Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...
FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...
Également au programme - EL VERDUGO - LA LANGUE DES PAPILLONS - LE CHEMIN - LE FIL QUE NOUS LIE - LE SILENCE DES AUTRES - LES SAINTS INNOCENTS - VIRIDIANA
À voir absolument en famille et 6 séances seulement : en février les samedi 4 à 19h25, dimanche 5 à 15h10, samedi 11 à 17h, lundi 13 à 18h30, lundi 20 février à 18h30, et samedi 4 mars à 13h30.
(¡Bienvenido Mister Marshall!) Luis GARCIA BELANGA - Espagne 1953 1h28mn VOSTF - avec José Isbert, Fernando Rey, Lolita Sevilla... Prix international du film de la bonne humeur, décerné par Jean Cocteau au Festival de Cannes 1953.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Échappant à la censure des premières années du franquisme, à travers une acide ironie, ce film nous montre les attentes d’un village castillan pendant la période où l’Espagne franquiste reprend les relations internationales. L’Espagne, qui ne bénéficie pas du Plan Marshall, nous montre comment le village décidant de sortir de la pauvreté fait le nécessaire pour créer une bonne impression afin de convaincre les envoyés du Uncle Sam de justifier cette aide. Les personnages qui apparaissent dans le film représentent des clichés de la société espagnole de l’époque.
Dans les années 50, Villar del Río, petit village endormi de la Castille profonde, se met soudain en branle pour ressembler à une resplendissante bourgade d’Andalousie en vue d’accueillir une délégation américaine, espérant ainsi toucher des subsides du « plan Marshall » (dont l’Espagne, alliée de l’Allemagne pendant la guerre, fut historiquement exclue)… Si cette comédie, deuxième long-métrage de Luis García Berlanga, semble plus légère que certaines œuvres ultérieures comme El verdugo (le bourreau), ce n’est pas seulement pour son synopsis ou son ton, mais aussi parce que son traitement satirique, dont le cinéaste fera sa marque, s’applique ici à un usage plus léger.
Car sous le prétexte de portraiturer la société espagnole de l’époque (ambition alors rare dans le cinéma national), la moquerie s’exerce surtout à l’encontre d’imageries, celles qui conditionnent d’un bout à l’autre du film les gestes et les pensées de Villar del Río. Ce pueblo trop tranquille, parfait tableau d’une Espagne franquiste provinciale ayant traversé sans broncher la seconde guerre mondiale (même avec ses cartes géographiques datant d’avant la première !), relève lui-même de l’imagerie d’une terre de traditions, où la vallée, les toits et le clocher pourraient aussi bien illustrer une carte postale que les clichés plus exotiques sur le pays. De fait, la présentation inaugurale du village, de ses habitants et de sa routine fait mine de les traiter comme une carte postale à observer en détail et à décomposer en sujets typiques, les figeant dans des arrêts sur image, baladant la caméra par plans-séquences d’une scène quotidienne à l’autre, sous le commentaire off caustique d’un certain Fernando Rey (qui n’avait pas encore rencontré Buñuel). Et quand les esprits du village s’échauffent, c’est pour évoquer oralement d’autres clichés, ceux d’une Amérique fantasmée entre mirage de réussite, réprobation des mœurs réputées dissolues et ressenti des temps coloniaux (des ancêtres d’un personnage ont été dévorés par des Amérindiens !). Cette imagerie-là, le film la montre la veille du grand jour, dans les rêves loufoques des villageois, entre visite de singuliers Rois Mages, hantise de la violence d’outre-Atlantique (où s’invitent le Ku Klux Klan et le HUAC) et une étonnamment longue parodie de western.
Jouant ainsi à la fois sur les images quotidiennes de l’Espagne profonde et sur les clichés collés aux États-Unis, Bienvenue Mr Marshall tourne finalement en dérision une société qui, à ses yeux, se complaît dans des illusions sur le monde en s’aveuglant sur ce qui pourrait les contrarier. Le propos n’est pas malvenu, le cinéaste est assez agile de sa caméra pour marquer la sagacité de son point de vue, l’ironie des dialogues et du commentaire off est bien ciselée.
D'après Benoit Smith (Critikat)