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O CORNO, une histoire de femmes

Écrit et réalisé par Jaione CAMBORDA - Espagne / Portugal 2023 1h45mn VOSTF - avec Janet Novas, Siobhan Fernandes, Carla Rivas, Daniela Hernan Marchan... Grand prix – Festival de San Sebastian 2023.

Du 10/04/24 au 30/04/24 à Toulouse (Borderouge) - Du 27/03/24 au 30/04/24 à Tournefeuille

O CORNO, une histoire de femmesO Corno : un mot galicien qui fait référence à l’ergot du seigle, un champignon vénéneux et parasite du blé, dont les vertus médicinales sont connues pour accélérer les contractions lors d’un accouchement ou provoquer un avortement. Un titre évocateur pour ce film qui explore avec force et sensualité la capacité à donner la vie ou à refuser de la donner. Inspirée par les multiples témoignages des femmes de la côte galicienne à l’époque franquiste, Jaoine Camborda réalise une fiction particulièrement envoûtante dans sa construction et dans sa beauté formelle.

L’intrigue est pourtant assez classique en apparence : 1971, au cœur d’une petite île galicienne, María, récolteuse de coquillages, assiste les femmes qui accouchent et, plus occasionnellement, celles qui ne veulent pas avoir d’enfant. Après avoir tenté d’aider l’une d’entre elle, elle est contrainte de fuir vers le Portugal en laissant tout derrière elle. Au cours de son périlleux voyage, María rencontre la solidarité féminine…
Outre le fait que le film soit en dialecte local, son originalité réside surtout dans son langage cinématographique pour traiter du corps féminin et du rapport à la maternité. A l’image de la séquence inaugurale qui décline, à sa manière, l’assignation à enfanter dans la douleur. Une célébration de la vie osée et percutante rendue possible par de longs plans qui prennent le temps de capter l’expressivité des corps et des visages dans une danse à la frontière entre la vie et la mort. L’autre force du film repose sur Maria, brune ténébreuse, tantôt sage-femme, tantôt avorteuse. Elle en impose avec sa présence physique que l’on sent étroitement liée à la terre. Son corps animal se fond dans la nature, elle porte des cicatrices mystérieuses… La sexualité rôde autour d’elle, mais pas l’amour. Comme les autres femmes qu’elle côtoie, on la sent soumise aux nombreux interdits et tabous issus de la pression exercée par l’Église et le patriarcat sous le joug franquiste. La réalisatrice fait cependant le choix de ne pas expliciter ce contexte historique : c’est le hors-champ qu’elle privilégie. Ainsi, les hommes n’apparaissent que furtivement, à l’exception de cet hypnotisant magicien de Saint-Jacques de Compostelle qui vient déployer ses talents à l’occasion de la fête de la Saint-Jean. Et nous voici ébahis par son numéro de femme coupée en deux qui se retrouve avec les pieds en face de la tête ! Une riche idée qui vient prolonger le parti pris de fragmenter, grâce à la caméra, ces corps féminins en quête de liberté : jambes athlétiques qui rêvent de quitter l’île, pieds meurtris par le long chemin de la fuite, mains qui caressent et réconfortent, mains qui cueillent ou qui récoltent, poitrines qui allaitent, poitrines qui assouvissent les désirs… Mais la caméra de Rui Poças, véritable maître de la lumière (il a travaillé sur Tabou de Miguel Gomez), excelle surtout pour filmer ces visages féminins en clair-obscur, leur donnant un statut de madones échappées de tableaux de la Renaissance.

O Corno nous livre une anatomie vivante et chorégraphiée des moments de la vie du corps des femmes. Corps puissants et vulnérables à la fois. Un geste virtuose sous forme de triptyque associant naissance, sexualité et avortement, charnellement incarné par Janet Novas qui, telle une danseuse habitée par le « duende », exprime avec grâce les souffrances, extases et libérations.
Au fil du parcours romanesque de Maria entre Espagne et Portugal, le film raconte aussi la solitude dans laquelle sont plongées les femmes criminalisées ou dans une situation de clandestinité, mais aussi la solidarité dont elles font preuve entre elles. Une sororité qui fait fi des frontières.

Après 20 000 espèces d’abeilles, nous poursuivons les belles découvertes avec Jaione Camborda, première cinéaste espagnole à recevoir « la Concha de oro » au festival de San Sebastian (où elle est née !). Preuve que cette co-production féminine hispano-portugaise a su faire bouger les lignes et qu’émerge une nouvelle vague de réalisatrices basques !

En partenariat avec le Musée Departemental de la Résistance et de la Déportation (MDR&D) et en complément de l’exposition Anatomie du Franquisme qui s'y tiendra du 4 avril au 22 septembre. Le cycle sera clôturé dimanche 14 avril avec la venue de Fernando Trueba pour ses films Belle Époque à 14h30 et La Reine d’Espagne à 17h45.

Dans le cadre du cycle Mémoires d’Espagne, mercredi 27 mars à 20h à Tournefeuille, la première séance du film sera suivie d’un débat avec Chantal Birman, sage-femme, militante féministe. Places disponibles au ciné et sur billetweb.fr aux tarifs habituels.