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Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
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VINCENT DOIT MOURIR

Stéphan CASTANG - France 2023 1h48mn - avec Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot, Michaël Perez... Scénario de Mathieu Naert.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VINCENT DOIT MOURIREt si c’était une épidémie ? Un mal invisible, un mal terrifiant ? Un chien hurle… Un mal diffus qui fond au petit bonheur la chance sur tel ou telle, sans distinction, sans symptôme visible sur la santé de la personne infectée. Un mal contre lequel on ne peut se prémunir ni avec des gants, ni avec des masques – et qui n’est associé à aucune, comme on a laborieusement appris à le dire, « comorbidité »… Qu’importe : tous peuvent être frappés et, pire que les animaux malades de la peste, tous peuvent en mourir. Et d’ailleurs, sait-on vraiment qui est atteint ? Est-ce votre voisin, votre collègue, votre parent, ou le péquin moyen, le simple passant, qui est soudainement pris d’une crise de démence d’une sauvagerie inouïe ? Quant à la victime, elle est tout aussi banalement quelconque, mais elle voit, à l’exclusion de tout autre dans un environnement immédiat, se déchaîner contre elle la fureur sanguinaire d’un indétectable assaillant. Le fait est : personne n’est à l’abri, ni de massacrer, ni d’être massacré. Tout l’intérêt vicelard de la chose (pour les spectateurs et pour les auteurs du film) étant que personne ne comprend ce qui se passe, que le danger frappe sans sommation, et surtout : que le caractère exceptionnel des agressions « gratuites » les rend peu crédibles pour l’immense majorité qui n’y est pas confrontée. Prenez Vincent. Créatif dans une agence de com' lyonnaise, célibataire, ultra-connecté, Vincent se nourrit comme tout un chacun de quinoa précuit, remplit sa vie sentimentale en draguant en ligne et va bosser en vélib, un casque sur les oreilles. Vincent est sans doute représentatif du petit bourgeois moyen, qu’une certaine sociologie a un jour qualifié de bohème, et qui est devenu le mètre étalon social à partir duquel se sont gentrifiés les quartiers populaires des grandes villes. Un gars sans histoires, discret, aimable, du genre à être apprécié de ses voisins, de ses collègues et de sa crémière. Mais pourquoi, nom de dieu, ce gentil stagiaire a-t-il soudainement voulu écharper Vincent au boulot ? Pourquoi ce SDF s’est-il précipité sur lui en pleine rue pour l’agresser ? Pourquoi ses petits voisins… Comme dans un cauchemar éveillé, la chute est sans fin. La spirale dans laquelle peu à peu s’enferme Vincent, la quête frénétique de réponses sur le web, la trouille panique qui le saisit à chaque contact humain, au moindre croisement de regard, l’isolement auquel il tente de se contraindre… le conduisent aux confins de la paranoïa et du complotisme. Vincent est-il fou ? Ou en danger ?

Respirez un grand coup, attachez vos ceintures : Vincent doit mourir s’inscrit dans la lignée des grands thrillers fantastiques et oppressants, qui vous font frissonner d’importance sans pour autant faire assaut d’effets gore ni d’hémoglobine. Le principe de l’épidémie qui transforme irrépressiblement chaque individu en prédateur sanguinaire pour son semblable a forcément beaucoup à voir avec les armées de morts-vivants de Romero. Mais la désespérante normalité apparente des « monstres » rapproche davantage le film féroce de Stéphan Castang des chefs-d’œuvre traumatisants de l’épouvante « soft » à l’américaine, qui jouaient superbement de la parabole paranoïaque sur la menace intérieure – exemple type : L’Invasion des profanateurs de sépultures (la version implacable de Philip Kaufman en 1978). Le duo formé par Vimala Pons et Karim Leklou, qui excelle décidément dans tous les registres, emmène le film vers des rivages plus inattendus, moins immédiatement cernables. À la lisière du drame romantique, il y est certainement question de covid, de confinement, de guerre sociale, de terrorisme… mais ce n’est jamais surligné. Le réalisateur joue à merveille des différentes peurs qui agitent notre époque anxiogène, pour décrire les ravages que peuvent produire la violence et le repli sur soi. Et signe un thriller aussi dérangeant qu’enthousiasmant.