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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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JUSQU’AU BOUT DU MONDE

(THE DEAD DON'T HURT) Écrit et réalisé par Viggo MORTENSEN - Canada / Mexique 2024 2h09mn VOSTF - avec Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod, Garrett Dilahunt, W. Earl Brown, Danny Huston...

Du 22/05/24 au 11/06/24 à Toulouse (Borderouge) - Du 01/05/24 au 11/06/24 à Tournefeuille

JUSQU’AU BOUT DU MONDEL’amour au premier regard ? Ça y ressemble furieusement, à l’instant où Holger Olsen, le danois, et Vivienne Le Coudy, la québecoise, se repèrent sur un quai de San Francisco. L’aventure se cristallise lorsque la fleuriste abandonne son étal pour suivre le cavalier jusqu’au Nevada. Le couple plante son jardin d’Éden dans un canyon, proche d’une petite ville régentée par le tout puissant Alfred Jeffries. The Dead don’t hurt (« les morts ne blessent pas ») : ce titre insolite désigne la seconde réalisation de Viggo Mortensen. Le film s’annonce comme un western et s’ouvre néanmoins sur une apparition médiévale. Par la suite le bonhomme bouleverse les temporalités, parsème les ellipses et tortille les stéréotypes.

Situé en 1860, Jusqu’au bout du monde (titre français) raconte une conquête de l’ouest, pas une lutte sanguinaire pour un territoire mais la quête d’un bonheur discret. Mortensen tisse une trame élégiaque, fondée sur la complicité : Holger et Vivienne partagent une dignité bien comprise, tannée par les errances et les adversités. Lorsqu’il part rejoindre les armées nordistes contre une prime et parce qu’il sait se battre, elle ne s’y oppose pas. Mais s’il revient, il faudra réapprendre à s’aimer.

Mortensen creuse le sillon de la famille et la filiation amorcé dans Falling (2021), son premier opus, face-à-face entre un fils homosexuel et un père viscéralement homophobe. Une animosité furieuse émerge à nouveau lors de la sidérante mise joue du sinistre Jeffries par Weston, son fiston sociopathe.
Mais c’est bien Vivienne / Vicky Krieps qui polarisent le récit. Taiseuse, parfois rieuse, indépendante mais attentive, la jeune femme n’oblige pas mais ne lâche rien. Elle affronte les obstacles et même le Mal, droit dans les yeux puis assume sans quérir de clémence. Déterminée, imperturbable, Vivienne s’incruste dans un milieu et des usages édictés par les hommes. Le scénariste-réalisateur-interprète s’estompe et donne toute son ampleur à cette figure féminine, sublimée par une partenaire dotée d’une force intérieure déjà palpable dans Phantom thread (2017) de Paul Thomas Anderson et le méconnu Bergman island (2019) de Mia Hansen-Love.
Ceci écrit, ça surine, ça malmène, ça outrage… ça contamine même (quatre films sous la direction de David Cronenberg, maître de l’organique, on n’en sort pas sans séquelles). Viggo Mortensen sacrifie aux codes du genre mais à sa manière et livre la recension d’une vengeance, doublée d’une fable sur le pardon.

Délicat, élégant, dépourvu de condescendance, Jusqu’au bout du monde respire le plaisir et la liberté de filmer, tout au long d’un récit de vie, nourri de connivence, d’intelligence, de réparation. Une vraie, belle, histoire d’amour.

(Michel Flandrin, critique de cinéma, Utopien de la première heure à Avignon…)