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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
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Lundi 7 JANVIER 2019 à 20h45

LUNE NOIRE


Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par l’association Monoquini.
LUNE NOIRE

MANIAC

William LUSTIG - USA 1980 1h27mn VOSTF - avec Joe Spinell, Caroline Munro, Abigail Clayton... Interdit aux moins de 16 ans.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MANIACNew York, 1980. Protégé par l’anonymat de la métropole, Frank Zito, un ancien enfant abusé par sa mère, panse ses blessures en tuant et en scalpant les femmes qu’il chasse chaque nuit dans les rues…

Attention, film culte ! Si le terme est trop souvent galvaudé, ce n’est certainement pas le cas de Maniac, véritable parangon de l’horreur au moment de sa sortie et qui depuis 40 ans ne cesse de susciter l’admiration des amateurs de cinéma extrême, morbide, dérangeant. A l’heure où les slashers et leurs croque-mitaines quasi mythologiques envahissaient les écrans du monde entier, un tout jeune réalisateur choisissait au contraire la réalité crue et sordide du monde contemporain (ici, le New-York pas encore « nettoyé » par Rudy Giuliani) pour exposer les agissements d’un tueur bien réel, ne sachant sans doute pas qu’il allait par ce geste marquer de son empreinte rouge-sang une bonne partie du cinéma d’horreur (mais pas que) des années à venir.
Banni en Angleterre, interdit aux moins de 18 ans en France où il échappa de peu à un classement X pour sa violence qualifiée de pornographique, le film suscita la controverse aux Etats-Unis où des ligues féministes s’en prirent à lui dans l’espoir de le voir retiré de l’affiche. Si leur combat n’aboutit pas, elles parvinrent néanmoins à convaincre certains des plus grands quotidiens du pays, dont le Los-Angeles Times, de lui refuser toute promotion. Une défense se mit en place, avec à sa tête de grands noms de l’industrie hollywoodienne, dont William Friedkin, autre figure d’un certain cinéma transgressif et mal élevé (L’Exorciste, Cruising…).
Aujourd’hui encore, il est facile d’imaginer en quoi le film a pu provoquer de telles réactions et un tel rejet. Son ultraviolence gore, sa volonté délibérée de choquer par l’image est la raison la plus évidente. Mais celle-ci occulte sans doute la raison véritable qu’est le parti-pris de ses auteurs de faire entrer le spectateur dans la tête de Frank Zito, de suivre chacun de ses pas et de ses meurtres pour – sacrilège ! – tenter de nous faire comprendre en quoi un tel monstre, incarnation cinématographique du fameux « rôdeur criminel » dont nous abreuvent les faits divers, reste finalement, et tragiquement, humain.
Jouant des paradoxes, la tragédie de Maniac est celle d’un enfant meurtri prisonnier d’une enveloppe adulte adipeuse, ogresque presque, et dont le psychisme irrémédiablement fracturé se sert désormais pour tenter d’exorciser une douleur inconsolable. Co-auteur du scénario, Joe Spinell incarne à la perfection ce monstre trop réel, jouant d’un physique repoussant, offrant la disgrâce de son corps tout entier à l’incarnation de ce tueur en série terrifiant et pathétique. A travers son interprétation remarquable se révèle alors un des tours de force du film : faire surgir la tristesse tapie derrière l’atrocité de ses actes.

Porté par la mise-en-scène sobre et ultra-efficace du tout jeune William Lustig (alors seulement réalisateur de deux films pornographiques underground), épaulé par les incroyables effets spéciaux du maître du gore Tom Savini (un ancien photographe de guerre qui avait trouvé dans ce domaine le moyen d’exorciser les images qui le hantaient) et sous-tendu par une des meilleures bandes-originales synthétiques de l’époque, Maniac vous sera présenté dans toute la gloire granuleuse de son 16mm grâce à un master 4k fraîchement restauré.