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SUZUME

(Suzume no Tojimari) Makoto Shinkai - film d'animation Japon 2022 2h02mn VOSTF - Sélection au Festival du film de Berlin.

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SUZUMEDans la grande course à la succession artistique de Hayao Miyazaki (course purement théorique fantasmée par la presse et les afficionados, car le co-créateur des studios Ghibli n’a certes pas dit son dernier mot ni mis un point final à son époustouflante carrière de réalisateur), c’est peu dire que Makato Shinkai, réalisateur de cet emballant Suzume, a de solides arguments à faire valoir. Depuis la sortie en 2016 de Your name, il s’est imposé comme une figure incontournable du cinéma d’animation, du Japon (on dira alors simplement « anime » pour ne pas froisser les puristes) et d’ailleurs. Le réalisme du dessin, la précision de l’animation, l’intelligence de l’écriture, la capacité à conjuguer la mise en scène la plus spectaculaire et l’expression intime des sentiments – le tout au service d’une imagination foisonnante – concourent à faire de chacun de ses films un événement. Et qu’on se le dise et répète – même si c’est à présent une évidence : le cinéma d’animation de cette qualité dépasse largement les clivages générationnels. De 7 (sans doute pas plus jeune) à 107 ans (au moins), l’universalité de Suzume, film d’aventures impressionnant, généreux, bondissant, poignant, un rien métaphysique, s’adresse sans distinction à toutes et tous.

Suzume est une jeune lycéenne tranquille, studieuse, qui vit dans la petite ile de Kyushu au sud du pays. Gentiment midinette, elle croise un jour à vélo un (beau) jeune homme aux cheveux longs, Sota, qui cherche des ruines où trônerait une porte. Elle lui indique un village thermal abandonné qui pourrait correspondre à sa recherche et file au lycée. Mais subjuguée par cette rencontre, elle rêvasse en laissant son regard s’évader par la fenêtre de sa classe – et aperçoit d’étranges et inquiétantes volutes venant du village abandonné, immédiatement suivies de fortes secousses sismiques. D’autant plus inquiète qu’elle semble être la seule à percevoir les volutes en question, elle se précipite, à grands coups de pédales, dans le village où elle découvre une porte dressée au milieu d’un bassin abandonné. Porte qu’elle n’aurait jamais dû ouvrir, donnant sur un paysage qui rappelle celui de ses rêves. Il est terriblement hasardeux de s’essayer à raconter, au-delà de ces quelques lignes, la suite de l’aventure qui va conduire Suzume, sur les traces d’un chat énigmatique, à sillonner le Japon à la recherche de diverses portes et de l’image de Sota, accompagnée d’une chaise d’enfant à trois pieds un brin caractérielle. Il suffit de préciser que ce n’est évidemment pas par hasard que Suzume a accès à des « visions » particulières, ni que ces visions sont immanquablement associées à des tremblements de terre effroyablement destructeurs. Pas un hasard non plus si son périple du Sud au Nord de l’archipel l’amène à Fukushima, théâtre en 2011 d’une catastrophe sismique et nucléaire qui a durablement traumatisé la population.

Au-delà des aspects fantastiques assez bluffants portés par une animation virtuose, le film séduit par la galaxie de personnages attachants que Suzume croise dans ses pérégrinations en forme d’odyssée : en premier lieu sa tante qui l’a adoptée et élevée seule après la disparition de sa mère (justement à Fukushima), deux femmes vraisemblablement mères célibataires qui tiennent ensemble un bar-karaoké, ou un ami tokyoïte de Sota, aussi arrogant que, malgré lui, sympathique.
Suzume s’avère une parabole très subtile sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme et son émancipation. Mais aussi un film sur la nécessité de ne pas oublier ses disparus et de faire la paix avec son passé pour construire son avenir. Car Suzume ne pourra refermer la dernière porte et éviter les séismes que quand les disparus de Fukushima, tous réunis dans une très belle scène, pourront partir en paix tout en restant dans le souvenir des vivants.