respecte et où les corps, s’ils se désirent et se livrent parfois, n’appartiennent jamais à l’autre. Eugénie est passionnée, tout entière vouée à son art et farouchement indépendante. Dodin est flamboyant, délicat, libre et amoureux attentif. Arrivés à ce qu’il convient d’appeler « l’automne de leur existence », Dodin est obsédé par cette idée : qu’Eugénie, enfin, devienne sa femme. Eugénie, elle, est ailleurs, et ne pense qu’à une chose : sa succession. Car l’art culinaire prend tout son sens quand il est partage, transmission et cette jeune Pauline semble avoir toutes les qualités requises pour devenir la nouvelle apprentie : elle est posée, sensible et son palais semble déjà très affirmé…

Inutile de chercher ni d’attendre des épisodes dans le récit qui ne seraient pas liés, de près ou de loin, à la gastronomie, il n’y en a pas ! Et même les séquences de marivaudage entre Dodin et Eugénie tournent toujours autour de ce même thème. Tous les personnages secondaires n’existent que dans la mesure où ils rythment et nourrissent par leur présence cette intarissable conversation gourmande. Jamais sans doute depuis Le Festin de Babette nous n’avions vu au cinéma une peinture aussi belle, aussi précise, aussi généreuse des arts de la table. Sans être académique, ni grandiloquent, le tableau se fait impressionniste et suit aussi, comme en cuisine, le fil des saisons. Mises en scène par le chef étoilé Pierre Gagnaire (par ailleurs cinéphile averti), les scènes de cuisine sont un véritable ballet à la gloire de l’instant présent, de la magie de l’alchimie culinaire et de l’amour partagé autour d’un pot-au-feu.