mercredi, avril 26 2023

SÉANCES BÉBÉS

 

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jeudi, décembre 1 2022

30237

Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)

Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de lait. Grâce à la confiance que des distributeurs impétueux et quelques exploitants avaient mis dans ce dispositif iconoclaste appelé Vidéo en Poche, nous en avons tenu la promesse originelle qui était de lutter contre la logique répressive de la loi Hadopi et de proposer une alternative à la répression, basée sur le lien de confiance dans la recommandation tissée par les salles avec les spectateurs (voir la revue de presse et le communiqué de la création du dispositif). Le vilain Hadopi ayant disparu, dévoré par l’ogre Arcom l’an dernier, on peut considérer qu’on aura joué notre rôle jusqu’au bout et on peut être fiers d’avoir vendu 30237 copies avec ce dispositif ! L’ultime film que nous avons proposé grâce à ED Distribution qui nous suit depuis le début, est le magnifique Sous l’aile des anges (tout un symbole pour Utopia), produit par Terrence Malick.

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samedi, juin 26 2021

À LA VIE À LA MORT

Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!
Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.
Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants.
Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du lieu de vie La menardière, où il fait bon se retrouver l’été à l’ombre des muriers.
“À la vie, à la mort”, c’est l’association qui gère le lieu, hommage au magnifique film de Robert Guédiguian.
En route pour cette nouvelle aventure d’un Utopia à la campagne en complicité avec la Menardière.
 http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/montpellier/public/images/menardiere.jpg
 

lundi, novembre 9 2020

Loi « sécurité globale » : « un outil pour permettre aux forces de l’ordre de cacher leurs dérapages »

Lu dans le journal Le Monde

 

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/11/05/loi-securite-globale-un-outil-pour-permettre-aux-forces-de-l-ordre-de-cacher-leurs-derapages_6058574_1653578.html

Journalistes indépendants, collectifs, associations et syndicats se mobilisent contre un texte qu’ils jugent « liberticide ».

Par Publié le 05 novembre 2020 

 

 
Saisies d’écran d’une vidéo prise par un manifestant montrant une intervention de la police en marge d’une manifestation des « gilets jaunes », le 18 janvier, à Paris. Après publication de cette vidéo, une enquête IGPN a été ouverte.

Des pavés qui volent, des coups de matraque qui pleuvent, des gens hagards, blessés, en sang, à terre. Ces images témoignant d’exactions commises par les forces de l’ordre, David Dufresne, le réalisateur du documentaire de cinéma Un pays qui se tient sage, voulait qu’elles soient projetées sur grand écran. « Pour qu’on arrête de scroller, et qu’on les regarde vraiment », justifie le journaliste et écrivain, à l’origine du hashtag #AlloPlaceBeauvau documentant les violences policières lors des actes des « gilets jaunes ». Or le but de la loi qui est proposée, c’est de faire en sorte qu’on ne les voie même pas. »

Si l’article 24 de la proposition de loi « pour une sécurité globale » existait déjà, il n’aurait tout simplement pas pu faire aboutir son travail. « Sur les 55 sources d’images rassemblées dans le film, une trentaine tomberaient sous le coup de la loi », assure-t-il. A ses yeux, c’est bel et bien la source des réseaux sociaux, alimentée par des vidéastes amateurs ou professionnels (et dans laquelle il a lui-même puisé), que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, souhaite tarir. « C’est-à-dire le canal par lequel le débat sur les violences policières s’est imposé », constate-t-il, amer.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi David Dufresne, la vigie des violences policières

Ce texte constitue « un outil qui va permettre aux forces de l’ordre de cacher leurs dérapages », critique à son tour Maxime Reynié, photographe indépendant et fondateur du site maintiendelordre.fr. Dans un thread publié sur Twitter lundi 2 novembre, il a apporté la preuve qu’un même policier avait porté des coups sur des hommes et des femmes au cours de plusieurs manifestations différentes. Un travail proche de celui de son confrère destiné, en l’occurrence, à alerter ses abonnés sur cette « mauvaise chose pour la presse » – comme l’a fait le collectif Reporters en colère, du reporter et militant Taha Bouhafs et du journaliste Gaspard Glanz. « Techniquement, il ne sera plus possible de faire des lives depuis les manifestations, argumente-t-il. Il faudrait flouter les visages. Non seulement c’est long et compliqué, mais la plupart des gens ne savent pas le faire. »

Les « risques du direct »

Dans un communiqué publié mercredi soir qui dénonce « un texte dangereux pour la liberté de la presse », Reporters sans frontières pointe ce qu’elle appelle les « risques du direct ». « Face à un journaliste en train de les filmer, explique l’ONG, des policiers pourraient présumer que ses images sont diffusées en direct dans le but de leur nuire, et pourront alors procéder à son arrestation en flagrant délit pour qu’il soit poursuivi. » Le reporter pourrait être ainsi empêché de couvrir un événement, ce qui « provoquerait un effet dissuasif, voire d’autocensure, sur le reste de la profession », s’alarme Pauline Adès-Mevel, la porte-parole de l’organisation, qui rappelle que la loi de 1881 sur la liberté de la presse ne « prévoyait jusqu’ici pratiquement aucune peine de privation de liberté ».

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La rédactrice en chef de RSF s’efforce toutefois de tempérer ses inquiétudes. « Ce texte ne vise que les images qui seraient diffusées avec intention de nuire », rappelle-t-elle. La disposition précise en effet que les vidéos devraient avoir « pour but de porter atteinte à l’intégrité physique ou psychique » du policier ou du gendarme filmé pour être considérées comme punissables. « Cette intention devant être prouvée, on ne voit pas comme un juge pourrait mettre en cause un journaliste professionnel qui n’est pas dans une démarche vindicative », déclare-t-elle. Une distinction qui paraît difficile à effectuer, a fortiori dans le vif de l’événement. « Ce sont bien souvent les journalistes indépendants, précaires, qui se retrouvent en première ligne lors des manifestations, remarque à ce propos Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT. Ils font des images que les médias mainstream sont susceptibles de diffuser à leur tour. »

Un porte-parole de la Quadrature du Net, l’association qui défend les droits et libertés de la population sur Internet, étend cette crainte aux citoyens lambda qui pourraient, eux aussi, être « ciblés et arrêtés de manière préventive ». Or il est arrivé que leurs images soient, elles aussi, à l’origine de la révélation de faits litigieux. Autant de dangers qui font dire à Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du SNJ : « Cette loi est liberticide. »

En septembre déjà, une quarantaine de sociétés de journalistes avaient signé un communiqué commun pour demander au ministre de l’intérieur de renoncer à certaines dispositions du nouveau schéma national de maintien de l’ordre, susceptibles de « porter atteinte à la liberté d’informer ». « On a l’impression d’être attaqués de partout », conclut Emmanuel Vire.

 

dimanche, septembre 6 2020

SOUTENEZ LE FUTUR UTOPIA DANS L’AUBE

Crowdfunding sur Ulule - cliquez sur « me prévenir du lancement » ou écrivez nous à pont-sainte-marie@cinemas-utopia.org

La Covid, la Ligne 5, le « Learning center » et UTOPIA

La Covid, la Ligne 5, le « Learning center » et UTOPIA
Les médias en auront fait leur feuilleton de l’été : la culture est au plus mal et le cinéma carrément à l’agonie. Impossible d’ouvrir un journal, d’allumer la radio ou de jeter un œil sur le fil de son réseau social préféré, sans être assailli par les titres annonçant puis commentant la débâcle, la défaite en rase campagne d’Hollywood sous les assauts de la Covid… Le modèle imposé depuis trente ans par la création massive de multiplexes serait donc si fragile, pour s’effondrer ainsi, en quelques semaines de sevrage de grosses machines hollywoodiennes ? Les salles qui ont le mieux passé l’été sont celles qui ont fait le choix de la résistance à la domination culturelle made in USA. Celles qui ont su créer un lien différent avec leurs spectateurs. Diagonal, Utopia, des cinémas d’opinion aux dimensions modestes, faits pour créer du lien, touchent un public fidèle qui vient pour le plaisir d’un film et les rencontres chaleureuses qui vont avec… On se serre un peu plus la ceinture, mais depuis nos origines nous sommes entraînés à faire des miracles avec nos économies fragiles.

On s’en serait donc plutôt mieux tirés que les ogres du voisinage. Mais c’était sans compter sur les multiples travaux en cours avenue du Dr Pezet et ses environs – et leurs effets sur l’accessibilité d’Utopia. On nous avait convaincus que le plus dur à passer serait l’arasement et la reconstruction de la terrasse du ciné. Naïfs que nous sommes. Même si sa réalisation s’est révélée chaotique (maintes fois reportée, ouvrages plusieurs fois refaits, on a bien cru s’arracher nos derniers cheveux), la fermeture imposée par la crise sanitaire aura au moins permis à la TAM de finaliser l’escalier sans trop de gêne – et même assez joliment, ma foi.

Ceci fait, l’été n’a pas été simple. Ni pour nous, ni pour vous, les aventuriers intrépides, déterminés à venir voir un film à Utopia. Vous avez été nombreux à nous téléphoner après avoir longuement tourné dans le quartier sans parvenir à atteindre le cinéma. À la vérité, qu’on se le dise :

UTOPIA vous a toujours été (ET VOUS SERA TOUJOURS) accessible, même si les barrières, tranchées, déviations quotidiennement modifiées, ont transformé la sortie ciné en escape game grandeur nature (pour les plus joueurs) ou en véritable parcours du combattant (pour les plus endurcis). Dans l’immédiat, pour venir sans encombre, le conseil d’Utopia : privilégiez le vélo et le tram (ligne 1 arrêt St Eloi). Si vous venez de l’extérieur de Montpellier garez-vous à 5minutes à pied du cinéma – dans les rues de l’Aiguelongue et du Val de Montferrand, de l’autre côté de l’avenue de la Justice de Castelnau ou aux abords de la fac de Sciences… L’accès PMR est également maintenu, le GIHP doit pouvoir vous amener aux portes d’Utopia.

Il suffit de se pencher sur les enquêtes publiques, les documents d’urbanisme, les projections publiées depuis dix ans par la presse locale pour constater que, depuis l’origine, ces travaux ont été programmés sans qu’à aucun moment l’activité du cinéma soit prise en compte. Ce n’est pas faute de l’avoir maintes fois fait remarquer. Il en va évidemment demêmepourlareconfigurationdu quartier, l’extension de la fac Paul- Valéry et de son Atrium « Learning center » (qui a pour mission de

« désacraliser » la bibliothèque, concept poussiéreux s’il en est). Et quand on découvre dans le Midi Libre (2 août) que « Route de Mende, 106 places de parking vont être supprimées », on est partagé entre l’enthousiasme (vive le vélo !) et la perplexité : les élus à l’origine de ces déclarations, que nous devons prochainement rencontrer, se sont- ils un seul instant préoccupés du tissu économique et culturel de notre quartier périphérique, dont le public dépasse largement les frontières de Montpellier intra-muros ? Quels aménagements ont été prévus pour favoriser votre accès à notre (merveilleuse) programmation ? On vous livre la réponse qui nous sera faite dans une prochaine gazette. Le suspense est à son comble !

En attendant, la rentrée de septembre, et ça tombe bien, sera joyeusement verte. Béton et grues, du balai ! Cap sur l’agro-écologie (Souviens-toi de ton futur), l’élevage à dimension humaine et l’agriculture paysanne (Les vaches n’auront plus de nom), la défense des arbres (La puissance de l’arbre), la sauvegarde des terres agricoles (Douce France) et les propositions alternatives (Autonomes). Du (bon) grain, à moudre ensemble, pour imaginer les mondes d’après. À très vite !

lundi, août 3 2020

CALENDRIER - ACCESSIBILITÉ PMR partie 10

Chers spectatrices et spectateurs : Pour vous parler de l’avancée des travaux au cinéma et alentours, et suivre ainsi le fil de la construction de cette future ligne de tram : Les travaux de la terrasse sont terminés. Les travaux de la rampe PMR sont terminés. Les travaux de l’escalier sont terminés.

Mais les travaux dans la rue et alentours NE SONT PAS DU TOUT TERMINÉS, eux !!!  Du coup, la circulation n’est pas très aisée dans le quartier, ni le stationnement (voiture, vélo, trottinette…).

Tout se simplifiera quand ce sera terminé et que la ligne 5 vous déposera juste à côté du cinéma…

En attendant, merci de votre patience et votre compréhension !

L’équipe du cinéma

 

                     

 

 

dimanche, avril 26 2020

"Un sale métier" à voir sur Mediapart

UN SALE METIER, c’est le titre (emprunté au Voleur de Georges Darien) d’un très chouette film réalisé par Pascal Catheland il y a quelques années, qui est visible en accès libre sur le site de Mediapart pendant une semaine à partir du 26 avril 2020 :

 

Un sale métier / Mediapart.

 

La présentation du film pour nos gazettes est encore en ligne. Pascal a un temps été projectionniste à Utopia Avignon.

« Lorsqu’il m’a envoyé cette lettre pour me demander d’apparaître dans son film, il m’expliquait que ça devait être un documentaire sur le passage au numérique, il voulait filmer l’arrachage des vieux projecteurs à bobines et l’installation des serveurs et ordinateurs. Je ne pensais être qu’une silhouette, dans un film qui se prend au sérieux, un peu raide et coincé du cul.
(…)
« Et puis voilà que quelques temps après, changement de programme. Pascal arrive un jour tout excité : “c’est terminé le docu, je veux faire un film sur toi, sur ta vie, ton rapport au cinéma, je veux te filmer chez toi.” (…) L’histoire n’était plus pareille, à mon grand dam, fallait que je parle de mon intimité, de ma vie, et croyez-moi je n’ai pas toujours été un saint… jusqu’à ce que le cinéma me sauve… sauvé par la sainte croix de Malte ! » (Roger LOUKITCH)

 

samedi, avril 25 2020

LES GRANDS VOISINS, LA CITE REVEE

LES GRANDS VOISINS et Utopia Sainte Bernadette à Montpellier

Une fois n’est pas coutume, à la suite de nos amis d’Utopia Tournefeuille, nous nous essayons à partager avec vous un film, LES GRANDS VOISINS - et de profiter autant que possible de ce moment pour discuter, ensemble, avec d’autres. Sans se voir le blanc des yeux, sans se sentir vibrer les uns contre les autres, mais via nos ordinateurs, tablettes, smartphones, bizarre, bizarre…… vous avez dit bizarre ? Bizarre bazar, mais au fond la situation n’est pas plus étrange que tout ce que nous vivons depuis plusieurs semaines maintenant, avançant à tâtons dans un tunnel dont on ne perçoit pas la fin…

Allez, suivons le précieux conseil du regretté Gébé : ON ARRETE TOUT, ON REFLECHIT ET C’EST PAS TRISTE !

Si le dispositif fait débat entre nous (encore heureux !) on a trouvé intéressant d’utiliser l’outil créé par “la 25e heure” au moins pour voir ensemble CE film et discuter de l’expérience qu’il raconte. Avec vous, avec le réalisateur Bastien Simon, William Dufourcq du site les Grands Voisins et Vincent Cavaroc de la Halle Tropisme (incontournable à Montpellier).

Car l’astuce est là : tout confiné que nous sommes, nous allons profiter de nous retrouver par écrans interposés, mais pour causer de l’après. Parlons de projets, de lieux de vie, de partages, de découvertes, de solidarité… Car à quoi sert un cinéma, je vous le demande, si ce n’est, au moyen de subtils voyages immobiles, collectifs et qui plus est bon marchés, à favoriser les émois, les découvertes, les transports et les rencontres ? Cette belle expérience des GRANDS VOISINS, à la rencontre desquels vous venez, est bien proche de nos préoccupations - depuis la création, autour d’Utopia, de la Manutention à Avignon (resto, bar, salle de concert de jazz, musiques actuelles, artisans…), jusqu’aux derniers projets, portés par les initiateurs de nos cinémas, bien décidés à faire la nique aux Ehpad, de maison de retraite active et coopérative en Ariège, “A la vie, à la mort”… Et il y a ce grand magma un peu informe des projets collaboratifs, coopératifs, rassemblés sous le sobriquet un peu fourre-tout de “Tiers lieux”. Y’en a des gros, des maigres, des grands et des petits… y’en a des labellisés, d’autres pas… c’est surtout, pense-t-on, une idée d’associations d’activités, de plusieurs lieux de vie rassemblés en un seul, unis par un fort lien, qu’il soit culturel, social, environnemental, ou tout ensemble. Une formidable chance de créer des choses qui durent et de s’ouvrir encore plus largement sur le monde.

LES GRANDS VOISINS, LA CITE REVEE, c’est mardi 28 avril à 20h15

Tarif unique 6 euros

40% du montant du billet est reversé à une association humanitaire de Montpellier.

VOUS POUVEZ PRENDRE VOTRE PLACE DES MAINTENANT :

https://cinema.imagotv.fr/?content_id=les_grands_voisins&cinema_id=cinema_utopia_montpellier&show_id=183

A tout bientôt

Soyez prudents et faites attention aux autres !

mercredi, avril 15 2020

La Lettre de Wajdi Mouawad

“Nogent-sur-Marne, le 12 avril 2020

Mon cher petit garçon, 

Cette lettre je l’adresse donc à l’homme que tu n’es pas encore pour moi, mais que tu es devenu puisque te voilà en train de la lire. Tu l’auras trouvée sans doute par hasard sur cette clé où je consigne en secret les trésors de ton enfance. J’ignore l’âge que tu as, j’ignore ce qu’est devenu le monde, j’ignore même si ces clefs fonctionnent encore mais j’ai espoir que, la découvrant, tu trouveras un moyen de l’ouvrir. 

Et par la magie de l’écriture, voici que cette lettre devient la fine paroi qui nous relie, et entre l’aujourd’hui où je t’écris - où tu commences à déchiffrer les phrases, où tu as peur dans le noir, où tu crois à la magie - et celui où tu me lis, chaque mot de ma lettre a gardé sa présence ; si à l’instant j’écris je t’aime, voilà qu’à ton tour, des années plus tard, tu lis je t’aime. Et que t’écrire d’autre que je t’aime, alors que nous vivons ce que nous vivons en ce confinement dont tu n’as peut-être plus qu’un vague souvenir ? Quoi dire de plus urgent que l’amour ? 

En ces journées étranges où rode une mort invisible et où le monde va vers son ravin, un ravin qui semble être l’héritage laissés aux gens de ta génération, un père, plus que de raison, s’inquiète pour son fils. Je te regarde. Tu dessines un escargot. Tu lèves la tête et tu me souris. “Qu’est-ce qu’il y a papa ?” Rien mon garçon. 

Je ne sauverai pas le monde. Mais j’ai beau ne pas le sauver, je peux du moins te désapprendre la peur. T’aider à ne pas hésiter le jour où il te faudra choisir entre avoir du courage ou avoir une machine à laver. T’apprendre surtout pourquoi il ne faudra jamais prononcer les mots de Cain et, toujours, rester le gardien de ton frère. Quitte à tout perdre. J’ignore d’où tu me lis, ni de quel temps, temps de paix ou temps de guerre, temps des humains ou temps des machines, j’espère simplement que ton présent est meilleur que le mien. Nous nous enterrons vivants en nous privant des gestes de l’ivresse : embrassades, accolades, partage et nul ne peut sécher les larmes d’un ami. 

Mais si ton temps est pire que celui de ton enfance, si, en ce moment où tu me lis, tu es dans la crainte à ton tour, je voudrais par cette lettre te donner un peu de ce courage dont parfois j’ai manqué et, repensant à ce que nous nous sommes si souvent racontés, tu te souviennes que c’est la bonté qui est la normalité du monde car la bonté est courageuse, la bonté est généreuse et jamais elle ne consent à être comme une embusquée, qui, à l’arrière vit grâce aux sang des autres. Nul ne peut expliquer la grandeur de ceux qui font la richesse du monde. Donne du courage autour de toi et n’accepte jamais ce qui te révulse. 

Quant à moi : je t’aime. Ton père t’aime. Sache cela et n’en doute jamais. 

Ton père”.

Wajdi Mouawad

vendredi, avril 10 2020

NOUVEAU FILM Confiné

UN ALLER SIMPLE POUR MAORE
Aujourd’hui nous ajoutons à nos propositions précédentes, un troisième film d’Agnès Fouilleux Un aller simple pour Maoré qui nous parle de la politique française aux Comores… On se rappellera la visite d’Emmanuel Macron en 2017 à Mayotte et de ce « trait d’humour » qui suscita alors bien des commentaires..

lundi, avril 6 2020

A voir ROYAL AFFAIR

Les films du confinement
Royal Affair, c’est le nouveau film que vous pouvez voir à partir d’aujourd’hui dans la sélection des « Films Confinés ». Le distributeur Jour2fête nous a donné l’autorisation de le présenter. Attention il ne restera visible qu’un temps limité : ne ratez pas !

La lettre d'Annie Ernaux

Dans le cadre de la nouvelle émission matinale « Lettres d’intérieur » d’Augustin Trapenard sur France Inter, l’auteure Annie Ernaux a écrit une lettre au Président Macron et et elle est bouleversante et d’une magnifique justesse. Incisive sans être agressive, percutante tout en restant douce, simple sans pourtant jamais être réductrice. Merci Madame.

Vous pouvez la lire…

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts - résonne tragiquement aujourd’hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’Etat, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux, tout ce jargon technocratique dépourvu de chair qui noie le poisson de la réalité. Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays : les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de livrer des pizzas, de garantir cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle, la vie matérielle.

Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas là. Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre ! Pas celui où les décideurs et financiers reprennent déjà sans pudeur l’antienne du « travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine. Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, Nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n’avons qu’elle, et « rien ne vaut la vie » - chanson, encore, d’Alain Souchon. Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale.

Annie Ernaux
 

mardi, mars 31 2020

Les films du confinement… (Journal de bord Utopia Borderouge/Tournefeuille)

Chroniques à suivre sur les site d’Utopia

 

Pendant la durée du confinement, nous allons nous efforcer de vous proposer des films qu’on aime, qu’on trouve passionnants, qui ouvrent une fenêtre sur la vie des autres, qui nous aèrent les méninges… La programmation d’Utopia est faite de films choisis parmi ceux qui sortent, mais aussi de pépites rares, puisées au fil de nos recherches, de nos rencontre avec des réalisateurs peu médiatisés… et donc peu diffusés. Tous ceux qui travaillent à Utopia voient des films avant leur mise sur le « marché »  et les films portés par les « distributeurs indépendants » sont visionnés avec une attention toute particulière… Ces passionnés de cinéma qui ne dominent pas « le marché » y jouent pourtant un rôle essentiel parce qu’ils font son renouvellement et sa diversité. Leur rôle de « découvreurs » a une influence réelle sur l’évolution de la « profession », bien au-delà de la moindre part qu’ils prennent dans son économie générale. Côté public, ils sont indispensables pour la frange de plus en plus importante de spectateurs qui ont besoin que le cinéma leur apporte diversité et ouverture et ils résistent grâce à votre curiosité…. Or quand le public évolue dans ses goûts et dans son exigence « le marché » tout entier bouge aussi et les grosses compagnies de distribution suivent l’évolution du public. Les plus grosses compagnies, celles qui ont les plus forts moyens et rayonnent sur le monde entier (particulièrement les américains) influencent la demande du public le plus large, le conditionnent, mais, si le public exprime suffisamment fort une demande, les grosses compagnies tente de répondre à cette demande. Ils sont nombreux les réalisateurs qui ont commencé par être soutenus par les indépendants et ensuite ont été « récupérés » par les plus gros : c’est bien parce que les consommateurs ont commencé à s’intéresser à leur nourriture que les supermarchés se sont mis à offrir un rayon bio…

 

Ignoti nulla cupido. Toute la subtilité de la programmation d’Utopia réside dans le délicat équilibre entre les films que vous attendez parce qu’ils sont médiatisés par l’actualité, et ceux qu’on extirpe du néant médiatique grâce à ce site, grâce à la gazette et à toutes les formes de liens que nous tissons avec vous. Dans tous les cas, nos choix sont subjectifs, motivés, font sens… mais dans le deuxième cas, il faut arriver à vous convaincre de sortir des sentiers balisés… même si, au fil du temps, beaucoup d’entre vous nous font confiance et suivent nos propositions.

 

Les films confinés : les films que nous allons vous présenter dans cette rubrique ont été programmés à Utopia, voir les liens de la liste des « films confinés » dans la colonne de gauche du site. Ils nous sont particulièrement chers et nous suivons leurs réalisatrices et réalisateurs parce qu’ils nous ont séduit par leur vitalité, leur talent, et le sens qu’ils donnent à leurs réalisations. Pour ce qu’ils apportent d’aération et de désir de changement, dans un contexte particulièrement plombé par cette pandémie… Agnès Fouilleux ouvre cette rubrique avec Être plutôt qu’avoir formidable réflexion sur l’apprentissage des autres et de la vie. Small is beautifull sera le second et nous parle de la nécessaire évolution de nos rapport à la terre nourricière. On terminera par son premier film Un aller simple pour Maoré… qui nous parle de la politique française aux Comores… on se rappellera la visite d’Emmanuel Macron en 2017 à Mayotte et de ce « trait d’humour » qui suscita alors bien des commentaires… Agnès Fouilleux a accepté de nous confier ses films sans retour financier… et vous embrasse : continuez à être curieux ! Et n’oubliez pas d’aller voir du côté des autres Utopia qui proposent d’autres films, jeux et réflexions.

samedi, mars 14 2020

FERMETURE DU CINEMA

Suite aux mesures liées au Coronavirus, le cinéma sera fermé jusqu’à nouvel ordre.

Merci de votre compréhension, et à très vite.

mardi, février 4 2020

CALENDRIER - ACCESSIBILITÉ PMR partie 8

Chers spectateurs.

Actuellement, la rampe d’accès PMR est praticable.

Veuillez noter qu’une nouvelle déconstruction/reconstruction est prévue, mais nous ne savons pas encore quand.

Cordialement.

lundi, février 3 2020

CALENDRIER - ACCESSIBILITÉ PMR partie 7

Chers spectateurs,

Suite à une erreur de construction, la nouvelle rampe PMR doit être démolie puis reconstruite !

Nous sommes donc désolés de vous annoncer, une fois de plus, que la rampe PMR n’est toujours pas accessible aux fauteuils roulants, et ce jusqu’à nouvel ordre !

N’hésitez pas à nous appeler (0467523200) pour connaître l’avancement de la situation, de fait de ne pas vous déplacer pour rien. Et nous vous remercions de bien vouloir faire passer l’information à vos connaissances concernées.

Nous vous prions (de nouveau) de nous excuser pour la gêne occasionnée.

mercredi, janvier 29 2020

Remplacement séance le dimanche 09/02

Chers spectateurs,

Merci de prendre note que la séance du film Les Misérables, prévue le dimanche 9 février à 11h, sera remplacée par la séance petit déjeuner/rencontre du film Bienvenue les vers de terre, à 10h30 (9h45 pour le petit déjeuner).

Merci de bien vouloir nous excuser pour ce changement.

jeudi, janvier 23 2020

CALENDRIER - ACCESSIBILITÉ PMR partie 6

Chers spectateurs,

Petit point travaux : la rampe d’accès PMR est enfin praticable (malgré le fait que les travaux ne sont pas encore terminés, et que c’est encore un peu le chantier) pour les personnes en fauteuils roulants.

Cordialement

 

mardi, janvier 21 2020

CALENDRIER - ACCESSIBILITÉ PMR partie 5

Chers spectateurs,

Les travaux ayant pris du retard (et n’étant pas encore terminés), nous sommes désolés de vous annoncer que la rampe PMR n’est toujours pas accessible aux fauteuils roulants !

N’hésitez pas à nous appeler (0467523200) pour connaître l’avancement de la situation, de fait de ne pas vous déplacer pour rien. Et nous vous remercions de bien vouloir faire passer l’information à vos connaissances concernées.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée.

 

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