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TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ

Laura POITRAS - documentaire USA 2022 1h57mn VOSTF - Festival de Venise 2022 : Lion d’Or ô combien mérité. Photographies et diaporamas de Nan GOLDIN - Musique : Soundwalk Collective.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉC’est un magnifique film documentaire, aussi original que passionnant, qui mêle le destin d’une artiste reconnue à un scandale sanitaire d’État responsable de la mort de près de 500 000 personnes aux États Unis. L’artiste, c’est l’immense photographe Nan Goldin, connue en particulier pour avoir documenté en portraits et diaporamas la face sombre de la jeunesse américaine des années 1980 à nos jours, celle qui se noie dans la drogue, l’alcool et le sexe, avec notamment sa célèbre série Ballad of sexual dependency. Une œuvre accueillie dans toutes les institutions du monde de l’art contemporain, de Bilbao à Londres en passant par Amsterdam, Paris, Venise ou New York.
Il se trouve que l’artiste, suite à des problèmes médicaux, va croiser le chemin d’une famille de milliardaires de l’industrie pharmaceutique, les Sackler. Souffrant de douleurs insoutenables, Nan Goldin devient addict aux antidouleurs, aux opiacés. Et à cette occasion, elle découvre l’ampleur du drame de cette toxicomanie légalisée aux États Unis, un pays où l’argent permet de prendre des médicaments hors de tout contrôle médical, une catastrophe sanitaire qui provoque des milliers de morts chaque année depuis des décennies. Non contents de minimiser par le lobbying, la communication et l’utilisation de médias à leur botte les effets pervers de l’addiction à leurs produits, les Sackler ont également contribué à limiter l’accès aux distributeurs gratuits de naxolone, l’antidote permettant de bloquer les overdoses d’opiacés. Là où le scandale sanitaire croise le monde de l’art, c’est que la famille Sackler s’achète une image respectable en finançant à coups de millions de dollars les grandes institutions artistiques, certains musées célèbres baptisant même de son nom des ailes entières de leurs temples de la culture officielle.

Avec une intelligence incendiaire, le film construit un parallèle entre le récit de l’histoire personnelle de Nan Goldin, évoquant notamment sa sœur, morte adolescente en institution psychiatrique – victime d’une famille rigoriste qui n’accepta jamais cette jeune fille désespérément rebelle –, et le travail acharné de la photographe pour démasquer les crimes et l’hypocrisie de la famille Sackler et la chasser du cercle des grands mécènes de l’art.
Le film propose les témoignages terribles des familles endeuillées par l’appétit inextinguible de milliardaires sans scrupules, décortique les manipulations comptables qui ont permis aux Sackler d’échapper, en organisant leur insolvabilité, aux amendes colossales qu’ils auraient dû en toute justice assumer. Et il montre donc l’infatigable combat de Nan Goldin, à coups de performances médiatisées au cœur des musées, pour peu à peu les convaincre de préférer la perte de quelques centaines de milliers de dollars au risque de se coltiner une image publique désastreuse. Et de fait, la guerilla de Goldin a entraîné la quasi-disparition du nom de Sackler des cartouches et des murs des institutions muséales… Une séquence à la fois terrible et salvatrice montre les héritiers Sackler obligés d’écouter les témoignages des familles de leurs victimes… Maigre consolation mais force symbolique de cette victoire du pot de terre contre le pot de fer. Et acmé d’un film décidément hors du commun.