LA MÉNARDIÈRE Un habitat partagé à Bérat, entre Toulouse et l’Ariège
Par UTOPIA Avignon le lundi, juin 13 2022, 16:28 - Lien permanent
C’est un rêve, modeste et fou… Parvenus à l’âge où les clairons sonnent la retraite, une poignée de filles et de garçons se sont mis en tête d’inventer une alternative à ce que la société propose à ses vieux : ne pas vivre seuls, ne pas finir dans une de ces horribles institutions où il ne reste plus qu’à attendre… Rester actifs et solidaires jusqu’au bout, jeter ses dernières forces dans la bataille pour semer les graines d’un monde meilleur : et si on vivait tous ensemble ?
Utopique ? Je ne vous dirai pas le contraire ! L’humain étant ce qu’il est, ses rêves ont rarement raison de ses contradictions et de ses divergences… Néanmoins, deux ans après que l’aventure a commencé : nous sommes là et nous tenons la tranchée…
Acheter à 15 un domaine sublime, emprunter, l’aménager… curieusement, c’est le plus facile : et puis, il y a ce « putain de facteur humain », comme il se dit chez ceux qui tentent de monter un « habitat partagé » durable. Alors, ça bouge, ça remue, ça tangue… ce n’est pas toujours facile, mais toujours passionnant : humain quoi !
Nous sommes donc toujours là et la première année se termine avec un programme d’été qui devrait vous ravir : car si une partie du domaine est un habitat, l’autre est ouverte au village et au monde avec des jardins qui, de juin à septembre, proposent : rencontres musicales, débats, théâtre, cinéma, ateliers… Originalité de la chose : c’est en venant en « chambre d’hôtes » que certains ont proposé d’apporter leur participation aux manifestations de l’été.
Vous pouvez aussi simplement profitez des chambres d’hôtes ou des gîtes, éventuellement nous interroger et vous interroger vous-mêmes : quelle vie pour plus tard, quand vous commencerez à sucrer les fraises ? Et, tandis que l’orchestre de chambre range ses instruments, rêver sous les étoiles, en sirotant une tisane de verveine du jardin, à ce que la vie pourrait être si on unissait nos forces surtout quand elles commencent à faiblir… Comment rester maître de l’histoire que vous voulez écrire pour vous-mêmes et, jusqu’au bout du bout, ne laisser personne décider à votre place…
Ça commence le samedi 25 juin par l’exposition Dans la foulée de l’atelier : Comme chaque année les beaux jours arrivent et c’est souvent un moment où les ateliers créatifs arrêtent de fonctionner pour l’été. Repos pour nos maîtres, mais aussi temps de distance nécessaire pour pouvoir se retrouver avec hâte à la rentrée.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que l’atelier de Martine Coste a répondu cette année à l’invitation de nos hôtes de Bérat, pour prolonger et partager les fruits de l’année. En effet, il y a quelques similitudes dans le fait de vivre ensemble et de partager une même passion dans un atelier de peinture : la mixité, l’intergénérationnel, le bien vivre et le bien vieillir, le goût de l’effort commun, le partage des difficultés rencontrées, mais aussi la joie de pouvoir s’exprimer gaiement et librement et d’en goûter toute la force vitale que cela peut générer et cela le plus longtemps possible !
Le soir, c’est le maire de Bérat qui s’y colle : Polo chante Renaud et il est bon, le bougre !… Certains d’entre vous ont pu le voir au Théâtre du Fil à Plomb l’année dernière : « Guitare, ukulélé, piano, harmonica… Polo est un artiste complet, qui loin de vouloir imiter, nous offre une belle et authentique interprétation ! Tatatan !!! »
Le dimanche 3 juillet, c’est Mira et Lamar (duo Charq-Gharb) qui feront merveille : Mira Abualzulof est au piano et Lamar Elias au violon (et Léon ?…) et elles sont exceptionnelles, virtuoses des grands de la musique classique, elles créent leur propre musique avec une jubilation communicative puisant leur vitalité formidable dans le terreau de leurs multiples culture : mariage jubilatoire entre Occident et Orient. Elles se sont rencontrées petites au conservatoire de Bethléem puis retrouvées plus tard à Toulouse, où Lamar est devenue chef d’orchestre récemment… car elles sont jeunes !
Leur musique est pétillante, vivante, vibrante… se nourrit de toutes leurs influences mêlées pour le meilleur et quand elles parlent c’est encore du bonheur, commentant avec humour et passion les morceaux qu’elles présentent… On prévoit un buffet dès 19h30 : thé à la menthe et gourmandises salées et sucrées.
Le vendredi 8 juillet, un « seule en scène » : Anne de Peufeuilhoux brode sur les sujets les plus sérieux un spectacles franchement drôle, Mais qui arrosera les plantes, quand je ne serai plus là ? Odette Lafleur a peur de la mort, elle l’obsède au point de n’en plus respirer tant le stress lui noue les tripes… alors avec sa copine (Jeanine ?) elle décide d’entreprendre une « thérapie comportementale d’immersion » histoire de se glisser dans le sillage du cher Pierre Desproges : « apprendre à vivre heureuse en attendant la mort ». C’est en soignant le mal par le mal, que nos deux « mourvivantes » comptent faire un sort à leur phobie existentielle mortifère…
C’est le début du programme, juste pour vous donner envie : il y aura des films, l’Orchestre de Chambre de Toulouse, un ciné-concert, « L’Ombre du soufi », des ateliers, des lectures l’après-midi sous les arbres et des formidables rencontres : Didier Nectoux, Sophie Rabhi-Bouquet, Roland Bugat, Marie Clérivet, Anne-Gaelle Duvochel, Elhadj Maouli, Thierry Leclère, Daniel Favre, André Rosevègue, Roberto Tricari, Badradine Reguieg, Véronique le Gaillard, Tarisha, William Massias, etc.
Vous pourrez trouver le PDF du programme du 25 juin au 31 août sur le site de votre Utopia préféré… Vous pouvez aussi nous donner votre adresse mail pour qu’on vous l’envoie…
Gites et chambres d’hôtes en habitat partagé :
3 chambres (70 euros p’tit déj inclus)
2 gîtes (90 euros et vous vous débrouillez pour le p’tit déj)
Si vous restez une semaine, un mois, toute l’année… l’éternité si affinités…
Le prix varie en fonction de la durée.
La Ménardière,
84 route de Gratens, 31370 BÉRAT
06 88 33 53 89
06 72 18 97 48
alaviealamort@gmail.com